"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
J’ai un avis plus que mitigé pour cette lecture. La quatrième de couverture cite un extrait d’article de l’Obs et décrit cette enquête comme étant un récit haletant. J’aurais voulu qu’il le soit davantage, mais on parle ici d’une histoire vraie. La vraie vie n’est pas forcément haletante pour le lecteur, mais pour la victime, elle l’est bien.
J’ai eu énormément de mal à finir ce livre. La première partie du roman décrit les actions de la syndicaliste Maureen Kearney, qui a soutenu les salariés d’Areva, menacés par des accords franco-chinois secrets par EDF, qui menés à bien, risquaient de compromettre la souveraineté énergétique de la France. Des tractations se font en coulisse pour éviter la conclusion de cet accord, avec des politiques, des chefs d’entreprises et des journalistes, plus ou moins conscients de ce qui se tramait. C’est très détaillé, très technique et ça m’a perdu. J’ai bien conscience qu’il fallait présenter dans une première partie, l’engagement de cette femme qui a tenté par tous les moyens dont elle avait à sa disposition pour pouvoir changer le cours des choses mais tout cela m’a paru vain dans le sens où on se perd en détail (comme par exemple, le passé de chacune des personnalités importantes ou en tout cas qui ont eu un rôle dans les accords ou les tractations économiques et politiques. Seulement, j’ai trouvé que ça alourdit trop le texte. Les digressions ne sont pas selon moi nécessaires et n’apportent pas grand-chose.
Ce n’est qu’au milieu de l’enquête qu’on arrive à l’agression en elle-même et l’enquête qui en découle ensuite. C’est cela que je cherchais le plus dans cette histoire : les coulisses de l’enquête et la défense que Maureen Kearney a pu avoir pour se sortir de cette histoire.
Je trouve cette histoire terrible et particulièrement violente. Je n’imagine pas à quel point cela a dû être violent de voir que des policiers et magistrats ne la croient pas. C’est très bien décrit dans le livre. Mais, là encore, j’ai été un peu perdue. Je trouve que la journaliste, autrice de cette enquête, m’a perdu avec les arguments de policiers, à les présenter plusieurs fois, si bien qu’en tant que lectrice, je n’ai retenu que les arguments des policiers, et moins les siens. Les arguments semblent d’ailleurs légers. Il faut attendre le réquisitoire de l’avocat en appel pour avoir véritablement une défense plus solide, que l’autrice ne fait que reproduire.
Bref, je ne suis pas convaincue par l’enquête de cette journaliste qui retrace bien la solitude de la syndicaliste mais qui trouve selon moi moins de mots pour contrer les arguments de la police. Bien entendu, ce n’est que mon avis, et c’est peut-être une interprétation erronée de ma part. C’est bien en tout cas le sentiment que j’ai eu en refermant ce livre.
Cette enquête nous montre le rôle et la portée des consultants du secteur privé dans nos vie quotidienne et leur pouvoir sur les décisions politiques de notre pays. Les auteurs nous font prendre conscience dans cet essai de la privatisation à venir des services publics français. On apprend ainsi que ce sont les consultants des cabinets de conseils privés qui interviennent et pilotent les politiques publiques avec l'approbation et l'encouragement du pouvoir en place.
Ce n'est pas le partenariat public-privé qui est remis en question car dans certains cas, il est nécessaire de faire appel à des experts sur des sujets bien précis mais bien celui de l'intervention systématique des cabinets de conseil sur des sujets qui sont propres à l'administration publique. De plus, les sommes allouées à ces prestations sont parfois aberrantes et interrogent sur l'utilisation des fonds publics. De même, ce transfert de compétences aux cabinets extérieurs questionne sur la place qu'ont désormais les fonctionnaires dans la vie administrative des institutions françaises.
Les révélations qui sont faites ici poussent à réfléchir sur le rôle qu'à encore l'Etat dans ses prérogatives et fonctions régaliennes. Qui décide de quoi et qui est vraiment maître à bord ? Ici commencent les interrogations...
Le récit de l'enquête ratée de l'agression de Maureen Kearney, représentante des salariés d'Areva. Ou comment cette femme, prête à se battre pour dénoncer des secrets et tractations industriels défavorables à la France, s'est retrouvée agressée sauvagement puis délaissée, incomprise et pour finir accusée de mensonge!
J'ai beaucoup aimé la reprise de l'histoire et de l'enquête par Caroline Michel-Aguirre que j'ai trouvé passionnante et précise. Elle éclaire bien le processus qui a mené les gendarmes à ne plus croire cette femme alors que de nombreux éléments de l'enquête allaient à l'encontre de leurs convictions ou avaient tout simplement disparus!
Du très bon journalisme d'investigation!
Gestion de la pandémie, stratégie électorale, grand débat ... Depuis quelques années l'Etat français, comme les autres, fait de plus en plus appel à des cabinets conseils qui l'assistant pour détecter les tendances', proposer des pistes de réflexion, voire de nouvelles organisations.
Payés a prix d'or, des millions d'euros leur ont été déversés pour des résultats médiocres voire inexistants.
Matthieu Aron analyse se phénomène en remontant à la présidence de Nicolas Sarkozy, là où tout s'est emballé !
A l'image de ce qui se passe dans les grandes entreprises, l'état a soudainement renonce à l'utilisation de ses super cervaux et a préféré ceux formatés, bien polis et maîtrisant le sabir franco anglais en vogue dans ces cercles.
Résultat : les gestionnaires ont pris le pas sur les acteurs du coeur de métier, clés tableaux de reporting fleurissent et les indicateurs sont au beau fixe quand la situation du terrain se dégrade !
Un essai qui complète a merveille les constats énoncés par Nicolas Mathieu dans Connemara.
Tout n'est peut être pas encore perdu ! Il faudrait juste limiter leurs champs d'intervention, plafonner leur rémunération et les confronter plus souvent au réel.
Et pourquoi pas passer de la sacro-sainte volonté de maîtrise des effectifs de l'état, des entreprises publiques, a une analyse des dépenses de fonctionnement globales, un coût complet des investissements (usage et maintenance inclus) pour des choix financiers enfin pertinents !
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