"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Lorsque Franklin Starlight, âgé de seize ans, est appelé au chevet de son père Eldon, il découvre un homme détruit par des années d'alcoolisme. Eldon sent sa fin proche et demande à son fils de l'accompagner jusqu'à la montagne pour y être enterré comme un guerrier. S'ensuit un rude voyage à travers l'arrière-pays magnifique et sauvage de la Colombie britannique, mais aussi un saisissant périple à la rencontre du passé et des origines indiennes des deux hommes. Eldon raconte à Frank les moments sombres de sa vie aussi bien que les périodes de joie et d'espoir, et lui parle des sacrifices qu'il a concédés au nom de l'amour. Il fait ainsi découvrir à son fils un monde que le garçon n'avait jamais vu, une histoire qu'il n'avait jamais entendue.
Un vrai coup de cœur.
Un vibrato humaniste sensible et brillant.
Frank Starlight, un métis Injun, est élevé par un vieil homme blanc, solide et généreux, avec beaucoup de sériosité et d’attention. A la ferme, il lui inculque la satisfaction du travail bien fait et l’attention qu’on doit porter à la nature et aux autres tout en respectant ses racines Ojibwé.
Tous deux sont de belles personnes à l’inverse du géniteur de Franck qui est un bon à rien se vautrant dans l’alcool et la fumée des bas-fonds les plus crasses et se complaisant avec des femmes vulgaires dans un milieu de plèbe où la violence règne. L’enfant a eu l’occasion de le rencontrer deux fois et ce ne fut qu’immense déception.
A 16 ans, le père demande à le revoir. Sachant qu’il est condamné par un foie qui ne fonctionne plus, il demande à son fils de l’emmener dans les montagnes pour l’enterrer comme un guerrier ce qui surprend le jeune homme fort et sain de corps et d’esprit. Il ne voit aucunement un guerrier chez ce père ravagé par l’alcool et une débauche en continu.
Pourtant… Ne sommes- nous pas tous des guerriers dans la vie, chacun à notre façon ?
Durant le trajet, accompagnés d’une brave jument, à travers la Colombie-Britannique, dans les forêts du nord-ouest canadien, le père déjà rendu invalide par la maladie, ne tenant en vie qu’avec grand renforts de whisky et rasades d’une potion d’herbe concoctée par une indienne rencontrée sur le chemin, trouva le courage de livrer à son fils son parcours compliqué tout en trouvant la force d’aveux difficiles, parfois tristes et appelant l’empathie, parfois honteux et habités de lâcheté mais ainsi, se sentant enfin déchargé de ce fardeau qu’il se devait de transmettre en héritage à son fils à l’aube de sa mort.
Malgré le ressentiment émaillé de colère par les révélations somme toute âpres à entendre, Franck put comprendre qui était cet homme alcoolique empreint de si profonds regrets coincés si longtemps au fond de la gorge, qui l’abandonna tout bébé et surtout, il entendit enfin pour la première fois, qui était sa mère, comment elle disparut et pourquoi il fut adopté par le vieil homme.
Les descriptions de l’environnement sont impressionnantes de réalisme et nous donnent à contempler et à sentir cette nature sauvage sur les 60 kilomètres parcourus ensemble jusqu’à l’arrivée sur cette ligne de crête faisant face à l’est où le père souhaitait être enterré.
Sur fond de nature-writing, c’est une écriture vibrante de sensibilité avec un flux tendu au fil des pages.
Un bon moment de lecture dépaysant sur l’identité, la transmission, la rédemption et la tolérance entrecoupé de silences chargés d’amour taiseux.
Un gros coup de coeur pour Richard Wagamese, l'amérindien canadien, qui nous plonge dans cette touchante et bouleversante histoire des Starlight père & fils.
Malgré la relation distante, entre Frank le fils et Eldon le père, ce dernier demande à son fils de l'accompagner dans son dernier périple et de l'enterrer comme un guerrier. En effet, miné par l'alcoolisme, il sent sa fin toute proche. Pourtant, aux yeux de son fils, il n'a rien d'un guerrier. C'est ce que vous, lecteur, penserez aussi mais bien avant de connaître la vraie histoire d'Eldon racontée dans la montagne au long de ce périple.
Un récit bouleversant, où tu ne t'en sors pas indemne! Un roman qui vaut le coup et particulièrement pour ceux et celles qui sont amateurs de nature et de montagne ! A lire!!!
Coup de ❤️
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Franklin Starlight à seize ans quand son père biologique qu'il n'a vu que sporadiquement au cours de sa vie l'appelle. Les rares moments qu'ils ont partagés hantent et troublent le jeune homme, mais il répond à l'appel, c'est le devoir d'un fils envers un père. Il trouve Eldon décimé après des années de consommation d'alcool, mourant d'une insuffisance hépatique dans une petite maison de ville. Eldon demande à son fils de l'emmener dans les montagnes, afin qu'il puisse être enterré comme un guerrier indien Ojibwa.
Empli de doutes, il accepte tout de même de l'aider, charge son cheval et se dirige vers les montagnes avec ce père qui est le seul à pouvoir répondre à toutes les questions qu'il se pose: qui était sa mère ? qui est le vieil homme qui l'a élevé ? et surtout pourquoi son père l'a abandonné.
Débute alors un voyage à travers l'arrière-pays, un voyage dans le passé, un voyage rédempteur.
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C'est une merveille de livre qui transpire l'émotion et la sagesse. Un livre bon, calme. Un livre qui ne crie pas, sans rage, mais profond et puissant, capable d'explorer toute les vérités humaines.
Wagamese nous parle de culpabilité, de trahison, d'autodestruction, de la force de survie, du besoin de pardon qui peut être aussi fort que le besoin de respirer.
L'écriture monte en flèche au fur et à mesure et l'auteur parvient à communiquer au lecteur la complexité des personnages et de leurs sentiments.
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J'ai été retournée par le récit de ce père qui se raconte alors que sa santé se détériore rapidement. A travers lui, Wagamese déroule l'histoire d'un peuple déplacé, de familles brisées, de loyautés piétinées, de traditions perdues, de la guerre qui détruit, des démons de l'âme.
Subjuguée par les descriptions luxuriantes de la nature, par la façon dont Wagamese m'a permis de "voir" la campagne, de faire l'expérience de la balade à cheval, de goûter le poisson frais pêché...avec quelque part cachée l'idée que la terre possède des pouvoirs de guérison.
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Le voyage de Franklin et Eldon est déchirant mais fortement inspirant. Entre ces pages vous découvrirez le sens profond des mots altruisme, bonté, compassion.
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Traduit par Christine Raguet
A lire ! A offrir ! A dévorer lentement !
Ce roman m'a saisi par le cou, comme une lionne déplacerait son lionceau, fermement sans violence pour m'emmener loin dans les pays des enfances ojibwé du Canada.
Richard Wagamese est un écrivain amérindien aux récits forts et âpres.
Ce face à face entre un fils et son père à l'orée de sa mort nous cloue, nous tait, nous envole.
Les pages tournent comme une éolienne endormie sur des appels déchirants et dignes d'humanité, sur une nature entière et profonde qui attend les fourmis humaines.
Ebllouissant ! Rare ! Précieux !
« Les étoiles s’éteignent à l’aube » est un cri silencieux, hurlant la vie, la mort, le besoin profond d’être et de le savoir ! Son auteur, Richard Wagamese, connu pour sa littérature amérindienne appartient à la nation indienne ojibwé. Il nous exhorte ici à prendre conscience des forces de ces nations indiennes et de leurs modes de vie ; il nous dit aussi la fragilité de celles-ci et leur possible disparition sous le poids de nos civilisations prétendument civilisées.
Franklin Starlight n’a que 16 ans. C’est déjà un homme depuis des années pourtant. Enfant, gamin, il a vécu avec le vieux, celui qui lui a tout appris. Tout ? Presque. ‘Le vieil homme lui a fait don de la terre à partir du moment où il avait été capable de s’en souvenir et il lui avait montré comment la traiter, l’honorer, disait-il, et le garçon avait senti l’importance de ces enseignements et il avait appris à les écouter, bien les reproduire.’ Mais le vieil homme ne lui a jamais dit qui était vraiment son père, encore moins sa mère.
Franklin va partir, seul, laissant là ce père nourricier qui lui a tout appris pour aller à la rencontre de son géniteur mourant. Avec lui, il va entreprendre un voyage qui se révèlera initiatique dans le monde sauvage de l’arrière-pays de la Colombie-Britanique. Son ‘père’, épave errante rongée par l’alcool sait qu’il va mourir. Lui qui ne s’est jamais préoccupé de son fils, a fait appel à lui, lui demandant l’aide nécessaire pour être enseveli, selon les traditions indiennes. Il veut donc que son fils l’accompagne jusqu’à la montagne où il pourra mourir en indien, renouant de la sorte avec les forces vitales et les esprits qu’il a refusé de suivre, leur préférant les eaux troubles, dites de vies mais frelatées, et les dégâts qui en découlent.
Je suis rentré dans ce récit en toute sérénité. Je sentais que Richard Wagamese allait alimenter ma réflexion à propos des sources de vie, des attitudes à développer si on accepte de ne se considérer que comme un gestionnaire de la Terre et non comme son prédateur. Le livre regorge de perles à méditer à propos de la vie, de l’éducation, de la consommation, de la place de chacun, de chaque chose et du partage d’idée, de biens, de vie. Le livre est un hymne au respect à avoir pour l’autre et soi-même.
C’est aussi le cri de qui veut, au-delà des apparences, jeter des ponts pour re-susciter l’autre à la vie. Même si sa vie est le moment de sa mort ! C’est là une des forces du récit, instituer la mort comme une étape de vie et non la fin de celle-ci ! Alors, même déjà mort, ou quasi, le géniteur peut, au-delà de tous ses manquements, devenir père. Et le fils peut devenir dépositaire du transmis du père !
« Les étoiles s’éteignent à l’aube » n’est pas un livre amusant, joyeux. Il n’est pas triste et ennuyeux pour autant. C’est la description d’un fil tendu entre Terre et Ciel sur lequel le funambule qu’est tout être humain peut marcher, trouver son équilibre, progresser vers un plus haut, un plus vrai, un plus uni avec lui-même, les autres, la Mère-Terre.
Un bon moment de lecture, de conscience, de pleine conscience à développer et à faire nôtre.
Lorsque Franklin Starlight, âgé de seize ans, est appelé au chevet de son père Eldon, il découvre un homme détruit par des années d'alcoolisme. Eldon sent sa fin proche et demande à son fils de l'accompagner jusqu'à la montagne pour y être enterré comme un guerrier. S'ensuit un rude voyage à travers l'arrière-pays magnifique et sauvage de la Colombie britannique, mais aussi un saisissant périple à la rencontre du passé et des origines indiennes des deux hommes. Eldon raconte à Frank les moments sombres de sa vie aussi bien que les périodes de joie et d'espoir, et lui parle des sacrifices qu'il a concédés au nom de l'amour. Il fait ainsi découvrir à son fils un monde que le garçon n'avait jamais vu, une histoire qu'il n'avait jamais entendue.
C'est aux portes de la mort que le père décide de raconter à son fils son histoire. Il lui raconte chronologiquement sa vie, les épreuves qu'il a dû affronter, pour tenter d'expliquer son alcoolisme, son absence, le fait qu'un autre homme que lui l'a élevé (le vieil homme) et qui est sa mère. Autant d'épisodes douloureux, difficiles à livrer mais qu'il s'oblige à raconter pour son fils, pour qu'il sache, tant qu'il est encore temps. A travers leur périple de quelques jours dans la forêt Franck en apprendra plus sur son père et ses origines que ces 16 dernières années.
Je me suis beaucoup attaché au vieil homme, son caractère, sa posture, sa stabilité, sa résilience m'ont touchés. Eldon, lui, m'a inspiré de la pitié face à ce beau gâchis... Quant à Franck j'ai ressenti pour lui de la compassion et une forme d'admiration pour sa capacité à faire face.
Un roman émouvant et parfois difficile, plein de culpabilité et de colère mais qui recèle aussi, finalement, une lueur d'espoir.
Franklin est un garçon élevé à la campagne par un vieux monsieur dont on ne connait rien. Franklin a seize ans et semble bien mûr pour son âge. On ne sait rien de sa mère, si ce n’est son absence. Il a très peu connu son père, Edon, absent, lui aussi, parce plus habile pour lever le coude que pour être un père. Alors que ce dernier est sur le point de mourir, il souhaite se rapprocher de son fils, le voir, mais surtout tenter de rattraper en quelques jours des années de paternité manquées, et sans doute combler les blancs de l’existence de son fils.
Seuls quelques jours dans des paysages grandioses de Colombie britannique, jadis territoire des ojibwe, un père et un fils font une sorte de randonnée crépusculaire au cours de laquelle Edon et Franklin vont, enfin, faire connaissance. Edon va peu à peu lever le mystère, retisser le fil d’une vie chaotique et dramatique pour amener un fils sur le chemin de leurs vérités à tous les deux.
Il n’y a rien de linéaire dans ce roman. Richard Wagamese revient souvent en arrière et construit ainsi trois personnages que l’on apprend à connaître, à aimer, et à ne pas juger. Au cœur de cette nature, personnage à part entière, la parole se libère, progressivement, dans la douleur, et dans l’effort ; mais avec au bout l’espoir, une forme de beauté, et une grandeur d’âme que l’on ne soupçonnait pas. A ce point de vue la fin très émouvante donne une épaisseur inattendue au vieux monsieur, à mes yeux le personnage le plus admirable de cette histoire à la fois sombre et tendre à bien des aspects.
J’ai beaucoup apprécié ce roman ; et c’est à avec plaisir que je retrouverai l’auteur avec Jeu Blanc.
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Bonjour Gonzague, c'est une histoire qui me paraît passionnante, je la glisserai dans ma PAL. Merci à vous pour ce bon conseil. Belles lectures.