Marthe Brossier, Henri IV et les ligueurs Romorantin, Cléry, Orléans, Saumur, Angers, Paris, Clermont, Tarascon, Avignon, Rome, Milan, tel est l'incroyable itinéraire parcouru à la recherche de sa guérison par une jeune Solognote qui se croyait possédée du démon.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, son cas devint une affaire d' Etat. Henri IV s'en émut, craignant pour la paix encore précaire du royaume au lendemain de l'édit de Nantes, toujours mal reçu par une partie agissante de la population. Dans ses mémoires, Sully dénonce "quelques catholiques mal intentionnés " qu'il accuse de s'être servis d'elle, et J.A. de Thou, autre grand commis, parle de " factieux " en quête " d'une occasion de brouille ", l'un et l'autre désignant par là d'anciens Ligueurs ralliés du bout des lèvres et hostiles à un arrangement qui rendait inutiles vingt années de lutte.
Entrée malgré elle dans l'Histoire de France, Marthe Brossier, la prétendue démoniaque est aussi pour nous l'occasion de découvrir le monde du XVIe siècle, un monde par quelque côté à des années lumières de notre univers rationaliste.
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