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Peut-on faire l'histoire de la pensée ? La pensée est-elle le simple objet de cette histoire ou au contraire son principe, un principe qui par définition la dominerait ? L'histoire de la philosophie est aujourd'hui passée d'une conception spéculative à une pratique plus antiquaire. Et la conséquence de cette évolution, c'est la prise en compte du temps dans la méthodologie, c'est la construction de modèles de temporalité, c'est l'exigence de contextualisation des énoncés. La tâche de l'historien serait-elle donc de faire le relevé de ce qui change tandis que celle de la philosophie serait d'identifier ce que l'histoire n'altère pas, ce qui serait son domaine propre ? Les textes que nous réunissons ici témoignent de cette tension et disent tout à la fois les limites de l'appropriation historique du passé par la pensée et cette nécessaire école de la pensée qu'est à l'histoire l'histoire de la philosophie.
Avec des textes de F. Alquié, Y. Belaval, É. Brehier, D. Garber, G. Gentile, V. Goldschmidt, M. Gueroult, E. Fink, G.W.F. Hegel, D. Henrich, A.O. Lovejoy, A. MacIntyre, Q. Skinner.
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