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Luc Lanel (1893-1965) et Marjolaine Lanel (1897-1976) occupent une place singulière dans les arts décoratifs de la première moitié du XX° siècle.
L'orfèvrerie de Luc Lanel est assimilée à l'Art déco, alors que leur céramique s'inscrit dans le style des années 40. Grâce aux archives de la maison Christofle et à celles de la famille Lanel, cet ouvrage présente les aspects successifs d'une double carrière, dont une des originalités est d'être divisée entre industrie et artisanat. Dessinateur publicitaire de talent, Luc Lanel entre en 1920 comme chef de la galvanoplastie chez Christofle, où il lance une ligne de dinanderie.
Ses premières pièces, oeuvres originales et bon marché présentées à l'Exposition internationale de 1925, contribueront à la renommée de la maison. Nommé directeur artistique, il crée pendant un quart de siècle, parallèlement à l'orfèvrerie d'usage qui équipe palaces et paquebots de la Transatlantique, des pièces d'apparat aussi bien que liturgiques. Si Marjolaine Lanel est généralement considérée comme la céramiste du couple, l'étude de leur carrière révèle qu'ils travaillent ensemble dès les années 20.
Le mari tourne les pièces que sa femme émaille, et le tandem signe " Marjolaine Luc Lanel ", signifiant ainsi leur étroite collaboration. Ils affirment déjà une préférence pour la faïence stannifère, tout en conservant des décors géométriques proches de ceux des dinanderies. Malgré la consécration du Salon des artistes décorateurs, du Salon de la Société nationale des beaux-arts en 1928 et la présentation de jarres monumentales à l'Exposition coloniale de 1931, l'activité céramiste des Lanel reste secondaire jusqu'en 1946, date à laquelle Luc Lanel quitte Christofle.
Dès lors, outre des collaborations avec des décorateurs comme Leleu, Moreux ou Devèche, le couple développe une céramique architecturale très personnelle, enrichie de détails baroques et naturalistes, dans laquelle il donne libre cours à sa fantaisie, jouant sur les contrastes de formes, de relief et de plat, de terre crue et d'émail. L'étonnante qualité décorative de ce travail, reconnue par la postérité, s'épanouit dans les importantes commandes qu'ils réalisent pour l'Élysée et pour les paquebots Cambodge et Antilles.
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