"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dans une maison de banlieue parisienne, le 17 décembre 2012, une femme est retrouvée en état de sidération, ligotée sur une chaise, un manche de couteau enfoncé dans le vagin. Un « A » a été tracé par une lame sur son ventre. Elle s'appelle Maureen Kearney, elle est la syndicaliste d'Areva.
Depuis des années, Maureen défend les intérêts du fleuron du nucléaire français. Elle est proche d'Anne Lauvergeon, fréquente les ministres et les capitaines d'industrie. Lorsqu'elle apprend que l'ennemi juré d'Areva, EDF, est prêt à signer un contrat avec les Chinois qui pourrait entraîner un transfert de technologies, elle monte au créneau, alerte les politiques. Jusqu'à ce jour de décembre 2012.
Suite à son agression, une enquête est lancée par la gendarmerie. Alors tout bascule. Et si la syndicaliste avait tout inventé ? Maureen serait-elle une hystérique, une manipulatrice ? Ou tout simplement une lanceuse d'alerte broyée par un système qui la dépasse ?
Nerveuse comme un thriller, l'enquête de Caroline Michel-Aguirre nous plonge au coeur d'une terrifiante histoire de pouvoir, politique, industrielle, mais avant tout humaine.
J’ai un avis plus que mitigé pour cette lecture. La quatrième de couverture cite un extrait d’article de l’Obs et décrit cette enquête comme étant un récit haletant. J’aurais voulu qu’il le soit davantage, mais on parle ici d’une histoire vraie. La vraie vie n’est pas forcément haletante pour le lecteur, mais pour la victime, elle l’est bien.
J’ai eu énormément de mal à finir ce livre. La première partie du roman décrit les actions de la syndicaliste Maureen Kearney, qui a soutenu les salariés d’Areva, menacés par des accords franco-chinois secrets par EDF, qui menés à bien, risquaient de compromettre la souveraineté énergétique de la France. Des tractations se font en coulisse pour éviter la conclusion de cet accord, avec des politiques, des chefs d’entreprises et des journalistes, plus ou moins conscients de ce qui se tramait. C’est très détaillé, très technique et ça m’a perdu. J’ai bien conscience qu’il fallait présenter dans une première partie, l’engagement de cette femme qui a tenté par tous les moyens dont elle avait à sa disposition pour pouvoir changer le cours des choses mais tout cela m’a paru vain dans le sens où on se perd en détail (comme par exemple, le passé de chacune des personnalités importantes ou en tout cas qui ont eu un rôle dans les accords ou les tractations économiques et politiques. Seulement, j’ai trouvé que ça alourdit trop le texte. Les digressions ne sont pas selon moi nécessaires et n’apportent pas grand-chose.
Ce n’est qu’au milieu de l’enquête qu’on arrive à l’agression en elle-même et l’enquête qui en découle ensuite. C’est cela que je cherchais le plus dans cette histoire : les coulisses de l’enquête et la défense que Maureen Kearney a pu avoir pour se sortir de cette histoire.
Je trouve cette histoire terrible et particulièrement violente. Je n’imagine pas à quel point cela a dû être violent de voir que des policiers et magistrats ne la croient pas. C’est très bien décrit dans le livre. Mais, là encore, j’ai été un peu perdue. Je trouve que la journaliste, autrice de cette enquête, m’a perdu avec les arguments de policiers, à les présenter plusieurs fois, si bien qu’en tant que lectrice, je n’ai retenu que les arguments des policiers, et moins les siens. Les arguments semblent d’ailleurs légers. Il faut attendre le réquisitoire de l’avocat en appel pour avoir véritablement une défense plus solide, que l’autrice ne fait que reproduire.
Bref, je ne suis pas convaincue par l’enquête de cette journaliste qui retrace bien la solitude de la syndicaliste mais qui trouve selon moi moins de mots pour contrer les arguments de la police. Bien entendu, ce n’est que mon avis, et c’est peut-être une interprétation erronée de ma part. C’est bien en tout cas le sentiment que j’ai eu en refermant ce livre.
Le récit de l'enquête ratée de l'agression de Maureen Kearney, représentante des salariés d'Areva. Ou comment cette femme, prête à se battre pour dénoncer des secrets et tractations industriels défavorables à la France, s'est retrouvée agressée sauvagement puis délaissée, incomprise et pour finir accusée de mensonge!
J'ai beaucoup aimé la reprise de l'histoire et de l'enquête par Caroline Michel-Aguirre que j'ai trouvé passionnante et précise. Elle éclaire bien le processus qui a mené les gendarmes à ne plus croire cette femme alors que de nombreux éléments de l'enquête allaient à l'encontre de leurs convictions ou avaient tout simplement disparus!
Du très bon journalisme d'investigation!
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