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No money, no honey

Couverture du livre « No money, no honey » de Sebastien Roux aux éditions La Decouverte
Résumé:

Patpong est célèbre dans le monde entier pour ses offres prostitutionnelles. Mais si les bars a-go-go et les sex shows apparaissent comme les « spécialités exotiques » des nuits de Bangkok, le succès du quartier tient en réalité davantage à la disponibilité sexuelle des Thaïlandais-es, attiré-es... Voir plus

Patpong est célèbre dans le monde entier pour ses offres prostitutionnelles. Mais si les bars a-go-go et les sex shows apparaissent comme les « spécialités exotiques » des nuits de Bangkok, le succès du quartier tient en réalité davantage à la disponibilité sexuelle des Thaïlandais-es, attiré-es à Patpong par la possibilité d'y nouer des relations suivies avec un Occidental. En s'écartant des discours misérabilistes ou militants sur la prostitution pour s'intéresser au quotidien des hommes et des femmes du quartier, l'auteur révèle ainsi des histoires, des pratiques, des usages qui montrent la complexité des échanges sexuels dans le tourisme. Les relations décrites entre Thaïlandais-es et Occidentaux (farangs) interrogent ainsi notre compréhension même de la prostitution : impliquant parfois des sentiments, des affects, des espoirs, mais aussi de la stratégie, du calcul ou de la manipulation, les relations qui se nouent à Patpong se situent à la frontière des catégories morales habituellement mobilisées pour penser les relations de couple, et mettent à mal la fausse dichotomie entre relations conjugales et prostitutionnelles. Une fois soulignées la diversité et la complexité des relations qui se tissent à Patpong, le livre articule la description ethnographique des pratiques aux discours internationaux sur le tourisme sexuel. En proposant une histoire de la catégorie « tourisme sexuel », l'ouvrage interroge la construction progressive d'une indignation internationale contre cette forme « d'exploitation » envisagée comme spécifique. En analysant les controverses liées au tourisme sexuel depuis une trentaine d'années, on montre ainsi comment la catégorie, à l'intersection d'une pluralité de problèmes politiques et sociaux (lutte contre le VIH, mobilisations contre la pédophilie, violences subies par les femmes, développement des flux touristiques, etc.), est en réalité un moyen privilégié de penser les transformations induites par la mondialisation de la sexualité.

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