"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Une peste créée par l'homme a ravagé la Terre. Les rares survivants forment une communauté avec une espèce inoffensive, fabriquée pour remplacer les humains, les Crakers. À sa tête, un couple au passé tumultueux, Toby, experte en champignons et abeilles, et Zeb, mangeur d'ours et fils d'un prêcheur maléfique. Dépositaire et garante de la mémoire, Toby transmet aux Crakers, curieux comme des enfants et avides de légendes, l'histoire des hommes. Au contact les uns des autres, humains et Crakers posent les fondements d'un nouveau monde...
Suite et fin très attendue de cette trilogie, MaddAddam est peut-être celui écrit avec le moins de références scientifiques et technologiques étant donné l'axe principal qu'est la survie. Après Le dernier homme puis Le temps du déluge, Margaret Atwood explique toujours le passé pour créer l'avenir. Et l'avenir dans cet épisode passe par la réunification, qu'elle soit humaine, animale ou hybride. Toujours avec cette plume vive et avide de raconter, l'auteure nous embarque une fois de plus dans son univers où le monde ressemble étrangement au nôtre...
Après avoir survécu à la pandémie les "jardiniers" survivants retrouvent enfin un semblant de stabilité. Accompagnés des Crakers, espèce humaine hybride créée par Crake (lire Le dernier homme) et regroupés, leur vie s'articule autour de la reconstruction d'un semblant de vie. A la tête du groupe, Toby et Zeb essaient de maintenir une cohésion sociale malgré la menace de deux Painballers (lire Le temps du déluge) en liberté. Alors que Toby et Zeb se rapprochent, que les Crakers apprennent la signification des mots et le pouvoir de l'écriture, quatre femmes du groupe semblent enceintes. Qui sont les pères ? Les Painballers qui avaient enlevé Amanda ? Les Crakers mâles qui se sont joints à la partie dans un moment de confusion ? Ou tout simplement des hommes du groupe ? Tandis que leur monde n'est plus, Toby raconte les "légendes" du passé aux Crakers notamment à Barbe-Noire, un enfant hybride particulièrement intrigué par l'écriture. La transmission est en marche...
Ça commence comme un conte, une histoire racontée avant de s'endormir, mais de quelle histoire s'agit-il? Un monde dans lequel rien ne sera plus pareil ? Un monde qui semble si lointain qu'il paraît n'avoir jamais existé ? C'est un peu tout ça qui forme la genèse de cette trilogie dystopique incroyable. Mue par une imagination débordante et inspirée des sociétés qui l'entourent, Margaret Atwood abat ses dernières cartes pour nous dévoiler sa version de ce que sera le futur. Clairement un parallèle avec le présent, celle-ci tire la sonnette d'alarme.
Centré sur la relation entre Toby et Zeb, l'alternance entre présent et passé est maintenu. Après avoir découvert la vie de Snowman / Jimmy dans le premier opus, puis celle de Toby et Ren dans le second, celui-ci répond aux interrogations concernant celle de Zeb et Adam. Ainsi, il s'accorde à nous donner un autre point de vue, compléter les informations que nous avions déjà pour enfin assembler les pièces du puzzle. Construit comme une épopée, l'histoire de ces Jardiniers est elle-même retranscrite dans ce qui formera un livre et qui sera, par la suite transmis aux prochaines générations. Jusque-là vous me suivez ?
En retrouvant ces personnages forts et attachants, cette ambiance de fin du monde et cette société effrayante, j'ai été une fois de plus horrifié par la ressemblance actuelle. Par ailleurs, l'auteure écrit elle-même en remerciement que "bien que MaddAddam soit une oeuvre de fiction, le roman n'inclut aucune technologie ou bioforme qui n'existe pas déjà, ou qui ne soit pas en construction ou qui ne soit pas possible en théorie". Toujours politique, social et féministe, ce troisième tome délivre un épilogue vibrant où l'espoir, porté par un avenir incertain, résonne dans le livre témoin de Toby.
Une trilogie intense et périlleuse qui soulève de nombreuses thématiques, cherchant à questionner notre époque pour évoquer un avenir éthiquement douteux. Eh bien Madame Atwood, je tiens à vous dire que c'est réussi. Plus que ça, c'est brillant !
A noter que les droits du livre ont été achetés...à quand le film ?
Tout ça m'a creusé l'appétit, pas vous? Aujourd'hui vous sera proposé un riz au miel et cannelle ainsi qu'un café classique au profit de longues heures de lecture. Pourquoi ? Le miel et les abeilles de Toby et le café...eh bien tout simplement parce que le café n'existe plus dans le futur de l'auteure alors au temps en profiter! Si vous ne comprenez pas, il faut tout simplement lire la trilogie... chaussez vos lunettes, prêt, feu, lisez !
http://bookncook.over-blog.com/
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !