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USA, début des 60's. Né dans un trou paumé de l'Illinois, le jeune Bibow Bradley est destiné à finir, comme son père et son grand-père avant lui, derrière le comptoir du Bradley's and son, le bar des tocards ! Mais la guerre du Vietnam éclate, et à 18 ans, le voilà parachuté au coeur de la jungle ! Sauf que Bibow à une particularité, un don qui s'avèrera très utile aux yeux de la CIA : il n'a jamais peur. Les balles peuvent bien siffler à ses oreilles, lui, il s'en moque ! ! Mais de mission en mission, entre activistes communistes à Moscou et rassemblements hippies à Woodstock, Bibow découvrira une chose qu'on ne lui a jamais enseignée : le facteur humain.
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La drôle de vie de Bibow Bradley, ou comment suivre la vie d'un homme qui a par " hasard biologique", c'est retrouvé à contre carrer la vie qui lui était prédestinée par son origine sociale.
Cette BD est simplement magnifique, on est complètement plongé dans la vie de cet homme qui se retrouve à n'importe quel moment de sa vie à devoir faire des choix tout en étant concrètement privé de liberté d'actions. On se retrouve facilement dans l'inertie dans lequel évolue le personnage ainsi que dans ses réflexions.
Je le conseille vivement à toute personnes qui souhaite s'évader dans une histoire qui transporte, quelque soit les goûts d'origines, il peut facilement convenir à n'importe qui au vu du nombre d'univers que l'on traverse à la lecture de cette BD.
Pour sa première BD, après un roman graphique noir intitulé Venise, Nicolaï Pinheiro réussit l’adaptation d’un roman signé Axl Cendres, paru en 2012 : La drôle de vie de Bibow Bradley.
Ce bel album séduit aussitôt par sa qualité et accroche l’œil grâce à un dessin à la fois classique et original, avec toujours beaucoup d’expression et d’émotion.
Avant que débute l’histoire, l’auteur confie la bande son à son lecteur et l’on aimerait la mettre en sourdine pendant la lecture puisqu’elle permet aussi bien d’écouter Elvis Presley que Gene Vincent, les Beatles, Bob Dylan, Janis Joplin, Jimi Hendrix et même Serge Gainsbourg, pour ne pas les citer tous…
Si Nicolaï Pinheiro est de culture franco-brésilienne, lui qui est né en 1985 à Rio de Janeiro, il saisit bien toute l’ambiance des années 1960 dans la partie nord de son continent d’origine où Axl Cendres fait vivre son héros.
Pourtant, tout commence en 1996, à Burnage, en Angleterre, où Bibow raconte sa vie une fois de plus. La mine patibulaire, l’air très soupçonneux, il nous ramène en 1947, à Franklin Grove, Illinois, « un trou pourri », où une adolescente accouche d’un garçon aussitôt appelé Robert Bradley, comme son père… « sauf que depuis, on m’appelle Bibow. »
C’est donc parti pour une vie drôle et extraordinaire qui va se développer sur neuf chapitres dont le premier s’intitule poétiquement « Les années de merde. » Sa famille tient un bar et elle est marquée par deux guerres : le grand-père a perdu un œil en 1944 lors du débarquement en Normandie et le père revient de Corée avec une jambe en moins !
Bibow ne reste pas longtemps à l’école, gagne de l’argent de poche comme il peut et se retrouve sous les drapeaux à 18 ans, préparé pour aller combattre au Vietnam. Si, pour le chapitre « Fort Sill », les couleurs s’éclaircissent un peu, cela ne dure pas puisque Da Nang accueille Bibow : « Welcome to the jungle baby ! »
C’est dans cette jungle que le destin de Bibow prend une tournure exceptionnelle côtoyant horreur, massacres inutiles, CIA avant de basculer en Urss et de connaître un certain bonheur aux côtés de Melly en pleine période hippie, Woodstock (1969) en prime et substances hallucinogènes formidablement rendues.
Si la CIA ne lâche jamais complètement Bibow, le lecteur aussi est bien pris par cette drôle de vie passant encore par Paris avant de nous ramener aux States mais c’est bien à chacun de faire ce voyage grâce à cette BD passionnante et réussie.
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
"Chez les Bradley on ne travaille pas avec sa tête disait mon grand-père Bob. Quand j'ai annoncé que je redoublais, ils m'ont offert une bicyclette".
Bibow est étranger à la peur et ne comprend pas ce qui oppose les deux camps de la guerre du Vietnam dans laquelle il se retrouve plongé. Anesthésié à tout sentiment ce personnage déroutant sans émotion finira par devenir humain. Le graphisme est agréable avec une dominante sombre qui colle bien à l'atmosphère du scénario.
Quittant le bled qui l'a vu naître il passera du Vietnam à Woodstock en passant par la Russie pour finir par...changer peut-être le cours de l'Histoire.
Un moment de lecture très agréable
Dans un bar de l’Illinois, Bebow Bradley se souvient. De son enfance à la guerre du Vietnam, des missions pour la CIA au concert de Woodstock…
On plonge dans cette analyse moins superficielle qu’il n’y parait de l’Amérique des années 60/70 , de la guerre froide, de la vague hippy et des revendications non-violentes contre la guerre du Vietnam. Le récit est superbement adapté, porté par le graphisme et les couleurs très seventies, on s’y immerge totalement… Voilà un très agréable moment de lecture.
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Un grand MERCI à Lecteurs.com et aux éditions Sarbacane pour m'avoir permis de me régaler avec cette BD.