Passionné(e) de lecture ? Inscrivez-vous gratuitement ou connectez-vous pour rejoindre la communauté et bénéficier de toutes les fonctionnalités du site !  

L'été des noyés

Couverture du livre « L'été des noyés » de John Burnside aux éditions Metailie
  • Date de parution :
  • Editeur : Metailie
  • EAN : 9782864249603
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Dans une région très septentrionale de la Norvège, quasiment déserte, un endroit magnifique et spectral, où l'hiver est sombre et enneigé et l'été miraculeusement doux et radieux. Comme généralement chez J. Burnside, le monde est à la fois beau et sinistre. Liv vit avec sa mère, un peintre qui... Voir plus

Dans une région très septentrionale de la Norvège, quasiment déserte, un endroit magnifique et spectral, où l'hiver est sombre et enneigé et l'été miraculeusement doux et radieux. Comme généralement chez J. Burnside, le monde est à la fois beau et sinistre. Liv vit avec sa mère, un peintre qui s'est retiré là en pleine gloire pour mieux travailler. Son seul ami est un vieil homme qui lui raconte des histoires de trolls, de sirènes et surtout de la huldra, une créature surnaturelle qui apparaît sous les traits d'une femme à l'irrésistible beauté pour séduire les jeunes gens et les conduire à affronter les dangers et la mort.
Un été, deux des camarades de classe de la jeune fille meurent noyés l'un après l'autre, par des nuits calmes et claires, puis c'est le tour d'un troisième homme, avant qu'un quatrième ne disparaisse sans laisser de trace. Cet été-là, la huldra pourrait bien prendre les traits de Maia, une amie de Liv et des deux jeunes lycéens noyés. Ces morts sont-elles accidentelles ou les jeunes gens ont-ils été poussés par un esprit malfaisant ? Liv observe tout cela et tente de comprendre ce qui arrive mais elle ne parvient pas à donner du sens aux choses.
Voici un livre d'une intense poésie. Lyrique. Féérique. Dérangeant. Qui interroge mais ne donne pas de réponses. C'est un livre sur le regard, le regard du peintre, les diverses manières de regarder de la jeune Liv. Comme souvent chez J. Burnside, on est à la limite - difficile à appréhender - entre ce qu'on sait et ce qu'on rêve. Le lecteur est envahi par un sentiment d'inquiétude et, peu à peu, de peur quand il comprend que le sujet central du livre n'est pas les disparitions successives, mais l'incapacité de Liv à vivre dans le monde réel et à accepter les autres. Elle aurait aimé vivre « avant », quand les gens n'existaient pas encore. Et, dans les nuits blanches de l'été arctique, le roman a l'atmosphère hallucinatoire des rêves mais donne à voir un moment de profonde horreur. C'est aussi un grand et vrai thriller.

Donner votre avis

Avis (4)

  • Rendez-vous de la page 100

    On entre directement dans la tête de Liv qui, avec une certaine pudeur hypnotique, aborde le mystère de la disparition de plusieurs personnes avant de raconter son quotidien. Au premier abord, l'écriture n'est pas simple, dense et poétique, les phrases sont longues,...
    Voir plus

    Rendez-vous de la page 100

    On entre directement dans la tête de Liv qui, avec une certaine pudeur hypnotique, aborde le mystère de la disparition de plusieurs personnes avant de raconter son quotidien. Au premier abord, l'écriture n'est pas simple, dense et poétique, les phrases sont longues, complexes. Elles semblent représenter le cheminement de pensées de Liv. Mais si l'ambiance est glaçante, même si l'effroi ne semble jamais loin, il nous faut continuer car au bout, quelques pages plus loin, peut-être que le soleil de minuit sera là pour nous réchauffer.

    thumb_up J'aime comment Réagir (1)
    • Millie Sydenier le 25/08/2014 à 12h35

      Avec une écriture plutôt complexe au début, on finit par glisser doucement dans la vie de Liv. La sensation de s'imprégner de son univers est palpable. Cet univers, d'ailleurs, qu'est-il ? Une croix ? Un choix ? Se présentant comme une observatrice de Dieu, on finit par donner ce rôle à Liv. Sans vie réelle, dans le sens le plus commun que l'on donne à la vie, Liv est là on ne sait pas bien comment, on ne sait pas bien pourquoi. On finit par fouler la terre de l'île en même temps qu'elle, par regarder à travers ses jumelles ces étranges voyageurs venus chercher une solitude aussi extrême que les caprices du soleil et des saisons. Personnage atypique semblant être un roc, Liv se confronte à une mère dont le personnage oscille entre la folie saine et l'indifférence.
      Sous des airs de roman classique mettant en scène des paysages dépouillés d'une Norvège située aux confins du Nord, John Burnside nous entraîne dans une véritable spirale de tension, un thriller sous sa meilleure forme : légère tout en restant grave, effrayante sans être glauque. Les personnages sont impalpables, on ne sait jamais vraiment rien d'eux, seulement qu'ils sont là pour certaines raisons. Les relations entre eux ne sont pas simples, pas naturelles. Tantôt inconnu tantôt ami, tantôt connaissance tantôt prétendant, les personnages cultivent chacun à leur manière une solitude qu'ils défendent farouchement. Certains passages du roman nous font toucher au danger, au mystère, comme si l'on approchait d'un sombre secret.
      Quand on arrive en Angleterre avec Liv, on regrette presque ce dénuement, cette nature qui a pris la place de la modernité, ce soleil capricieux. On se rend compte que cette île que Liv ne décrit ni comme un Paradis ni comme un Enfer est en fait entièrement elle. Son escale y est angoissante. On y croise des morts, des fantômes peut-être, des jeunes filles étrangement semblables et inamicales. La tension monte et, bercé par une écriture devenue d'une fluidité remarquable, on ne voit pas arriver la peur. Et puis la légende reprend le dessus, l'irrationnel, le fantastique. Sous-jacent dès le début, on ne s'y attend pourtant pas. Et pourtant, on y croit aussi, on y croit autant que Liv et Kyrre. On y croit parce qu'il ne pourrait y avoir meilleure explication, parce qu'il ne doit pas y avoir une autre explication. Le drame est absolu, la raison doit être irréelle.
      Porté par une écriture remarquable, un sens de la narration qui se suffit à lui-même, les paragraphes sont denses, les dialogues presque inexistants, L'été des noyés est une belle surprise, à la fois fantastique et lyrique qui appelle à se questionner sur ce que représente vraiment notre monde, sur l'importance des anciennes légendes, sur l'esprit qui ne peut pas toujours tout rationaliser.

      thumb_up J'aime
    • Vous souhaitez réagir ? Identifiez-vous ou rejoignez la communauté de lecteurs.com
  • Avis de la page 100
    Quand les highlands écossais de John Burnside rencontrent la mythologie viking !
    Un texte étrange qu'il m'a fallu lire à voix haute pour bien en appréhender la poésie et le rythme. Et finalement pouvoir le déguster avec lenteur dans une belle traduction. Les phrases...
    Voir plus

    Avis de la page 100
    Quand les highlands écossais de John Burnside rencontrent la mythologie viking !
    Un texte étrange qu'il m'a fallu lire à voix haute pour bien en appréhender la poésie et le rythme. Et finalement pouvoir le déguster avec lenteur dans une belle traduction. Les phrases s'étirent telles ces journées infinies du cercle polaire. Il y a quelque chose de constamment distancié et de surnaturel dans la narration, dans les descriptions de cette petite île du nord de la Norvège. Un conte cruel, certainement. Je suis curieux de découvrir la suite.

    thumb_up J'aime comment Réagir (1)
    • Olivier Pirou le 25/08/2014 à 13h47

      Chronique : L'été des noyés - John Burnside

      Liv, jeune adolescente solitaire, vit avec Angelika, sa mère, une belle artiste peintre qui s'est retirée du monde en pleine gloire, sur cette petite île de Kvaløya, au bord du cercle polaire. Liv s'interroge avec son veil ami Kyrre Opdhal sur la disparition subite de deux jeunes frères, morts noyés dans d'étranges circonstances. Tellement étranges, d'ailleurs, que Kyrre Opdhal n'hésite pas à convoquer les contes et les légendes scandinaves pour l'expliquer. La huldra, notamment, cette beauté fatale qui aurait ensorcelé les frères Sigfridsson et les aurait tués dans la nuit blanche. Car ici, tous les repères sont bouleversés, laissant une place de choix au surnaturel. "Le temps existe encore, bien sûr - il est là-bas, dans le monde où vivent les autres, mais ce n'est qu'un concept". Cet espace- temps si particulier qui nous transporte, avec Liv, aux frontières du réel et qui, petit à petit, introduit des distorsions de plus en plus dérangeantes dans nos perceptions. Il y a toujours une forme de jubilation à pénétrer l'univers d'un roman, d'un personnage. Quand les sensations deviennent palpables, les odeurs, les couleurs, les sons, familiers. John Burnside parvient à créer cette alchimie. Le rythme est ample, complexe, la poésie est partout, sublime, angoissante. Et le lecteur, pris entre rêve et réalité, se surprend à faire beaucoup plus de chemin que l'auteur ne lui en demande. Un très beau texte, une belle traduction.

      thumb_up J'aime
    • Vous souhaitez réagir ? Identifiez-vous ou rejoignez la communauté de lecteurs.com
  • «Kvaloya, soixante-dix degrés de latitude nord, perdue dans le cercle polaire artique.»
    Liv, adolescente, vit avec sa mère, une artiste peintre qui a tourné le dos au vaste monde. Une originale.

    L’ambiance, peuplée de trolls et autres créatures maléfiques, m’a enchanté.
    Intense et...
    Voir plus

    «Kvaloya, soixante-dix degrés de latitude nord, perdue dans le cercle polaire artique.»
    Liv, adolescente, vit avec sa mère, une artiste peintre qui a tourné le dos au vaste monde. Une originale.

    L’ambiance, peuplée de trolls et autres créatures maléfiques, m’a enchanté.
    Intense et mystérieux. Des disparitions inquiétantes noyées un été.
    Comme à son habitude John Burnside nous emmène loin, très loin.
    Loin, très loin dans nos rêves et nos cauchemars.
    Les pages, glacées, se tournent avec fébrilité, angoisse et curiosité.
    C’est là le talent reconnu de cet auteur écossais qui réussit à nous captiver.
    Un thriller ? Une sorte de conte de fées et légendes du grand nord ?
    Un voyage dans nos folies ?
    Tout à la fois.
    Ici les paysages et leurs esprits sont magnifiques.
    Ici les personnages et leurs secrets sont lyriques.

    Un livre envoûtant et magique.
    Bienvenue au pays de la «huldra».
    Nuits blanches garanties.

    thumb_up J'aime comment Réagir (0)
  • Le rendez-vous de la page 100 d'un explorateur de la rentrée

    Deux frères se noient à quelques jours d'intervalle au cours de nuits blanches de l'été arctique. L'action se déroule dans une petite île norvégienne du cercle polaire, une région d'espace infini et au temps suspendu qui attire et...
    Voir plus

    Le rendez-vous de la page 100 d'un explorateur de la rentrée

    Deux frères se noient à quelques jours d'intervalle au cours de nuits blanches de l'été arctique. L'action se déroule dans une petite île norvégienne du cercle polaire, une région d'espace infini et au temps suspendu qui attire et façonne des personnages épris de solitude, sensibles à « d'infimes poches d'apocalypse dans l'étoffe de la réalité. »
    À la page 100 le roman n'est encore qu'une grosse pelote de mystères dont aucun fil ne dépasse qui permettre de résoudre l'un d'eux. À suivre... forcément !

    thumb_up J'aime comment Réagir (0)

Donnez votre avis sur ce livre

Pour donner votre avis vous devez vous identifier, ou vous inscrire si vous n'avez pas encore de compte.