"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Vrinks, fiché au grand banditisme, finit de purger une longue peine en centre de détention quand on lui annonce brutalement que le corps mutilé de sa fille Manon a été retrouvé dans un fleuve. Fou de rage, il ne pense plus qu'à s'évader pour la venger... Amia, jeune femme d'une vingtaine d'années, prisonnière d'un sordide réseau de prostitution, réalise soudainement qu'elle va être mère ! C'est peut-être le signal qu'elle espérait pour trouver la force de fuir les griffes de ses bourreaux. La capitaine Alice Krieg, en charge du dossier Vrinks, est une flic pugnace de la brigade de recherche des fugitifs. Elle, a grandi sans père, en a toujours souffert et plus encore aujourd'hui quand elle découvre sa cruelle maladie... Le hasard va tous les faire se télescoper au cours d'une longue cavale infernale et sanglante. À la vie, à l'amour, à la mort, au destin...
Découverte de l'écriture de Cédric Cham avec ce roman. Et quelle découverte ! Un réel uppercut !
Cédric Cham nous embarque dans une vendetta. Vrinks, incarcéré pour grand banditisme, apprend au parloir que sa fille est morte, retrouvée dans un fleuve après avoir été violée et massacrée. Sans plus attendre, il organise son évasion, une seule idée en tête : retrouver le tortionnaire de sa fille et lui faire payer. Pas si simple quand on a la police à ses trousses et notamment Alice Krieg en charge de son dossier.
D'autant plus que le destin a décidé de mettre Amia sur la route de Vrinks. Cette jeune prostituée enceinte cherche à tout prix à échapper à ses proxénètes pour le bien-être de son futur enfant.
Le hasard va les réunir dans une course poursuite à cent à l'heure, pleine de rebondissements.
Cédric Cham a une écriture percutante. Il sait nous maintenir en haleine tout au long de son récit, tout en réussissant à nous faire ressentir les émotions intenses de ses protagonistes. On ne peut s'empêcher de s'attacher à Vrinks et à Amia, et espérer les voir arriver au bout de leur vengeance.
La description de scènes particulièrement violentes vous entraîne dans un monde de noirceur qu'on espère irréel, tout en sachant pertinemment qu'il existe bien, Cédric Cham nous révélant ici une partie des horreurs se déroulant sur le darkweb.
Un livre à vous donner des angoisses.
Ce roman noir pourrait se résumer à une longue course-poursuite de 275 pages. Vrinks poursuit les bourreaux de sa fille, Alice Krieg poursuit Vrinks. Amia est au milieu qui tente, elle, de recommencer sa vie. Et s'arrêter là serait réducteur, car Cédric Cham en plus de construire une histoire rapide, violente, forte, y place des personnages qui n'ont plus rien à perdre, qui iront jusqu'au bout tout en se posant pas mal de questions sur les actions passées, sur l’impact d'icelles sur leur vie et celles de ceux qui les entourent ou plus exactement qui les on entourés, car ils sont seuls. C'est un polar punk. No future ! Le rythme pourrait être largement accompagné des décibels de groupes punks, alors que, contre toute attente de ma part, la play-list de l'auteur, en fin d'ouvrage, est assez loin de ce genre musical, plutôt électro et folk.
Il est difficile de décrocher de ce roman, construit en courts chapitres avec les différents protagonistes qui se croiseront et/ou se fréquenteront. Hors cette course effrénée, c'est aussi une histoire d'amour pas commune, mal embarquée, qui pourrait pourtant bien finir en happy end. C'est cela qui est bien aussi avec Cédric Cham, c'est que l'on ne sait jamais comment va finir son histoire -sauf à la fin-, on oscille toujours entre le pessimisme qui conseille de ne pas y croire tant tous les intervenants sont cabossés, et l'optimisme qui, lui, fait pencher la balance vers un dénouement heureux après tant de heurts et malheurs.
J'ai beaucoup aimé ce récit haletant, ultra rythmé, qui n'oublie pas les personnages au profit de l'action comme c'est parfois le cas dans le genre polar rythmé. C'est noir, très noir, presque outrenoir -de Pierre Soulages-, ce noir sur lequel la lumière varie, cette petite lumière pas totalement absente du roman de Cédric Cham.
Cédric Cham signe un thriller sombre et violent qui remet nos pendules à l’heure si besoin était sur ce que doit être un roman noir. J’ai souffert, j’ai eu mal, j’ai été écœuré mais surtout je suis restée sous le charme des trois personnages principaux. Vrinks, la cinquantaine, tombé pour braquage, termine sa peine derrière les barreaux mais le jour ou son ex lui apprend que leur fille Manon a été retrouvé mutilée dans un fleuve, il ne pense plus qu’à une seule chose sortir et la venger. Amia, jeune prostituée captive d’un réseau de prostitution va trouver le courage de s’enfuir en apprenant qu’elle est enceinte. Alice Krieg capitaine de police est usée par un métier qui jusqu’à présent remplissait toutes les cases de sa vie même celle de ne pas connaître son père. Aujourd’hui cette solitude est encore plus forte alors qu’on lui diagnostique une terrible maladie. La rencontre entre Vrinks et Amia est on ne peut plus opportune, on sent tout de suite que ce couple peut vraiment fonctionner. Cette cavale va les mener aux frontières de la cruauté et de la barbarie mais tant qu’il y en a un pour soutenir l’autre, cela reste haletant et puissant. J’ai aimé voir se révéler les sentiments chez ses deux là, que rien ne prédisposait à se rencontrer alors que leurs histoires respectives donnent un magnifique terreau dans lequel l’amour pourrait bien pousser. Lui est touché par cette jeune femme avec laquelle il pourrait avoir une chance d’apaiser la culpabilité qu’il trimballe pour ne pas avoir été présent pour sa fille. Elle, découvre en lui un homme au regard doux qui la respecte et pourrait bien être le tuteur sur lequel s’enrouler pour pousser droit.
Il y a aussi toute l’équipe de police qui enquête et qui est d’une belle efficacité, avec Alice en tête on a le sentiment d’être dans un film d’action, une écriture fluide, rapide bien rythmé, on ne s’ennuie pas un instant et les pages tournent aussi vite que les roues de la moto des fuyards. Les passages concernant Amia en début de livre ont été pour moi les plus difficiles à lire, on comprend très vite le danger qui la guette à chaque nouvelle passe, quand ce n’est pas son mac qui lui inflige les pires tortures. Je salue la capacité de l’auteur de naviguer entre l’horreur et des choses plus tendres dans les deux cas il excelle. La couverture est magnifique et reflète à 100% ce que l’on trouve à l’intérieur. Un coup de cœur en ce qui me concerne. Bonne lecture.
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