"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Comment comprendre la notion de catastrophe naturelle dans la pensée médiévale ? Étonnement, puissance, terreur, fonction purificatrice, choc des consciences...
Avec tous les fantasmes qu'ils drainent dans leur sillage et la stupeur qu'ils produisent sur les esprits, ces «accidents de la nature» ouvrent une fenêtre fascinante sur l'histoire des représentations au Moyen Âge. Revisitant les textes des chroniqueurs qui tentèrent d'en rendre compte, Thomas Labbé montre que le récit du phénomène extrême favorise toujours la déformation de la réalité vécue. La catastrophe apparaît comme une manière de donner un sens à l'extraordinaire, comme en attestent les récits de l'effondrement du mont Granier en 1248, de l'inondation de l'Arno en 1333 ou encore du tremblement de terre à Naples en 1456. Le processus d'«événementialisation» qui en découle s'opère plus à travers l'imaginaire et la sensibilité de la société que par ses capacités rationnelles d'objectivisation.
Une grande étude à la croisée de l'histoire sociale et de l'histoire des émotions en Occident.
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