"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Vie et survie dans la petite couronne.
Loin des gros titres anxiogènes des médias et des banlieues qui brûlent, selon certains politiques, si on allait écouter ceux qui y vivent ; suivre les traces de ces pères de famille, entre les courses, les gamins à conduire au sport et les déménagements nocturnes.
Ils ont bien grandi les gamins de TMLP (Ta mère la pute, paru en 2011), aujourd'hui ce sont les pères et les grands frères de la communauté. Et s'il y a toujours un crétin qui vend du shit dans le hall de l'immeuble, ils ont une solution pour lui pourrir le business. Ils sont plus démunis face à la BAC qui met les pinces aux jeunes chiens fous, et se contentent de serrer les poings de rage. Ils n'oublient pas qu'il y a plus important, comme payer la cantine des gosses. Les gamins sont maintenant des tontons presque assagis, ceux qui veillent que ça ne parte pas en vrille à la moindre connerie. Presque aussi surpris que nous, ils constatent que la garderie a remplacé la garde à vue dans leurs agendas. Le temps a passé sur toute une génération.
À la suite de TMLP (les années d'enfances) puis de Temps mort (2008, chronique de la chute sociale), Gilles Rochier replonge dans la chair de son milieu et brosse, avec La petite couronne, le portrait de sa génération, à l'aube de la cinquantaine, de l'expérience plein les poches - y a de la place - et toujours plus d'amour dans les yeux.
Une nouvelle édition de Temps mort vient accompagner la sortie de La petite couronne, son nouvel opus urbain.
Deux mecs, plus des gamins, puisque pères de famille, sans emploi, zonent dans la cité ou dans le quartier. Ici, c'est le 92, on y voit même les Tours Aillaud de Nanterre. Ce volume est une suite de petites histoires de leur quotidien, qui parfois est heurté par l'actualité, comme la tuerie à Charlie hebdo.
C'est souvent drôle, dans les textes et les dessins. De cette drôlerie qui ne se moque pas, qui constate la difficulté de vivre dans ces zones de forte densité dans lesquelles les trafics de tout genre pullulent. A travers ces blagues, ces propos entre copains, on lit la zone, le manque d'emploi, le regard des autres qui empêche de faire ce que l'on souhaite, la galère du manque d'argent, ...
Gilles Rochier dessine dans des tons ocres, jaunes, orangés. Je ne suis pas spécialiste et donc ne pourrais pas dire ce que ça apporte de plus au texte si tant est que cela y apporte quelque chose, mais j'aime beaucoup.
Publiée dans une maison d'édition que je découvre, basée à Montpellier, 6 pieds sous terre, qui semble enfermer dans son catalogue quelques belles pépites dessinées.
J'ai lu cette très très bonne BD, que je conseille fortement, grâce à Price Minister (oui, de la pub, une fois n'est pas coutume) et son challenge annuel La BD fait son festival, que vous retrouverez ici : http://www.priceminister.com/evt/la-bd-fait-son-festival, et j'espère que ce titre ravira également tous ceux qui l'ont choisi.
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