C'est le moment de préparer vos lectures d'été et de vacances !
Lyon, 1898. Six mois se sont écoulés depuis qu'Alexandre Lacassagne a créé une équipe de scientifiques au service du crime, et celle-ci est bientôt dépêchée sur les lieux d'une macabre découverte : à qui appartiennent ces corps de femmes décomposés retrouvés dans les entrailles de la Croix-Rousse ? Pourquoi ont-ils été déposés là, comme sur un autel de sacrifices ? Est-ce l'oeuvre d'un fou ou d'une secte ? Le vieux bateau-morgue reprend du service. Au meilleur de sa forme depuis que son ami Freud se livre sur lui à des séances d'hypnose, Félicien va réunir, une à une, les pièces de cet étrange puzzle. Pendant ce temps, Irina, journaliste au Progrès, mène l'enquête à l'asile d'aliénés du Vinatier où elle a été enfermée...
C'est le moment de préparer vos lectures d'été et de vacances !
Un excellent moment de lecture malgré la noirceur omniprésente!Les précurseurs des médecins légistes enquêtent à Lyon ,1898;se joint à eux une journaliste qui brave la société masculine et bien-pensante!Addictif,très documenté historiquement comme scientifiquement,un livre passionnant malgré les haut-le-coeurs!
Je ne vais pas trop revenir sur le contenu de l’histoire, car c’est tout de même une histoire à suspense, et ce serait dommage de trop en dévoiler et de vous gâcher l’effet qu’a voulu créer l'auteure. Ce second roman commence donc six mois après la fin du premier, en juillet 1898. Félicien Perrier est en fâcheuse posture, mais il peut compter sur son amie Irina pour le sortir de là. Après les terribles meurtres qui ont eu lieu six mois auparavant sur des jeunes femmes, une terrible découverte est faite dans les galeries souterraines sous la Croix-Rousse à Lyon. Un charnier, des corps de jeunes femmes en décomposition, posés sur un autel fait d'os plus anciens. Le professeur Lacassagne va donc demander à Félicien de pratiquer des autopsies sur les cadavres et de rechercher les causes des morts. Du coup, le vieux bateau-morgue va reprendre du service, Félicien et Bernard vont donc chercher à comprendre ce qui est arrivé à ces femmes.
Dans un second temps, on suit Irina. La jeune journaliste s'est mise dans la tête de mener une enquête à l'asile où sont enfermées des femmes sous de faux prétextes. Elle aura alors l’idée de s'y faire enfermer elle-même pour mieux mener l’enquête. Elle ne sait pas dans quoi elle a mis les pieds, et ce qu’elle va y subir dépasse ce qu'elle avait pu imaginer.
Bernard va, de son côté, se lier d’amitié avec un homme qui l’entraînera lui dans des lieux secrets où des hommes veulent refaire la société…et pas toujours sous un bon jour…
Et bien sûr, nous allons retrouver notre cher Félicien, toujours fidèle à lui-même, dans son excentricité, sa façon de vivre un peu déjantée, dans ses excès de tout. Je l’ai déjà dit dans ma première chronique, Félicien me fait penser à Sherlock Holmes, dans ses excès comme dans ses déductions. Et j'adore ça ! Il est parfois désopilant, mais tellement drôle aussi. Il cache derrière son indifférence un grand cœur, il aime son travail, il aime trouver des réponses. Il fait parfois peur avec certains comportements, mais il est toujours loyal et fidèle en amitié. Il a de belles valeurs.
Tous les personnages sont très bien travaillés par l'auteure. Ils représentent très bien la société de cette époque. On a Félicien qui se fiche des convenances, qui fume, qui va dans des maisons closes, Irina qui est une femme qui porte des pantalons et qui a des idées féministes qui choquent pour l'époque. Elle va être rejointe par un nouveau personnage féminin, Marie-Victoire, institutrice, et qui elle aussi défend la liberté des femmes. Et au milieu de tous ces esprits novateurs, on a Bernard, qui est plutôt rétrograde, pour lui, la place de la femme est à la maison, à s'occuper de son foyer, de son mari et de ses enfants. Ce sont quand même les pensées des trois-quarts des gens, ceux qui pensent comme Félicien ou Irina sont peu, et surtout ne le disent pas, même s’ils défendent leurs opinions à travers des journaux ou réunions. Je dois bien avouer que j'ai été étonnée par les pensées de Bernard, je le pensais plus ouvert d'esprit que ça, suite à ma lecture du précédent roman, il m'a souvent énervée…mais je n'en dirai pas plus, à vous de découvrir pourquoi. Je me suis attachée à chacun d'eux. J'ai apprécié que l'auteure développe un peu plus certains, comme par exemple Irina. On va en apprendre plus sur elle, sur son passé et son histoire personnelle. Et je peux vous dire que ce qu'elle a vécu fait froid dans le dos et ce qu'elle vivra lorsqu'elle sera internée n'est pas mieux !! Que de méthodes violentes !! et surtout, ces pauvres femmes étaient internées pour rien, parce qu'elles avaient haussé la voix ou faisaient une crise de nerfs…pour rien quoi….Comment a-t-on pu traiter les femmes de cette façon, je sais bien que c’était y a plus de cent ans, mais quand même… Il y a même un illustre personnage qui va apparaître au début du roman, j’ai beaucoup aimé le trouver là
À côté de ces personnages aux personnalités fortes, il y a bien sûr le contexte de l'histoire. On est, comme dans le premier roman, dans le domaine de la médecine médico-légale, avec les premières empreintes, les premières photographies, le monde est en train de changer partout. Les premières bicyclettes apparaissent, qui font dire aux autres que les gens sont dérangés de se déplacer ainsi, sur des roues. Ça fait sourire, dans l’échelle du temps, ce n'est pas une époque si lointaine, un peu plus de cent ans… Et bien sûr, l'accent est porté sur l’enquête sur ces meurtres de femmes dont les circonstances sont une fois de plus horribles. Les scènes d’autopsie sont toujours aussi bien détaillées, cela les rend très réalistes. Je les ai trouvées un peu moins présentes que dans le premier roman, mais elles font tout de même bien partie du déroulé de l’enquête, qui va avoir un final percutant. Si seulement je pouvais vous en parler ! Plus j’avançais dans les pages, et plus je pensais que Coline Gatel allait nous réserver une surprise comme elle sait le faire, ça me faisait un peu l'effet du calme avant la tempête…et je ne m’étais pas trompé ! C’est le genre d’événements qui fait relever la tête du livre et s'exclamer « oh non, elle n'a pas osé !! » Vous voyez de quoi je parle ? Et bien, c’est ce qu’il m’est arrivé…ah on peut dire que Coline Gatel m'a bien eue…
Et bien sûr, il ne faut pas que j'oublie de parler des lieux qui ont une place très importante dans l'histoire. On est à Lyon, et les ruelles, les traboules, les bouchons, tout y est bien décrit. Les églises aussi, et ce dédale de galeries souterraines sous la Croix-Rousse. L’atmosphère, l’ambiance, tout est bien dépeint, les habits aussi. J'ai été pendant toute ma lecture complètement dépaysée, dans une autre époque, avec d’autres façons de vivre. J’ai beaucoup aimé ce voyage, je me suis régalée.
Tout ceci est sublimé par la plume et le style de Coline Gatel, très fluide, très pointue et précise. On sent derrière l'histoire tout le travail de recherches qu'elle a dû faire en amont pour être aussi précise sur les mots, les expressions, les lieux et les faits historiques. Certains personnages parlent en argot, certains mots ne sont plus usités, ils sont à chaque fois expliqués en bas de page. N'ayez crainte, cela n’alourdit pas du tout la lecture, tout reste très fluide et très compréhensible. Cela donne une touche d’authenticité et transporte encore plus le lecteur dans ce monde. En tout cas, j'ai encore appris plein de choses pendant cette lecture sur des faits de société, et j'adore quand mes lectures ont ce double pouvoir de m’instruire tout en divertissant. J'ai trouvé les scènes tellement réalistes, que je verrais bien ce roman adapté en série ou film télévisé. Il y a matière à faire quelque chose de très bien et très addictif, digne de certaines séries sur Nerflix
Ce roman est à la fois un polar très bien mené, un roman historique très bien renseigné et une chronique sociale très bien fournie également. J'ai passé à nouveau un excellent moment avec ce second opus, qui vaut le premier. Vous n’êtes pas obligés d'avoir lu Les suppliciées du Rhône avant de lire celui-ci. C’est mieux quand même, pour mieux cerner les personnages principaux, mais ne pas l'avoir lu ne vous spoilera pas les faits de celui-ci.
Je sais que Coline Gatel est en train d’écrire la suite et qu'un troisième verra donc le jour l’année prochaine. Je ne vous dis pas comme mon impatience est grande et comme j'ai hâte de retrouver ces personnages, cette ambiance. J’étais tellement bien dans ma lecture que j'essayais de la ralentir pour y rester, mais le suspense était trop grand et je voulais savoir…cruel dilemme dans ces moments là…
Encore une fois Coline Gatel signe un excellent roman qui nous plonge dans l'histoire de Lyon. Le labyrinthe des femmes permet de retrouver maintenant des personnages bien campés comme le professeur Lacassagne entouré d’Irina, Félicien,, l’écuyer...des personnages historiques qui fleurent bon l’histoire et la culture du XIXeme siècle. On découvre ici les balbutiements de la médecine légale. Les enquêtes sont parfaitement menées, pleines d’aventures et de rebondissement même si ici le dénouement se pressent quelque peu.
Plonger dans la réalité des la condition féminine et le cœur de mentalité misogyne de l'époque donne à réfléchir sur le socle culturel transmis dans inconscient collectif au fil des siècles. Ce deuxième tome ne démord pas entre réalité historique et suspens les ingrédients fonctionnent.
Merci #NetgalleyFrance #lelabyrinthedesfemmes
Le labyrinthe des femmes de Coline GATEL
La suite des suppliciées du Rhône
On retrouve avec plaisir Irina, Felicien, Lacassagne, Lecuyer.... dans de nouvelles aventures, autour des conditions des femmes, du trafic de nourrisson, des nouveautés et découvertes de la médecine légale dans le Lyon du 19ème siècle
Superbe moment de lecture
Gros coup de coeur ❤❤❤❤❤
Vivement la suite....
Si le roman débute dans les bas-fonds de Londres, le coeur de l’histoire se déroule à Lyon. Nous sommes en 1898. Sous la colline de la Croix-Rousse, dans le labyrinthe qui serpente en sous-sol, un amas de cadavres de femmes est découvert. L’équipe du Professeur Lacassagne, avec ses méthodes révolutionnaires s’appuyant sur les découvertes scientifiques les plus récentes, tente de résoudre cette enquête.
Félicien Perrier, l’épave rapatriée d’Angleterre tente d’exorciser ses démons et bien aidé par Sigmund Freud lui-même, il s’attèle à la tâche.
Irina, une journaliste au passé douloureux se mêlera à l’enquête, après avoir séjourné de son plein gré dans un asile psychiatrique où l’on enfermait à la moindre incartade des femmes qui subissaient alors des traitements (dans les deux sens du terme) inimaginables.
De nombreux rebondissements font avancer l’enquête, qui sert de prétexte à une description de la vie quotidienne de cette fin de dix-neuvième siècle : l’apparition du vélo, du téléphone, et bien sûr les théories de la psychiatrie, assorties des traitements absurdes qui en découlent.
J’ai plus apprécié cet aspect que l’enquête elle-même, d’autant que le coupable m’a semblé facile à repérer.
J’ai bien aimé l’écriture, non dénuée d’humour, et animée d’une belle vivacité.
Merci à Netgalley et aux éditions Préludes.
Je ne suis pas une habituée des thrillers historiques, mais je dois dire que j’ai passé un bon moment de lecture avec Le Labyrinthe des femmes. Cette deuxième enquête de l’équipe formée par le Professeur Lacassagne succède aux Suppliciées du Rhône, qui a obtenu le Prix du Roman KOBO by Fnac- Préludes- Le Point. Ce roman peut très bien se lire indépendamment du premier, que je n’ai d’ailleurs pas lu, toutefois des références y sont faites et il me semble dommage pour la psychologie fort développée des personnages de ne pas lire les deux romans.
1898 – Lyon : l’éminent Professeur Lacassagne, père de l’anthropologie criminelle, rassemble son équipe, précédemment entachée de quelques scandales, pour résoudre une affaire sordide : des cadavres de femmes sont retrouvés dans un charnier sous une église en rénovation du quartier de La Croix Rousse. A quelques pas de là, le corps d’un nouveau-né est repêché dans le Rhône… Alors que les membres de l’équipe vivent chacun des moments forts de leur vie personnelle, ces deux affaires vont leur donner du fil à retordre. Félicien Perrier, fils spirituel du professeur sort d’une cure de désintoxication et entretient une relation avec le psychothérapeute Sigmund Freud. Son collègue et adversaire, également légiste, Bernard Lécuyer, pose un regard acerbe et conservateur sur une société en pleine évolution. Irina, la journaliste, quant à elle, se fait volontairement internée dans un asile pour pouvoir témoigner des conditions inhumaines qui y sont réservées aux femmes.
Ce livre ne manque pas d’intérêts : c’est tout d’abord un voyage dans le temps, brillamment mené. J’ai eu le plaisir de retrouver une écriture surannée qui m’a rappelé mes lectures adolescentes : E.A Poe, Maurice Leblanc, Conan Doyle. Je me suis retrouvée propulsée dans ce Lyon crasseux de la fin du 19ème siècle, j’avais l’impression d’entendre les sabots sur les rues pavées, de sentir les odeurs, parfois nauséabondes (le mot est faible) de la morgue, d’entendre les discussions des badauds. Pour en arriver à ce résultat, je n’ose imaginer le travail de l’auteure: les informations scrupuleusement récoltées sur la vie quotidienne, les différences de classes, le traitement réservé aux femmes dans un asile, etc…
Le vocabulaire d’époque notamment dans les dialogues est abondant et toujours expliqué. Le résultat m’a semblé réaliste même si j’ai parfois eu du mal à suivre le fil de l’enquête. L’auteure possède une habileté à créer le suspense de façon à mettre le lecteur sur les dents… Certaines scènes, dans la première partie sont particulièrement éprouvantes et attisent l’intérêt du lecteur. J’ai appris beaucoup de choses sur cette époque, notamment sur la condition des femmes, qu’elles soient mariées ou non, et qui pouvaient pour un rien être jetées à l’asile… Rien que pour ces portraits, je vous conseille ce roman. J’ai songé durant ma lecture à la Rose de Franck Bouysse dans Né d’aucune femme. Egalement aux pauvres internées du Bal des Folles de Victoria Mas. Ce livre est un vertueux témoignage de la condition féminine au 19ème siècle.
J’ai frôlé le coup de cœur, à un chouia, en cause le rythme qui ralentit un peu en milieu de roman, mais c’est peu de chose par rapport à l’intérêt proposé par les thématiques de cette intrigue. Je remercie les Editions Préludes et Net Galley pour leur confiance renouvelée.
Un roman à la fois policier et historique, se déroulant à Lyon, entre la Croix-Rousse et Monchat... Tout pour me plaire comme je vis maintenant dans cette ville!
Les enquêteurs, deux jeunes médecins légistes et une journaliste habillée en homme, forment une équipe dirigée par le professeur Lacassagne. Ils vont devoir élucider de mystérieuses disparitions de femmes.
J'ai trouvé l'enquête bien ficelée et j'ai particulièrement apprécié l'évocation des débuts de la médecine légale mais aussi celle de ces femmes qui cherchent à obtenir davantage de liberté, de droits...
Je vais donc aller lire le tome précédent (les Suppliciées du Rhône) avec plaisir!
Sortie le 5 mai 2021.
Merci à #netgalleyfrance pour cette découverte.
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Merci pour votre chronique Frédérique , je vais tâcher d’offrir ce roman à une amie férue de l’histoire de sa région. Belles lectures . Prenez soin de vous