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C'est un fait notoire de l'histoire de la psychanalyse : la seconde théorie des pulsions, établie par Freud dès 1920 et opposant les pulsions érotiques ou de vie aux pulsions de destruction ou de mort, a eu pour destin d'être désapprouvée par une large majorité de psychanalystes de toutes générations confondues. Cette désapprobation a visé en priorité l'existence de la pulsion de mort. Mais, elle a aussi porté sur les bases biologiques que Freud a toujours tenu à attribuer aux pulsions, en ayant eu l'audace en 1920 de situer leur origine dans les cellules de l'organisme.
On a alors parlé du "biologisme" freudien. Or, depuis 1960 environ, les biologistes ont progressivement mis en évidence le pouvoir permanent que possèdent toutes les cellules de l'organisme de s'autodétruire en peu de temps, tout en étant également capables de réprimer, de neutraliser, un tel effet. Ce livre réexamine dans le détail la seconde théorie freudienne des pulsions. Il montre notamment en quoi elle se rapproche des découvertes récentes de la biologie qui ont apporté des arguments en sa faveur.
On s'aperçoit que Freud a d'une certaine façon anticipé ces découvertes de la biologie et qu'elles ont conféré un nouvel essor, un nouveau destin, à sa seconde théorie des pulsions. Dès lors, cette dernière ne peut plus être purement réfutée malgré les questions non résolues qui persistent en son sein.
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