"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Mitterrand l'a façonnée, Hollande l'a enterrée : la gauche française est morte ! Les cassures idéologiques sont irrémédiables, les différents clans sont irréconciliables et nul ne sait plus ce qu'est le "socialisme". Cette fois, c'est la fin. Avec un humour dévastateur, Christophe Barbier raconte les derniers jours de la gauche, la faillite des idées et la guerre des hommes. Comme un point final à quarante-cinq ans d'histoire politique française.
Dans ce récit implacable, il dépeint également l'émergence de nouvelles gauches : celle qui développe une utopie, avec Benoît Hamon ; celle qui espère la révolution, avec Jean-Luc Mélenchon ; celle qui construit le réformisme du XXIe siècle, avec Emmanuel Macron. Vont-elles s'entretuer ? A moins que la social-démocratie ne renaisse de ses cendres, avec Manuel Valls... Un quinquennat effroyable, une primaire pitoyable, des sondages épouvantables : et si le pire pour la gauche était encore à venir ?
Christophe Barbier, j’en suis fan, ou plutôt grande admiratrice de son écriture. Longtemps j’ai savouré ses éditos dans le magazine L’Express au point de les découper et les coller dans un grand cahier pour les relire à l’envi. Puis j’ai lu "Maquillages" dans lequel il brossait les portraits d’hommes et femmes politiques qu’il rencontrait lors des séances de maquillage précédant une émission télévisée : un régal.
Son talent ne s’est pas émoussé. "Les derniers jours de la gauche" dans lequel il s’emploie à la fois à expliquer la faillite des idées de gauche et l’émergence de nouveaux courants… de gauche, est bien un essai sur l’actualité politique. Pourtant, il se lit presque comme un roman. En politique, chacun a ses idées, et j’ai les miennes aussi. Mon objectif n’est pas d’en faire état ici et encore moins de juger l’auteur sur la pertinence des siennes, la qualité de ses analyses ou le bien fondé des opinions qu’il avance. Et mon avis 4 étoiles vaut essentiellement pour son écriture.
J’ai beaucoup apprécié l’agencement du récit qui alterne analyses de différents moments "clés" du quinquennat de François Hollande et portraits d’anciens ministres, le tout parsemé de petits "interludes", dialogues imaginaires entre personnages bien réels, eux. Christophe Barbier a ce don particulier de rendre ludique, poétique et drôle un récit a priori rébarbatif. Son humour dévastateur fait mouche. Ses connaissances littéraires encyclopédiques émaillent le sujet de citations d’auteurs, d’Edmond Rostand à Molière, de Cyrano aux Fourberies de Scapin, en passant par Victor Hugo, Chateaubriand, Musset… Les citations latines et grecques sont pléthores et le dictionnaire indispensable à côté de soi pendant la lecture. J’aurai ainsi fait la connaissance d’une "ordalie" (sorte de jugement de Dieu), de "pycnogonides" (petits animaux marins) ou autre "apostasie" (renonciation publique à une religion, une doctrine). La poésie n’est pas en reste et notamment lorsqu’il parle de Christiane Taubira "… et qu’elle fracasserait sa barque nuageuse sur les récifs de la réalité si elle s’aventurait sur la mer électorale pour voguer vers l’île du pouvoir."
Ancien normalien, l’auteur possède une élégance de la langue qui sublime ses écrits, l’équilibre des phrases et la beauté des mots. L’actualité et l'intérêt du fond le disputent alors à la mélodie de la forme.
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