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La montée des périls dans les années 1930 et surtout le début de la guerre civile espagnole en 1936 transforme la frontière pyrénéenne en ligne de tension puis de fuite, tout d'abord pour les réfugiés républicains. Les flux et les reflux des exilés du franquisme suscitent alors débats et polémiques notamment sur les conditions d'accueil d'une population déracinée et démunie.
Dans ce contexte, de part et d'autre des Pyrénées, les autorités concernées cherchent à restreindre la liberté de circulation de certaines catégories de personnes. La défaite française de 1940 a pour effet d'inverser le sens des déplacements mais aussi d'accroître la fermeture de la frontière, en particulier à partir de l'occupation de la zone Sud par les Allemands.
Militaires français démobilisés, juifs persécutés originaires de toute l'Europe, pilotes alliés, jeunes Français voulant poursuivre la lutte, résistants traqués ou réfractaires au STO, ils sont nombreux à tenter le franchissement des cols pyrénéens pour survivre, vivre libre et pour beaucoup continuer le combat contre le fascisme. Des réseaux s'organisent alors et des passeurs deviennent des professionnels de ces franchissements extrêmement risqués du fait de la surveillance allemande mais aussi des conditions topographiques et climatiques.
Ainsi, François Vignole ou Gérard de Clarens passent des dizaines de fois en Espagne accompagnés notamment de ceux que l'on appelle les « évadés de France ». Ils participeront à la victoire finale des Alliés, et ce sont alors d'autres groupes d'individus qui tenteront de fuir par les Pyrénées, collaborateurs et soldats allemands, les « réfugiés de la Libération »...
Un travail d'historien très bien documenté sur un détail, qui pourrait paraître mineur, de la Seconde Guerre mondiale.
Thomas Ferrer parvient à nous faire partager les enjeux et les risques de ces traversées de frontière, qui se comptèrent en dizaine de milliers, et sur les difficultés particulières liées au relief dans les Hautes-Pyrénées. Je retiens tout particulièrement :
- l'interconnexion des différents réseaux de passeurs, que l'on aurait pu croire plus étanches. Mais dans ces étroites vallées pyrénéennes, était-il réellement possible que les hommes s'ignorent et ignorent leurs engagements respectifs ?
- l'engagement de nombreux femmes et hommes, "colis" ou passeurs, les premiers fuyant l'oppression ou cherchant un moyen de continuer le combat hors des frontières, les autres mettant au service des premiers leur connaissance du terrain et leurs compétences montagnardes.
J'ajouterai que, malgré les contraintes du travail historique (nombreux renvois et références), l'écriture est plutôt fluide. Le livre se lit presque comme un roman, ce qui n'est pas toujours le cas dans ce type de littérature.
Bravo !
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Dernière réaction par Yannis Fardeau il y a 15 minutes
Dernière réaction par Jean-Thomas ARA il y a 3 jours
Dernière réaction par RC de la Cluzze il y a 8 jours
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