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Traduction de l'abbé Prévost (éd. de 1751).
Édition présentée, établie et annotée par Shelly Charles.
Dès sa parution, Clarisse Harlove fut une révélation. Avec ce roman, l'un des plus grands de la littérature anglaise, Richardson avait créé un mythe.
Clarisse, poussée par sa famille à accepter un riche mais odieux prétendant, s'enfuit avec le libertin Lovelace, qui a conçu pour elle une ardeur d'autant plus forte que l'objet de ses désirs lui résiste. Finalement violée sous l'empire de la drogue, Clarisse se laisse mourir. à partir de ce simple argument, Richardson parvient, avec un art magistral, à créer tout un monde qui palpite dans un prodigieux entrecroisement de vices et de vertus.
Tout autant que l'intrigue, importe l'analyse des caractères et des sentiments, le jeu des passions et leur langage. La forme épistolaire permet à l'auteur de saisir sur le vif les plus subtils mouvements de l'âme, les moindres ambiguïtés de Clarisse comme de Lovelace, « sans doute le plus charmant méchant homme des lettres anglaises ». Cette profondeur psychologique fait de Richardson l'un des fondateurs du roman moderne, de Henry James à Joyce.
En un temps où le français régnait sans partage, l'abbé Prévost, l'auteur de Manon Lescaut, révéla par sa traduction l'oeuvre de Richardson. Elle devint aussitôt un livre-culte dans l'Europe entière. Pour la première fois depuis plus d'un siècle et demi, la présente édition la restitue enfin intégralement.
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