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Ouvéa une grotte sacrée au fin fond d'une forêt presque impénétrable dans laquelle sont retenus 17 gendarmes mobiles, 7 membres du GIGN, un jeune officier des Troupes de Marine et un magistrat.
« Puisque vous ne voulez pas collaborer, la France déclare la guerre au peuple Kanak. » Les mots sont terribles, mais ils sont faux. Il s'agit d'une mystification du Comité indépendantiste Pierre-Declercq, relayée par Le Monde, et dès lors reprise comme parole d'évangile. Et ce n'est pas le seul mensonge dans cette affaire d'État qui se déroule sur fond d'élection présidentielle, d'avril-mai 1988, où s'affrontent MM. Chirac et Mitterrand.
Le 5 mai, l'affaire se dénoue par une véritable opération de guerre.
19 indépendantistes et 2 militaires des forces spéciales sont tués ce jour-là.
Fallait-il en arriver à cette extrémité ? Pourquoi avoir dépêché en Nouvelle-Calédonie, terre française, des unités spéciales, le 11e Choc et le Commando Hubert, censées n'intervenir qu'à l'extérieur du pays ?
Quelles sont les responsabilités des politiques, des militaires, du FLNKS ?
Pour le président Mitterand, c'était clair : « Si ça échoue, il faudra s'en prendre à l'armée. » Vingt ans après, un témoin privilégié parle d'une affaire qui a tenu la France en haleine.
Une affaire suivie d'une polémique comme la France en a le secret.
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