Alice a quatorze ans quand elle est hospitalisée : un premier roman foudroyant
Gertrude était une poupée en bois, avec une tête en bois, des jambes en bois et un coeur de bois. Elle appartenait à une petite fille mais un soir, alors que la petite fille l'avait enfermée dans un placard pour la punir, Gertrude en eut assez d'être maltraitée. Très en colère elle se mit à hurler : « Ça suffit ! Je ne veux plus être à toi ! » Comme personne ne répondait, elle sortit doucement du placard et s'enfuit.
Les enfants sont si différents d'elle : son corps est aussi dur que les leurs sont mous, elle n'a jamais froid, ne tombe jamais malade, son coeur de bois l'empêche de s'émouvoi... Seule sous la lune et un peu dépitée, elle croise alors un vieux marchand qui lui propose l'impossible : se procurer son propre enfant, et en faire ce qu'elle veut. Dès le lendemain, Gertrude se rend chez le vieil homme et y trouve une petite fille, bien à son goût et disponible. Elle va, pour se venger, lui faire subir toutes sortes de sévices. Mais lors d'une fête entre amis, où cheval de bois, ours en peluche et jeune chien sont venus avec leurs enfants, sa petite fille se fait attaquer par un lion sous les regards dédaigneux de ses invités. Gertrude vole alors à son secours, et c'est là, qu'il lui arrive une chose étrange. Pour la première fois de sa vie, elle ne se sent plus vraiment « de bois » et elle a mal - comme si elle n'était plus tout à fait une poupée, comme si elle était presque une petite fille.
Ce n'est pas un sermon, encore moins une leçon, L'enfant de Gertrude est un message subtil transmis avec finesse : nous aimons mieux lorsque nous nous aimons nous-mêmes, et punissons souvent pour nos fautes plutôt que pour celles des autres.
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