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Fred Turner nous guide au coeur du festival Burning Man, véritable mythe au sein de la Silicon Valley, puis dans les locaux de Facebook, parmi les plus secrets de la planète. Ses observations nourrissent une analyse sur le nouvel usage de l'art comme outil de management et de création d'une culture d'entreprise. Acquisitions, fondations, mécénat : les entreprises utilisent depuis fort longtemps l'art pour manifester leur grandeur et leur rayonnement tant dans leurs bâtiments que dans l'espace public. Depuis quelques années, la Silicon Valley utilise l'art différemment pour créer un nouvel environnement de travail, un nouveau style de vie en entreprise, chaque salarié pouvant apporter ses émotions, son moi profond et sa créativité.
Pour accompagner leur croissance accélérée, les firmes du numérique ont développé leur propre culture d'entreprise en intégrant un nouvel usage de l'art. On voit ainsi des ingénieurs préparer des performances pour Burning Man, ou des artistes recouvrir de fresques et d'affiches les murs des locaux de Facebook. A l'image des utilisateurs des médias sociaux, les salariés, chargés de « changer le monde », acceptent de rendre floue la frontière entre vie privée et travail, entre leurs sentiments et leur production.
Dans ce nouvel ouvrage incisif, Fred Turner montre comment les entreprises de tech- nologie ont construit un modèle managérial qui veut rendre invisibles les relations de pouvoir. Elles récupèrent ainsi les idées de la contre-culture, celles d'un monde sans hiérarchie et sans contrats... pour notre bénéfice individuel et pour le plus grand bien des entreprises de la Silicon Valley.
Je tiens à remercier Babelio et "C&F éditions" pour la découverte de cette compilation de trois essais écrits par Fred Turner qui met en lumière la perception et l'utilisation de l'art dans les entreprises de la Silicon Valley.
Pendant longtemps, les créations artistiques avaient essentiellement un rôle décoratif ou étaient considérées comme des biens de valeurs purement spéculatifs.
En lisant cet ouvrage, on se rend compte que "l'usage de l'art" a bien évolué depuis quelques décennies et que cette transformation a commencé à s'opérer dans les entreprises d'informatique de Californie.
J'ai beaucoup apprécié ces essais assez riches et biens documentés qui peuvent s'adresser à tout le monde et qui montre une autre approche que celle traditionnelle que nous connaissons de l'art. Même s'il en ressort une approche très capitaliste et parfois élitiste, il est intéressant de voir le développement du travail de création collaboratif mis en place par les grandes entreprises de la Silicon Valley.
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