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Dans ce recueil de 20 nouvelles, rôdent la mélancolie, le doute, l'absurde, la dérision. On s'y laisse promener en équilibre sur un fil. L'auteur en bon funambule tient fermement le balancier entre ses mains. Ses nouvelles frôlent souvent le non-sens, mais ne manquent pas pour autant de sens profond.
L'humour, à peine esquissé ou franchement décapant, surgit toujours à point nommé et nous empêche de basculer dans la morosité.
Monsieur Henri et ses 20 nuances d’humour.
Je recommande tous les livres d’Henri Girard et ce recueil de nouvelles est la quintessence de son art de manier la plume et de créer un univers.
L’écriture est classique et classieuse, tout ce que j’aime. Ces histoires font immanquablement penser à Ionesco, Becket, car elles mettent en évidence le burlesque dramatique de notre société et de ceux qui l’occupent.
La première nouvelle a provoqué chez moi un fou rire salvateur car j’ai imaginé un homme la quarantaine triomphante, marchant seul sur la plage, plongé dans ses pensées avec cette phrase martelant ses tempes : « A l’instant où j’écris, il y a dans la nuit, quelqu’un qui disparaît dans quelqu’un qui jouit. »
Au rythme du flux et du reflux, son ombre derrière lui le montrait en vieillard hirsute et rabougri, comme rétréci dans ses vêtements hurlant cette phrase poing levé vers un ciel qui se couvrait.
Ensuite, ma lecture m’a entraîné vers une mise en scène théâtrale de chacune de ces nouvelles.
Cet univers était plus en pointillé dans ses romans, mais ici il explose toujours en équilibre sur la crête de l’émerveillement soumis à l’effroi.
Les dialogues, quand il y en a, sont savoureux.
C’est drôle, tendre tout en nuances, du sourire au rire, de l’émotion à fleur de peau.
La quatrième de couv’ vous dit « Ces nouvelles frôlent le non-sens, mais ne manquent pas de sens profond. » Il est là l’équilibre.
Cause toujours m’a semblé avoir ce décalage qui peut adhérer parfaitement à notre période si singulière.
C’est une langue travaillée, un vocabulaire riche, un exercice de style réussi pour un univers où la nostalgie est comme le nuage qui masque fugacement le soleil.
La vie et ses nuances d’humour : caustique, railleur, satirique mais tendre naturellement.
A lire absolument pour un enchantement littéraire absolument précieux en ce moment.
©Chantal Lafon
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