Il est rare de pouvoir suivre une filiation sur un millénaire et plus de trente générations. C'est pourtant le cas des Panthou dont les ancêtres ont participé aux heures les plus glorieuses de l'histoire de la Normandie. On les trouve dans l'entourage du duc Robert Ier le Magnifique, puis de Guillaume le Conquérant, lors de la conquête de l'Angleterre. Ils gèrent de vastes domaines des deux côtés de la Manche, parcourent l'Europe, bâtissent des églises, dotent des monastères, fondent un prieuré et participent aux croisades. Le goût de l'aventure les motive en permanence. Mais, ruinés par les guerres d'Italie au début du XVIe siècle, ils doivent se séparer de leurs biens, notamment du château de Bénouville, ancienne forteresse des environs de Caen.
Au XVIIIe siècle, on recense dans leur descendance une pensionnaire de Saint-Cyr et de nombreux officiers morts au service de la France. L'un d'eux, membre de la garde royale, se portera otage pour Louis XVI aux Tuileries. L'échec de l'opération le conduira en exil à Jersey ; il participera au débarquement de Quiberon en 1795 et sera fusillé par les révolutionnaires. Au XIXe siècle, les Panthou comptent dans leurs rangs un procureur général, un président de la Société des antiquaires de Normandie, et un père supérieur à l'abbaye de Mondaye.
Enfin, dans la première moitié du XXe siècle, malgré les positions modestes, les alliances bourgeoises et nobles se maintiennent.
À partir de cette généalogie, on peut donc lire en filigrane toute l'histoire de la Normandie.
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