"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
1950. Au lendemain de sa nuit de noces, Blanche se pend au marronnier de La Grivière, une grande ferme aux portes du marais Poitevin.
2015. Dans cette même ferme, trois générations de femmes se rencontrent au crépuscule de juin. La veuve Gransagne, propriétaire du domaine, piégée dans son passé ; sa locataire, Hélène, qui tente de fuir son ancien amant, et Alice, sa fille de dix ans qui refuse de renoncer à l'enfance.
Ensemble, elles vont réveiller ce qui dort dans les marais et ramener à la surface les souvenirs et les secrets qui y avait été enterrés.
Posé délicatement à la frontière entre le rêve et la réalité, le quotidien et le fantastique, Les Anémones sauvages accompagne ces trois femmes pour quelques heures d'orage. Qu'elles soient en quête d'absolution, de résolution, ou d'acceptation, leur réunion les transformera à tout jamais.
Après trois livres aux éditions du Seuil dont Les Âmes silencieuses, Mélanie Guyard revient avec une bouleversante histoire de secret de famille, portée par des personnages féminins inoubliables.
Le roman s’ouvre en 1950 sur le suicide d’une jeune mariée au lendemain de sa nuit de noces, dans le domaine familial de La Grivière, une grande ferme du marais poitevin. En 2015, Hélène loue une partie de l’habitation, le pigeonnier, pour y trouver refuge avec Alice sa fille de dix ans : enceinte, elle fuit son ancien amant, un homme qui la menace par peur qu’elle ne révèle leur liaison à son épouse. Sur place, elle rencontre la propriétaire du domaine, la veuve Gransagne, une vieille dame en proie semble t-il à des épisodes de démence durant lesquels elle cherche un enfant perdu dans les marais alentours. Les marais… un endroit peuplé de légendes et de croyances qui attire la jeune Alice, une enfant qui n’est pas prête à renoncer aux contes de fées…
Aux questions soulevées par le suicide inexpliqué de cette jeune mariée succèdent les interrogations concernant le comportement étrange de la veuve Gransagne et le mystère qui plane sur le marais : on entend des chiens aboyer et des bébés pleurer dans la nuit orageuse. Que cache le domaine de la Grivière, cette vieille bâtisse où a eu lieu ce drame il y a bien longtemps? Alice cherche le secret de l’enfance, une enfance qu’elle veut absolument préserver, elle qui ne veut pas grandir. Rien de tel pour tenter de préserver l’innocence qui est la sienne que de se cacher au fond des bois. C’est toutefois dans un endroit reculé du marais poitevin qu’elle va découvrir un secret dissimulé depuis de nombreuses années et qui va susciter chez la veuve Gransagne une réaction inattendue. Le passé et le présent s’entremêlent dans cet univers teinté de fantastique mais résolument ancré dans la réalité et le monde actuel, avec un sujet lourd et intemporel : celui des violences faites aux femmes.
L’écriture poétique et délicate de Mélanie Guyard dont je découvre le style particulier convient parfaitement au monde merveilleux dans lequel vit encore la petite Alice. L’intensité et la beauté d’une enfance au contact de la nature y est encensée. Il s’agit également d’un roman d’apprentissage dans lequel Alice rencontre des épreuves qui lui permettront de grandir, puisqu’il le faut bien. Je vous conseille cet agréable roman, et je remercie les Editions du Seuil et Netgalley pour cette lecture.
Hélène fuit dans le Poitou, région de son enfance.
Elle fuit avec sa fille Alice, dix ans, et l'enfant qu'elle attend pour échapper à la violence de son amant.
Elle loue un pigeonnier aménagé dans la propriété de le veuve Gransagne qui a tout d'une sorcière, en attendant que sa maison soit aménagée.
Alice explore la forêt alentour et y vit ses contes de fée.
La vieille veuve perd un peu les pédales et revit par moments les souvenirs terribles de sa jeunesse.
Une très belle histoire originale servie par une splendide écriture.
Le passé et le présent se mêlent dans cette campagne isolée.
Les souvenirs et l'imaginaire aussi.
Des personnages vrais et attachants.
Une très belle lecture dont je reste encore imprégnée.
Après Les âmes silencieuses, que j'avais déjà beaucoup aimé, "Les Anémones sauvages" est le deuxième roman de Mélanie Guyard que je lis et je n'ai pas été déçue.
Le roman débute une nuit d'orage de 1950, à La Grivière, une grande ferme à l'orée du bois des Sorgues et du marais Poitevin. Cette nuit-là, peu avant l'aube, Blanche se pend au marronnier de la grande cour carrée, au dessus des vestiges de son dîner de noces.
65 ans plus tard, Hélène et sa fille Alice, âgée de 10 ans arrivent à la Grivière où elles y ont loué le pigeonnier en attendant que les travaux de leur maison soient terminés. C'est désormais la veuve Gransagne qui est propriétaire de la ferme mais également des champs, vignes, prairies et bois qui mènent aux marais proches.
La force de ce roman réside sans conteste dans ses personnages féminins, forts et complexes mais aussi dans la nature qui est à elle seule un personnage, avec des descriptions fouillées et poétiques. Le bruissement du vent, la force de l'orage, les arbres, la lumière et l'obscurité ou encore la brume dans les marais confèrent au récit une dimension un peu surréaliste et inquiétante en adéquation avec l'intrigue.
Mélanie Guyard oppose la douceur de l'enfance, incarnée par Alice qui vit de contes de fée et refuse de devenir adulte, à la dureté de la vie et à la cruauté des Hommes dont sont victimes les femmes qui l'entourent.
Il y a d'abord sa mère, enceinte, qui a fuit son ancien amant et collègue devenu menaçant à l'annonce de la grossesse.
Puis la veuve Gransagne, qui perd la mémoire mais reste prisonnière de ses douloureux souvenirs, rongée par les secrets de famille.
Et Blanche, dont la seule faute fut d'aimer et de n'être "qu'une femme", victime du patriarcat.
Deux époques, 65 ans d'écart mais toujours la même violence.
Le récit alterne entre ces deux époques. L'histoire de Blanche n'étant pas forcément relatée dans un ordre chronologique, j'admet avoir été un peu perdue au début.
Mais la magie des mots de l'autrice opère et je me suis laissée happée par l'histoire et c'est avec une grande tendresse pour Zélie que j'ai fermé ce roman.
L’entrée en matière surprend par la violence du drame, incompréhensible sinon présumé. Soixante-cinq ans après les faits, une enfant, Alice, dénoue le mystère.
Le roman de Mélanie Guyard mêle le chaos de la réalité du monde adulte à l’innocence des rêves enfantins. La nature est omniprésente et les paysages du marais poitevin propices aux enchantements et aux sortilèges, qu’ils soient favorables ou néfastes. Le malheur ne vient que de ce que l’on en fait.
Le récit alterne entre les deux époques (1950-2015) et nous laisse deviner petit à petit la combinaison des conséquences. On attend le dénouement avec un sentiment d’appréhension et de soulagement confondu.
La fragilité des petites anémones sauvages des sous-bois « comme la vie de ceux qu’on ne protège pas » (p148) justifie le titre.
Lire plus sur anne.vacquant.free.fr/av/
Un sentiment d’appel de la nature, dans ce roman de « Mélanie Guyard », tels les descriptions de l’orage, des rafales de vent, de la brume qui s’écharpe dans les taillis d’un marais, de l’obscurité qui semble engloutir les lieux d’habitations ; bref un immense et indéniable plaisir de retrouver une certaine similitude avec l’atmosphère de l’œuvre de George Sand « La Mare au Diable ».
Un destin de quatre femmes : d’une vieille femme à la recherche de la rédemption dotée d’une mémoire fragile et éphémère comme les anémones sauvages, d’une femme enceinte qui fuit le danger de son ancien amant, d’une petite fille qui ne veut pas quitter son monde de l’enfance et rester dans l’imagerie des contes de fées, d’une femme, Liliane, chargée de s’occuper de la vieille femme tassée, flétrie par les années. Que faire face à l’adversité, si ce n’est plier l’échine ou combattre si l’on en possède les moyens !
Les années 1950, une jeune femme, Blanche de la ferme La Grivière, après un orage et dès potron-jacquet, décide face aux bourrasques de l’existence de fuir la vie, en utilisant son voile de mariée à une branche et embrasse le vide.
Les années 2015, la ferme de la veuve Gransagne qui depuis toujours entend les aboiements des chiens ainsi que les pleurs d’un bébé quand la tempête sévit, ; accepte de louer la tour du pigeonnier à Hélène Fauvet, le temps que sa maison soit terminer de construire. Ici commence, les escapades de la petite fille de neuf ans Alice qui sans appréhension s’enfonce dans les bois jouxtant la ferme ; elle veut garder la magie des rêves et fuir la réalité sombre et froide. L’arrivée de Raphaël, l’ancien amant de Hélène, va faire ressortir tous les ressentiments, les non-dits, et surtout les secrets de famille.
Un roman à l’aune de la recherche de vrais émotions, de la lenteur d’une vie afin de savourer la douce quiétude de la campagne, de se retrouver par l’observation, de faire le point, mais le roman « Les anémones sauvages » brosse également le portrait peu reluisant du patriarcat, qui a sévi hier et perdure encore aujourd’hui. Enfin, une bouffée d’oxygène dans le monde stressant des thrillers et autres policiers.
Un grand merci à « Babelio » pour ce livre reçu lors de l'opération Masse Critique et aux Éditions « SEUIL ».
Un roman d'une jeune auteur que j'ai beaucoup apprécié au climat tendu où on retient son haleine car on sent les dangers planer autour des personnages. J'ai vite été happée par l'histoire un peu fantastique et magique avec un climat de surnaturel dominant. Le personnage de la vieille femme est inquiétant, pourtant elle va se révéler à la fin de l'histoire. J'ai vraiment beaucoup apprécié ce roman auquel je ne m'attendais pas.
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