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La nouvelle de la prise de la Bastille, à Paris, le 14 juillet 1789, parvient à Strasbourg le 18. Le dimanche 19, les Strasbourgeois fêtent la nouvelle avec force libations. Le 21 juillet 1789, l'hôtel de ville est mis à sac. Avec un temps de décalage, la Révolution débute en Alsace et s'y déroule comme partout ailleurs en France : « la grande peur », le pillage des châteaux, la recherche frénétique des titres, les exactions et les pendaisons, la fête de la Fédération, la Terreur, la fête de l'Être suprême. Pour autant, le calque n'est pas parfait, essentiellement à cause de la géographie. L'Alsace, en effet, constitue une terre-frontière et, à ce titre, la guerre y est omniprésente. Apparaissent dès lors des caractères profondément originaux : l'omniprésence de la soldatesque, l'invasion, la répression, la mort et la peur. Pourtant, la frontière n'est pas seulement une source d'angoisse, car elle représente aussi - paradoxalement - l'espoir pour les émigrés ou les prêtres obligés de se « déporter », selon la terminologie de l'époque. La Révolution française prend donc en Alsace une tournure à la fois plus exacerbée et plus paisible. Elle est une période étonnante, fondement de bien des caractéristiques que l'on retrouve aux xixe et xxe siècles.
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