On aime, on vous fait gagner l’un des titres de la sélection 2017
En 1992, Gabriel, dix ans, vit au Burundi avec son père français, entrepreneur, sa mère rwandaise et sa petite soeur, Ana, dans un confortable quartier d'expatriés. Gabriel passe le plus clair de son temps avec ses copains, une joyeuse bande occupée à faire les quatre cents coups. Un quotidien paisible, une enfance douce qui vont se disloquer en même temps que ce « petit pays » d'Afrique brutalement malmené par l'Histoire. Gabriel voit avec inquiétude ses parents se séparer, puis la guerre civile se profiler, suivie du drame rwandais. Le quartier est bouleversé. Par vagues successives, la violence l'envahit, l'imprègne, et tout bascule. Gabriel se croyait un enfant, il va se découvrir métis, Tutsi, Français...
« J'ai écrit ce roman pour crier à l'univers que nous avons existé, avec nos vies simples, notre train-train, notre ennui, que nous avions des bonheurs qui ne cherchaient qu'à le rester avant d'être expédiés aux quatre coins du monde et de devenir une bande d'exilés, de réfugiés, d'immigrés, de migrants. » Avec un rare sens du romanesque, Gaël Faye évoque les tourments et les interrogations d'un enfant pris dans une Histoire qui le fait grandir plus vite que prévu. Nourri d'un drame que l'auteur connaît bien, un premier roman d'une ampleur exceptionnelle, parcouru d'ombres et de lumière, de tragique et d'humour, de personnages qui tentent de survivre à la tragédie.
On aime, on vous fait gagner l’un des titres de la sélection 2017
D’un père français expatrié et d’une mère rwandaise réfugiée au Burundi, le tout jeune Gabriel coule une enfance heureuse à Bujumbura. Il va à l’école, fait des bêtises avec ses copains et n’écoute les conversations des grands que d’une oreille distraite. Sa vie insouciante va basculer en 1994 lorsque la guerre civile embrase la Rwanda voisin où vit une partie de la famille de sa mère. Cette guerre effroyable va infuser jusque dans le petit pays qui est le sien.
Gabriel Faye, pour son premier roman, s’inspire en partie de sa propre enfance pour écrire « Petit Pays ». Ce roman, assez court, connait immédiatement un immense succès totalement mérité. Il raconte à la première personne l’histoire du jeune Gabriel et pendant toute la première partie, on est dans un récit d’enfance comme il en existe beaucoup (on pense parfois à « Stand by Me » par exemple). Le jeune garçon va à l’école, fait les 400 coups avec ses copains et la seule chose qui l’inquiète réellement, sa seule vraie source d’angoisse, c’est la brouille entre son père et sa mère, qui va se traduire par une séparation. Toute cette première partie est assez légère, souvent drôle même si, en lecteur avisé, on comprend au détour d’une phrase les prémisses de quelque chose que Gabriel, lui, ne voit pas du haut de son jeune âge : des inimitiés entre deux adultes, des petites phrases lancée par sa mère sur la situation des Tutsi (son ethnie) au Rwanda. On sait ce qui va arriver, au contraire du jeune garçon. Au milieu du livre, le roman bascule très brutalement. Comme tout est écrit à hauteur d’enfant, qui n’a rien vu venir, la bascule dans l’horreur est forcément terrible. La tension monte d’abord par un voyage rapide au Rwanda à l’occasion d’un mariage où le jeune Gabriel sent la peur physiquement, à un barrage de police, juste après qu’un animateur de radio ait lancé un appel au meurtre au milieu d’une chanson. C’est du Burundi qu’il assistera d’abord en témoin au génocide. Le génocide de 1994 en tant que tel est raconté vite fait, sur un chapitre, comme un cauchemar terrifiant qui laisse des traces au réveil. Mais après, le Burundi est atteint à son tour par les répliques du séisme et on bascule dans l’horreur indicible. Témoins à présent lucide de la folie des hommes (et des enfants), il assiste pétrifié à la descente aux enfers de sa mère, que la chagrin à rendu folle et alcoolique. Il commettra même l’irréparable, entrainé dans un effet de groupe. Le fait que tout soit raconté à l’échelle de l’enfance permet de faire prendre conscience de choses qui nous semblent inconcevables de prime abord, comme le phénomène des enfants soldats. Personne ne sortira indemne de cet enfer, ni lui, si sa petite sœur, ni ses parents. Anesthésié par le désarroi et l’angoisse, quelque mois avant la fuite, il découvre l’amour des livres et de la fiction comme échappatoire au réel. Léger dans sa première partie, percutant et bouleversant dans sa seconde et jusqu’à la dernière page, « Petit Pays » nous immerge dans une réalité que l’on ne connait que par les actualités télévisée et les livres d’histoire. Forcément, comme tout est raconté à hauteur d’enfant, les causes profondes et historiques du drame nous échappent comme elles échappent à Gabriel, mais on peut se servir du roman pour aller plus loin et soupeser le rôle historique de la colonisation belge dans la responsabilité du génocide, par exemple. « Petit Pays », premier roman, petit livre mais immense succès, a fait de Gaël Faye un écrivain immédiatement reconnu. C’est 100 fois mérité.
Comment ai-je pu attende toutes ces années pour lire ce livre ? La sortie du second roman de Gaël Faye « Jacaranda » m’a fait comprendre que je ne pouvais pas attendre plus longtemps.
Ce court roman nous invite à voyager vers le Burundi, ce « petit pays » voisin du Rwanda. Le premier chapitre pose tout de suite des mots sur les prémices du conflit à venir. En 1992 c’est une vraie poudrière, avec les ethnies ennemies Tutsi et Hutu, leurs voisins zaïrois, tous méprisés par les blancs qui se comportent en colons arrogants.
On y trouve Gabriel, jeune garçon de 10 ans qui vit avec sa mère, réfugiée rwandaise Tutsi, sa soeur et son père français dans un quartier privilégié d’expatriés. Protégé de l’actualité politique, il y retrouve ses amis dans les joies innocentes de l’enfance. Jusqu’à la guerre civile du Burundi et le génocide des Tutsis au Rwanda, qui marquent la fin de l’insouciance de l’enfance et de tout un pays.
Dans ce premier roman, multi primé en 2016, Gaël Faye nous livre un récit largement autobiographique, romancé mais comme un témoignage poignant de l’absurdité de la guerre. Il aborde tout en finesse la montée en puissance de la haine, avec les yeux d’un enfant. Un enfant qui ne comprend pas que cette hostilité entre frères ne puisse s’expliquer que par un nez plus épaté ou une silhouette plus élancée. Ce livre m’a fait ressentir une puissante empathie envers ce peuple qui a vécu l’horreur, dans l’indifférence générale.
C’est un livre à lire pour ouvrir les yeux, et Gaël Faye le fait avec limpidité mais tout en pudeur, exprimant ce chaos avec une grande sensibilité. Il me tarde maintenant de lire Jacaranda, et comprendre comment on peut se remettre d’une telle inhumanité fratricide.
Un livre que je devais lire depuis longtemps et que j’ai dévoré en une journée, me laissant emporter dans cette période de la fin du XXème siècle, au Burundi, le petit pays où a grandi Gabriel.
Dix années d’une enfance heureuse et innocente, puis l’épreuve de la séparation des parents et dans les mois qui suivent, le Rwanda, pays voisin, s’embrase. La guerre éclate entre ethnies, la violence et les massacres sont le quotidien de Gaby et de sa famille.
L’enfance, l’harmonie, les rires disparaissent, les copains ont fui aux quatre coins du monde ce pays en proie à l’horreur. La mère de Gaby a sombré dans la folie après avoir vécu l’indicible.
« Le génocide est une marée noire, ceux qui ne s’y sont pas noyés sont mazoutés à vie ».
Des années plus tard, Gabriel n’habite pas mais « ne fait que passer » en région parisienne. Il doit retourner au Burundi pour y chercher les livres que lui a laissés celle qui lui a donné le goût de la lecture. C’est à ce moment que ses souvenirs viennent le hanter et qu’il nous les livre.
Quelle réussite que ce premier roman !
Avec ce premier roman , Prix Goncourt des Lycéens en 2016, entre autres, Gaël Faye nous emmène au Burundi en 1993 .
C’est au travers du regard d’un enfant de dix qu’une page de l’histoire de ce pays va se dérouler sous nos yeux. Gaby est le fils de Michel, un expatrié, français du Jura, et d’Yvonne une rwandaise tutsi refugiée au Burundi depuis l’âge de quatre ans quand ses parents, lors de « la nuit du massacre » en 1963, ont fui le Rwanda. La vie privilégiée est belle et confortable pour eux, dans leur quartier protégé, dans leur grande maison, entourés de leurs domestiques. Seule Yvonne voit le mal qui rôde et se heurte à son mari qui raille son inquiétude. Les jeux d’enfants, l’insouciance et les quatre cents coups avec les copains rythment la vie de Gaby, Armand, Gino et des jumeaux.
Un grand évènement qui rend tout le monde fébrile se prépare : les élections présidentielles. Le peuple va pouvoir voter après trente de règne de l’UPRONA. Ndadaye du parti progressiste est élu. Gaby participe à la fête mais Michel est inquiet. Lorsqu’un coup d’état militaire met le pays à feu et à sang et que des centaines de milliers de personnes fuient vers le Rwanda, le Zaïre et la Tanzanie, Gaby et sa sœur cloitrés dans la maison trouvent cela amusant de camper dans le couloir, loin des fenêtres , il parvient souvent à sortir pour retrouver en cachette les copains qui ont l’air bien informés, eux, et inquiets de ce qui se passe.
On traverse les journées « Ville morte » où personne ne doit sortir, des bandes de jeunes dressent des barrages sur les axes principaux et agressent ceux qui osent sortir de chez eux. Les lendemains ont compte les cadavres et la vie reprend son cours habituel. Les massacres ont provoqué cinquante mille morts à travers tout le pays sans que la vie tranquille et heureuse de Gaby ne soit véritablement affectée.
Au collège pourtant, Gaby se rend compte d’un changement entre les élèves burundais. Des bagarres éclatent entre Tutsi et Hutu. C’est là qu’il entre pour la première fois dans la réalité profonde de ce pays. Il découvre l’antagonisme hutu/tutsi. Il comprend alors les gestes , les regards, les non-dits qui lui avaient jusqu’alors échappés. Il sent qu’une profonde anxiété s’est abattue sur la ville, les adultes ont le sentiment de l’imminence de nouveaux périls. Ils craignent que la situation dégénère comme au Rwanda. Cette saison de violence fait pousser murs, grillages, barrières, portiques, barbelés, vigiles et alarmes. On assassine en plein jour, en pleine rue pendant que tout le monde poursuit ses activités et on contourne les cadavres comme on contourne des cônes de signalisation. Et puis, un jour, Yvonne qui était partie au Rwanda à la recherche des membres de sa famille , revient, méconnaissable et raconte les cadavres qui jonchent les bords des routes, les chiens qui s’en nourrissent, les survivants hagards qui errent sur les routes et le massacre des siens. Le monde et sa violence se rapprochaient chaque jour un peu plus, l’impasse n’était plus le havre de paix que Gaby avait espéré depuis que ses copains avaient décidé qu’il ne fallait pas rester neutre. Les copains et les autres ont fini par le débusquer.
C’est suite à la lecture de la très bonne adaptation graphique de ce roman que j’ai eu envie de relire l’original et de faire le parallèle entre les deux. Ils se complètent à merveille et aident à appréhender davantage les enjeux politiques, la situation particulière des expatriés et le contraste avec le monde de l’enfance de Gaby qui vit cela du haut de ses dix ans, lové dans son monde privilégié, à l’abri de la cruelle réalité du conflit.
A mettre entre toutes les mains. L'horreur à travers les yeux d'un enfant, l'injustice, la terreur, la folie et pourtant l'espoir. Terrifiant et pourtant magnifique d'émotions.
Les tourments et les interrogations de Gabriel, pris dans une histoire qui le fait grandir plus vite que prévu m’a vraiment touché et m’a fait me rendre compte du bonheur que nous avons de vivre en France.
Prix goncourt des lycéens ...
La guerre au Burundi et au Rwanda vue et expliquée au travers de la douceur et de l'innocence d'un enfant : Gabriel. Une lecture agréable qui ne laissera personne insensible !
Ce livre raconte le parcours d'un petit garçon confronté à la violence politique, à la violence des hommes, à l'épreuve de l'amitié sous fond de guerre rwandaise, à la déchéance maternelle.
Ce livre nous dépose au cœur de cet univers imperceptible, la terreur, la destruction , les déchirures, l'horreur mais également la confrontation à ces réalités extérieures qui t'amènent à grandir, à te construire.
Ce livre, pour moi est spécialement réussi, parce qu'il est simple et humain. Il ne joue pas de grandes tournures ou d'artifices grandioses, il narre simplement des faits et des émotions. Quelqu'en soit la nature, l'ampleur, l'horreur, il n'y a rien de surfait dans ce texte épuré et complet.
Et parce qu'il a une qualité qui est pour moi indispensable pour être un bon livre, il a une fin, une vraie fin.
Celle ci est effroyable puisque simple, non sur-exposée et humaine.
J'ai beaucoup aimé.
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