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L'homme ne peut rien vouloir, nous dit Kant, si ce n'est sous l'idée d'une fin et il a besoin, pour pouvoir mettre un terme à la série de ses fins, de concevoir un inconditionné, une fin architectonique sienne, dont le nom est le « souverain bien ». En abordant la vieille question du souverain bien, Kant adhère à une conception antique de la philosophie pratique dans laquelle celle-ci doit enseigner à l'homme en quoi doit consister la fin absolument nécessaire de sa conduite (Que puis-je espérer ?) et comment il peut l'atteindre (Que dois-je faire ?). Mais la théorie du summum bonum qu'il élabore s'oppose aux morales antiques par plusieurs aspects en raison de la méthode qu'il applique. La "Révolution copernicienne" consiste, en effet, à découvrir qu'il faut, en morale, déterminer d'abord la loi morale, pour ensuite en déduire le bien et le souverain bien, contrairement à ce que faisaient les Anciens. Cette méthode conduit à l'idée d'une hétérogénéité des fins humaines qui implique une conception du souverain bien comme une synthèse contenant un rapport de subordination, le bonheur conditionné par la moralité.
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