Blanche vient de perdre son mari, Pierre, son autre elle-même. Un jour, elle rencontre Jules, un vieil homme amoureux des fleurs...
Dix années de carnets constituent la matière de La prise du bus et 50 fois l'île du ramier vers seveso. Des carnets classés par ordre chronologique dans lesquels sont consignés les témoignages des reclus de l'espace public dans l'agglomération de Toulouse : des sans-papiers, des malades de longue durée... dont la parole et les corps en difficultés sont rendus à travers une construction littéraire quasi architecturale, comme si Pascale Cabrolier avait recours à ses compétences d'urbaniste pour mettre en mots le quotidien de celles et ceux qu'elle observe, accompagne et surtout écoute - après l'expérience de la maladie qu'elle a elle-même éprouvée et qui ouvre son récit.
Parce qu'en effet l'urbain n'est pas étranger à ces vies à qui la ville prétend parfois offrir une possibilité voire un refuge mais dont les cloisons sont factices lorsque « la peur c'est l'espace de la ville pour ces personnes dehors et dedans ». Des vies de déplacements, d'effacement quasi physique de soi pour ne pas être contrôlé et où chaque aller semble convoquer l'infinité des retours déçus, alimentée par une mécanique administrative qui ne cesse de dépersonnaliser les individus numérotés, fichés afin de les rendre toujours plus incomplets. Toujours plus irrecevables.
À l'usage d'une langue décomposée et d'une typographie fracturée, Pascale Cabrolier fait de la poésie une tentative pour confronter le lecteur à ces vies-là qu'elle réhabilite aux yeux de tous afin qu'elles soient considérées au-delà de l'effroi, de l'exclusion et surtout avec une humanité à retrouver quand « toutes les vies comptent ont de la valeur » et qu'on veut qu'elles ne soient pas « dévaluées ».
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