"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dans un royaume lointain, un horrible tyran persécute son peuple. Redoublant d'imagination pour conserver son trône, il décide un jour d'interdire aux habitants de prononcer certains mots, dans l'espoir de mieux contrôler leurs pensées. Mais les hommes, les femmes et les enfants du pays n'entendent pas se laisser dicter leur conduite si facilement.
Un bel ouvrage jeunesse sur la liberté d’expression
Peut-on empêcher le peuple de penser et de s’exprimer en faisant disparaître les mots, les lettres qui les composent ?
C’est à cette question que cherche à répondre ce conte graphique. Le poids des mots est ici mis en lumiere de manière ingénieuse et permet d’evoquer les dangers qui pèsent sur nos démocraties . Il est toujours utile de sensibiliser le jeune public car le royaume lointain peut vite devenir une réalité très proche...
Graphiquement, les découpages varient et l’ouvrage oscille entre le livre illustré et la bd. Les dessins, les éléments du décor et la colorisation ont un côté vintage assez décalé qui se prête bien au récit.
À mettre entre les mains des enfants dès 10 ans.
Lu dans le cadre du Prix Orange de la BD 2024. Merci à Lecteurs.com et aux Editions Motus pour l’envoi
(Lu dans le cadre du Prix Orange de la BD 2024)
Un album jeunesse malin qui met en évidence la fragilité de la démocratie, l'importance de l'art, des mots et de la rhétorique pour préserver la liberté des peuples. Derrière une forme simple en apparence, les auteurs jouent habilement avec les symboles, comme le motif récurrent des ciseaux d'Anastasie, mais surtout avec les mots dans un exercice de suppression des lettres pour dévoyer les mots de leur sens original. À faire découvrir aux jeunes lecteurs pour éveiller leur esprit critique et les alerter sur l'importance de ce qu'on leur dit et surtout ce qu'on leur laisse dire.
https://www.instagram.com/p/C455TFjNJ7S/
Cet album, de par sa présentation est un conte illustré et non une BD.
Nous sommes dans un royaume dirigé par un tyran qui, pour rester sur le trône n’hésite pas à enfermer et torturer. Malgré cela , il sent que la colère gronde parmi le peuple. Afin d’éviter une révolution et de sauver son trône, il décide que plutôt que de combattre et emprisonner les gens, il va s’en prendre aux mots en faisant disparaitre tous ceux qui le dérangent comme révolution, révolte, tyrannie, injustice, critiquer, s’opposer et bien d’autres encore. Ensuite il interdit certaines lettres inutiles à l’intérieur de certains mots, ainsi s’amuser devient suer, démocratie devient mort, contestataires devient taire. Si bien que sans plus de mots à leur disposition, beaucoup d’habitants devirent apathiques et oublièrent même les sons qui composaient les mots et l’agencement entre elles des lettres et des syllabes, ils en oublièrent ensuite leur sens même. Mais un certain nombre d’entre eux résista et se retourna contre le tyran.
Ce très court texte illustré montre qu’on ne peut pas bâillonner tout un peuple et que les mots sont une arme redoutable qui peut se retourner contre la tyrannie. La liberté d’expression et les mots sont les meilleurs outils de résistance face à l’oppression.
Cet album est un bel outil pédagogique qui permet de mettre en avant, avec les enfants dés le plus jeune âge, l’importance des mots et de la liberté d’expression.
Le dessin très simple et coloré est agréable et illustre parfaitement bien les propos développés dans le texte.
« Lu dans le cadre du Prix Orange de la BD 2024. Je remercie Lecteurs.com ainsi que les Editions Motus pour cet envoi. »
Dans un pays inconnu, un tyran, collectionneur de ciseaux, redoute d’être destitué de son trône. Afin d’éviter un soulèvement de la population, l’homme décide de supprimer les mots « révolution » et « révolte ». Il pense que s’il éradique certains mots, le peuple les oubliera et ne pourra plus s’exprimer.
Cette censure fonctionne sur la majorité des habitants. Mais quelques irréductibles décident de créer le mouvement « les Mots Tus ». Ce groupe décide de s’opposer au dictateur en organisant des marches silencieuses, en s’exprimant en langue des signes ou encore en se retrouvant dans des endroits secrets. Serait-ce le début de la résistance ?
J’ai beaucoup apprécié cet ouvrage qui traite d’un sujet malheureusement d’actualité, la fragilité de la démocratie. L’auteur en fait la démonstration à travers ce despote qui souhaite contrôler le langage dans le but d’asservir son peuple.
Cette fable aborde la tyrannie, la liberté d’expression pilier de la démocratie et la résistance de façon claire et compréhensible pour des enfants.
J’ai adoré l’utilisation des jeux de mots. L’auteur célèbre le pouvoir des mots et la richesse de langue en jouant parfaitement avec ceux-ci. Les illustrations à la colorisation vintage sont très réussies, Elles sont expressives et attrayantes. Les dessins apportent une dimension et un éclairage différents. La complicité entre l’auteur et l’illustratrice se ressent parfaitement.
« Le tyran des mots » est un très bel album engagé qui met en garde contre les dérives totalitaires.
Un ouvrage de Rémi David qui fait des choix graphiques particuliers (il s’agit plus d’illustrations que d’une « bande dessinée ») ; et l’univers coloré, avec des personnages assez neutres, se démarque de l’histoire qui décrit comment un tyran cherche à rester au pouvoir et comment il va finir par le perdre par la résistance des populations. Ces « contrepieds » graphiques contribuent efficacement à l’histoire.
Les mots prennent ici toute leur importance avec la tentative de réduire au silence toute possible opposition en limitant le droit à la parole et en bannissant certains mots du vocabulaire. Réduire le nombre de mots et perdre les richesses et subtilités des sens possibles, combiné à cette sorte de loi du silence, peut même aller jusqu’à perdre l’expression des sentiments. Un étouffement qui rappelle notamment « 1984 » ; mais pas que : il suffit de regarder certains régimes actuels.
Mais c’est un livre qui montre aussi les résistances avec des mouvements fédérateurs (en l’occurrence celui des « Mots tus ») , les contournements (particulièrement le langage des signes pour communiquer) ; … et la puissance que peuvent prendre ces mouvements collectifs.
Un ouvrage qui mérite d’être vu et lu.
Cette thématique de la réduction au silence de certaines populations par ceux qui ont le pouvoir peut aussi être illustré par le tout récent film italien (2023) de Paola Cortellesi « Il reste encore demain » qui est magistral dans son écriture cinématographique et son illustration des violences et des dominations masculines de façon générale, et dans le film de façon plus précise dans l’Italie d’après la seconde guerre mondiale) ; et sur la résistance qui peut être difficile, mais qui peut aussi marquer des points (sans violence) et bouche fermée (allez voir pour comprendre).
Courrez au ciné d’autant que c’est aussi une histoire d’amours, de fêlures, etc…
Titre en lice pour le Prix Orange de la BD 2024. Remerciements aux éditions Motus (et qui justement ne tue pas les mots …) et à Lecteurs.com pour la communication de cet ouvrage.
"Mal nommer un objet, c'est ajouter au malheur de ce monde. " écrivait Albert Camus dans une étude publiée en 1944. C'est précisément ce que s'efforce de faire le "tyran des mots" dans cet album : faire disparaître l'idée même de révolution en s'attaquant au mot, puis ensuite à la langue elle-même. Vider les mots de leur sens et leur construction pour les priver de leur pouvoir créateur. Il y a un parallèle qui pourrait être fait avec la novlangue d'Océania dans "1984" de Georges Orwell.
David Rémi explore les dessous d'un régime dictatorial par un biais original, mais pas si éloigné de la réalité. Les mots renvoient au langage, lequel est un marqueur de sociabilité, d'échanges et donc le risque d'une remise en cause d'un ordre établi. C'est littéralement la liberté d'expression qui s'en trouve attaquée avec des strates progressives et son cortège d'absurdités.Mais c'est au travers du mutisme que couve l'esprit de révolte car les plus grandes douleurs sont muettes. Un regard suffit pour tout faire basculer. Il y a un côté utopiste mais l'histoire démontre que certains symboles ont pu alimenter des mouvements de contestation et trouver un écho intemporel : la photo de "Tankman" sur la place Tiananmen, etc...
La mise en scène de cette histoire est astucieuse avec notamment des dessins de personnages inexpressifs, ce qui convient parfaitement à une ambiance de terreur et d'artificialisation de la société. Les couleurs apportent un contraste intéressant.
C'est une lecture qui donne à réfléchir mais qui donne le fin de mot à l'optimisme. La langue est un trésor qu'il faut préserver et enrichir.
"Lu dans le cadre du prix Orange de la BD, je remercie lecteurs.com ainsi que les éditions Motus pour la communication de cet ouvrage."
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