2032. L'Humanité est prise au piège : la Pénurie Noire sévit et dans son sillage naît un profond chaos. Douglas McMullick, un pétrolier écossais zélé et dénué de morale, est lancé dans la course à l'or noir qui agite le monde. Ce matin-là, il vient de forer le trou de trop, qui va changer le destin de notre civilisation. Au même moment, mille mètres plus bas dans la croûte terrestre, un rat de roche nommé Kedder Warp est appelé pour une intervention d'urgence : les anciens dépôts de Dirh Lobbus, au fin fond de son secteur, viennent d'être percutés par un engin non-identifié. Sans prendre le temps de finir sa dernière cuillère de pentules fraiches, il charge ses jumelles et son masque à gaz dans son side-car, avant de sauter sur sa bécane. Il ne va pas rentrer de sitôt. Véritable fable oil-punk (ou cheese-punk, selon le point de vue), le premier roman de Charles R. Spessardy raconte comment un peuple de rongeurs, vivant à mille mètres sous terre et dotés d'un don certain pour la plomberie, va faire trembler notre civilisation afin de lui extorquer du fromage.
Un marché équitable
Dans un futur proche, la pénurie de pétrole a eu raison de nos sociétés dites modernes. C’est l’apocalypse ou tout au moins le chaos sur notre planète. En Ecosse, les McMullick n’ont pas renoncé et cherchent l’or noir jusque dans leur jardin ! Et bingo ! En forant à près d’un kilomètre sous terre, ils obtiennent quelques décilitres du précieux liquide. Mais, à 1000 mètres sous terre, il n’y a pas que du pétrole. C’est toute une civilisation qui s’y est installée, et ce depuis plus de sept cent mille ans. Une civilisation particulièrement développée, évoluée, ayant bâti des mégalopoles, une société où, dans l’ensemble, il fait bon vivre, où chacun mange à sa faim, peut élever convenablement sa progéniture et où règne la paix (assez précaire toutefois). Cette civilisation, c’est celle des rats de roche, de très intelligentes bestioles à vrai dire… Un exemple : depuis des milliers d’années, ces rats ont abandonné les énergies fossiles au bénéfice de la géothermie (bon, ils ne sont pas très éloignés de la croûte terrestre!), et du pétrole, ils en ont… à revendre ! Ou plutôt à échanger, car eux, ce qui les intéresse, c’est l’Ultime Ressource !
J’ai vraiment bien aimé ce roman de science-fiction, mi conte (ou fable) mi thriller d’anticipation où les héros ne sont pas les humains (pour la plupart, détestables) mais des animaux que l’on trouve généralement répugnants… Beaucoup de thèmes sont abordés par l’auteur, notamment la fin programmée de nos sociétés d’ultra consommation, ou encore, le regard que nous portons sur ceux qui nous semblent si différents… Des sujets assez graves, et qui forcent la réflexion. Mais il y a aussi beaucoup d’humour dans ce roman (j’ai adoré la rencontre entre Kedder et le khat !).
J’espère qu’il y aura une suite !
Un grand merci à Librinova (et à Mathieu Mazza) pour cette découverte, je ne suis jamais déçue par cet éditeur.
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