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Quiconque a visité la Chambre de la Signature, au Vatican, et s´est attardé devant « L´École d´Athènes » de Raphaël garde en mémoire l´image significative qu´offrent, au centre de la composition, les personnages d´Aristote et de Platon. C´est l´image, en raccourci, d´un dialogue poursuivi vingt années durant par le maître de l´Académie et son disciple de Stagire, l´un des plus féconds sans doute qu´ait jamais comptés l´histoire de la pensée philosophique. La première rencontre entre les deux hommes eut lieu probablement au cours de l´année 366/5 avant notre ère. Ils vécurent ensemble, à Athènes, dans un commerce quasi constant, pour ainsi dire jusqu´à la mort de Platon, au mois de mai 347. Cependant, le maître avait laissé pour toujours son empreinte sur l´esprit du disciple. Au point que le lecteur attentif d´Aristote peut avoir l´impression de souvent trouver dans ses oeuvres, comme disait Th. Gomperz, le « Platonicien » et l´« Asclépiade » confrontés l´un à l´autre sur toutes les grandes questions de la philosophie. Le difficile accord, parfois constaté dans le Corpus Aristotelicum, entre les thèses recommandées respectivement par l´héritier de l´Académie et le champion d´une philosophie nouvelle pose incontestablement le problème le plus redoutable que doit affronter l´exégèse.
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