"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Duca Lamberti, ancien médecin devenu détective privé, est chargé dans ce troisième volet de la tétralogie que Giorgio Scerbanenco lui a consacré d'une affaire criminelle sordide : une jeune enseignante a été torturée, violée puis assassinée dans sa salle de classe par ses propres élèves, une brochette de délinquants de treize à vingt ans inscrits à ses cours du soirs par l'assistance sociale. Duca doit donc se confronter avec non pas un suspect, mais onze, qui tous observent la même ligne de défense, aussi absurde qu'imparable : ils reconnaissent individuellement avoir été présents au moment des faits, mais chacun affirme qu'il n'a rien vu, que les autres l'avaient forcé à boire, qu'il était ivre, endormi ou trop terrorisé pour faire quoi que ce soit. Face à ce mur, d'autant plus exaspérant qu'à l'évidence tout est faux, Duca cherche un détail qui lui permette de comprendre qui a bien pu planifier tout ça. Car il n'est pas dupe : ce ne sont pas des gamins complètement déstructurés qui ont pu mettre au point si minutieusement une telle tactique...
Dans ce presque huis clos, d'autant plus étouffant qu'il donne à voir l'hypocrisie des méthodes policières, Scerbanenco s'interroge sur le poids de l'hérédité et la malédiction de certaines conditions sociales. Face à l'exclusion, ces enfants avaient-ils d'autre choix que la violence ? En même temps, comment parvenir à gérer, fût-ce avec la meilleure volonté du monde, les comportements les plus obtus, voire les plus stupides ? Un constat amer sur la responsabilité sociale : si vous dénoncez la faute, vous plongez le jeune dans un univers carcéral qui ne pourra que le rendre pire ; mais si vous ne le dénoncez pas, vous le laissez à la merci de son univers criminogène qui, lui aussi, le gangrène inéluctablement.
https://animallecteur.wordpress.com/2017/02/12/les-enfants-du-massacre-giorgio-scerbanenco/
Si vous me suivez depuis quelques temps, vous devez savoir que je ne lis pas beaucoup de polars. Cette fois c’est l’histoire qui m’a vraiment donné envie de lire ce roman. Une histoire étrange et très glauque je vous l’accorde. Justement, vu que je ne lis pas souvent ce genre de roman autant y aller franco et ne pas faire les choses à moitié quand j’en choisi un. Bon j’avoue aussi qu’Aurélie sur son compte Instagram m’a aussi bien convaincue de le lire.
J’ai beaucoup aimé cette histoire hors norme dont on se demande comment elle a pu sortir de l’imagination d’un auteur. Les onze élèves du cours du soir sont des délinquants notables et en même temps ce ne sont que des enfants perdus qu’il faut mener sur le droit chemin. Ces jeunes ont tous la même stratégie de défense : chacun d’entre eux était présent mais ils n’ont rien vu et rien fait, ce sont les autres. Pour l’inspecteur Duca ce n’est tout simplement pas possible, ce ne sont pas ces gamins paumés qui ont pu commettre seuls ce massacre à la mise en scène absolument sordide. En tant que flic tenace, Duca va donc partir en quête de preuves et à la recherche de la vérité dans le froid et l’humidité du brouillard milanais.
C’est en écrivant cet avis que j’ai découvert que ce roman fait parti d’une série de 4 romans consacrée à Duca Lamberti: Vénus privée, A tous les râteliers, Les enfants du massacre et Les milanais tuent le samedi. Du coup j’ai une petite idée de quels seront mes 3 prochains polars…
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