"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Les Alpes, dans une boutique d'horlogerie. Le fantôme d'une jeune femme part en quête de ses souvenirs perdus.
La nuit, guidée par le chien du vieil horloger, elle redécouvre le passé de sa famille juive réfugiée à Saint-Gervais-les-Bains durant la seconde guerre mondiale, mais aussi l'histoire d'amour qu'elle a vécu avec un jeune horloger, jusqu'à leur fuite devant l'arrivée des Allemands.
Les Fantômes du Mont Blanc de Phicil est un conte captivant où le réel et le fantastique s’entrelacent avec subtilité.
J’ai dévoré les pages, charmée par l’intrigue et attendrie par Bernie, le bouvier bernois dont les expressions et la "bouille" apportent une touche adorable à l’histoire.
Le récit suit Bernie, confié à un nouvel homme, Walter Weiss, un horloger au passé mystérieux.
La rencontre de Bernie avec une mystérieuse sorcière l’entraîne dans une aventure mystique, où se tissent amour et souvenirs.
L'auteur traite avec finesse des thématiques profondes telles que l’amour et le poids du passé, évoquant la Shoah à travers des souvenirs émouvants.
Les illustrations m'ont vraiment émerveillée, et l'ensemble de l'ouvrage est très beau.
Cette chouette BD nous montre que certains liens traversent le temps et que le souvenir de ceux que nous aimons reste toujours en nous.
Une belle découverte dont je ne m'attendais pas.
Bernie, bouvier bernois, est un chien intelligent et sensible qui a tout de suite senti une présence chez son nouveau maitre, un vieil horloger qui vit dans ses souvenirs.
Bernie est le fil rouge de cette histoire fantastique, il vient en aide à un fantôme en quête de sa mémoire. Un monde fantastique et mystérieux côtoie l'histoire tragique de la seconde guerre mondiale sans toutefois que les protagonistes soient clairement nommées.
Il est ici beaucoup question de mémoire et de souvenance. de mémoire avec Edèle qui a perdu la sienne et dont le fantôme erre dans cette station du Mont-Blanc. Souvenance avec l'évocation des camps de concentration et cette voix qui dit « Ils essayent de nous effacer ! Mon amie ! Ne m'oublie pas ! »
Les miroirs sont magiques, les animaux parlent, la mort rôde et on croise des géants et des créatures fantastiques.
Le tragique se mêle au burlesque et cette histoire légère et riche en rebondissement s'alourdit par moment d'un passé tragique.
Lecture agréable bien que je me sois un peu perdue parmi ces personnages fictifs ou réels, entre passé et présent.
Le dessin, dans les bleus et bruns, est délicat et précis.
Bernie, le bouvier bernois est le pivot de l’histoire, un chien curieux et attentif, grâce à qui les personnages peuvent remonter dans le temps, tels des fantômes qui continuent de hanter les vivants.
L’histoire :
Bernie est désormais adopté par Walter Weiss, un vieil horloger dans un petit village des Alpes.
Bizarre… Dès son arrivée, il est surpris par une sorte de bouc aux yeux tendres, qui lui dit : « J’ai besoin de toi. »
…
La nuit, il doit rester en bas, près de l’atelier de Walter, et c’est là que tout arrive. Une espèce de petit chien moche, aux yeux globuleux débouche dans son sommeil, accompagné de sa maîtresse, une grande et belle jeune fille, aux longs cheveux roux, aux yeux bleus. Celle-là même, dont il avait admiré la vieille photo dans l’atelier…
Elle ne sait pas qui elle est. Au verso de sa photo, il est simplement indiqué « Edèle 1942 »…
Bernie comprend vite qu’elle recherche ses souvenirs et qu’elle ne remontera pas dans le portrait avant d’avoir compris ce qui lui est arrivé… Un joli fantôme, mais bien exigeant et encombrant pour Bernie. Mais comme c’est un chien gentil, il va l’aider.
La proximité entre le tragique de l’histoire d’Edèle et le fantastique du scénario est parfaitement maîtrisée et addictive. Le chien apporte aussi la touche d’humour et d’étonnement pour supporter la gravité des thèmes :
- Les vies sacrifiées quand on a le malheur d’être juif en 1942, la menace permanente de la mort qui rode comme un corbeau géant armé d’une grande faux.
- La difficulté de vivre quand on perd un être cher, celui ou celle qu’on a reconnu comme son âme sœur. C’est ce que dit Walter Weiss : « Vous voyez, ce qui me fait le plus mal, ce n’est pas vraiment la peur de partir….
C’est plutôt l’absence des autres.
- Et puis surtout, l’impossibilité de mourir, de reposer en paix, d’où le fantôme, tant qu’on n’a pas compris ce qui est arrivé.
Le graphisme accompagne admirablement le récit. Il est magnifique dans les paysages, dans les expressions des personnages (notamment celles du chien Bernie) mais aussi dans les changements de tons des fonds, clairs ou sépia, pour accompagner la trame de l’histoire.
Une BD qui suscite l’imaginaire, mais aussi la réflexion et la compréhension des êtres et des événements. Elle convient parfaitement à un public jeunesse et adultes.
Une vraie réussite !
Merci à Babélio et aux Éditions Delcourt-Mirages pour cette belle découverte.
https://commelaplume.blogspot.com/
Phicil, l’auteur de cet album, utilise un chien, Bernie, un bouvier bernois, comme personnage principal et vecteur de cette romance onirique qui traite de l’effacement des souvenirs et nous fait découvrir une facette inconnue de la seconde guerre mondiale, celle des réfugiés des Alpes.
Nous sommes dans le village montagnard de Saint-Gervais-les-Bains, dans la boutique d’un vieil horloger. Guidé par le chien de ce dernier, le fantôme d’une jeune femme amnésique redécouvre le passé de sa famille juive, réfugiée dans ce même village durant la seconde guerre mondiale. Elle redécouvre également son histoire d’amour avec cet horloger jusqu’à leur fuite à l’arrivée des allemands.
La peur et le rejet de l’étranger, de l’inconnu, qui véhiculent des tas d’idées fausses et préconçues sont ici très bien décrits au travers de l’hostilité de certains villageois qui ne voient pas la détresse de ces familles déracinées qui fuient la répression , mais simplement le petit bouleversement qu’elles occasionnent dans leur quotidien.
L’auteur réussit par une grande maîtrise de l’histoire et par une fin très subtile à boucler la boucle de cette quête initiatique.
Phicil possède un style assez particulier de dessin, qui, par son trait simple mais appuyé rend les personnages expressifs. Son souci du détail rend ses décors alpins magnifiques tandis que l’utilisation de couleurs chaudes contrastent agréablement avec la froidure du climat montagnard. Tous ces choix concourent à rendre plaisante la lecture de cet album.
Je remercie Nicolas de Babelio qui m’a proposé cet album ainsi que les Editions Delcourt qui me l’ont envoyé.
Bernie, bouvier bernois de son état, a un nouveau maître. Il s'appelle Walter Weiss et est artisan horloger. Dans l'atelier, Bernie découvre le portrait d'une jeune femme tenant un petit chien. Elle s'appelle Edèle et, la nuit venue, elle va emmener Bernie à la recherche de son passé. Une longue chasse aux souvenirs commence.
Autant le dire, je triche un peu pour cette BD du mercredi. Mais il me semble que l'album de Phicil est tout à fait accessible au jeune public. Et ce n'est pas une surprise pour un auteur qui a beaucoup travaillé pour la littérature jeunesse. Par son récit fantastique et drôle, il aborde un sujet délicat: la mémoire et la seconde guerre mondiale. Et en particulier le cas des réfugiés juifs des Alpes, avec finesse, sans jamais être explicite.
Et ce n'est peut-être pas un hasard si cette jeune femme à la tenue de Philémon (le fameux pull rayé et le pantalon noir). Dans un récit qui flirte toujours avec un monde caché, décalé, Edèle va tenter de remonter aux raisons de sa fuite en 1942. Le dessin de Phicil est rond et doux. Il laisse libre cours à l'imagination avec l'apport de quelques créatures étranges.
Ce bel album, qui a plusieurs niveaux de lecture, est à mettre entre toutes les mains. S'inspirant de faits historiques, Phicil propose une bande dessinée touchante et mystérieuse. A découvrir !
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