"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Si l'on pouvait photographier le monde après le monde, l'onirisme au paroxysme, les derniers survivants, à quoi ferions-nous face ? Sans doute aux mots de Clotilde Escalle prenant vie et errant dans les déserts fantasmagoriques de Dali. Nous verrions... Du sable. À perte de vue. Un monde au bord du précipice, désormais à l'abandon, desséché, aride. Un père qui meurt. Un cadavre à retrouver. Une maison qui recèle des trésors, un fils qui dessine sous nos yeux le récit qui s'anime, qui redonne des couleurs à la vie d'autrefois. Des jeûneurs qui errent, aspirant le monde et les souvenirs, marchant dans le désert-sanctuaire, chassant les derniers survivants, immortels dans leurs corps de parchemin. Une forteresse. Une fabrique, machine vivante tout droit sortie d'un vieux film de science-fiction. Des robots. Des pensées-graines. Des passerelles entre le désert d'ici et le monde d'autrefois. Des morts qui parlent, une douleur de marbre, un monde métallique. Une plongée dans une littérature où l'on doit mettre de côté toute rationalité et faire confiance à ce qui défile devant nos yeux : votre imagination, aux mains tout entière des jeûneurs, sera votre meilleur guide dans ces contrées fantomatiques. On y retrouve un petit goût d'Une Épidémie, de Fabien Clouette, quelque chose d'étrangementailleurs.
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