"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
À Caréna, l'enquêteur Siriem Plant est chargé par le Ministère des Anciens combattants de découvrir l'identité d'un mystérieux soldat plongé dans le coma. On ne sait d'où vient cet homme, quelle fut son histoire, ni même si le nom qu'il utilise, Carlus Turnay, est bien le sien. Et pourtant, des familles se bousculent pour reconnaître en lui un proche disparu. Plant n'a d'autre choix que de chercher des témoins parmi les anciens frères d'armes de l'inconnu. Mais les survivants ne sont pas légion et il devra arpenter les routes pour rencontrer celles qui attendaient le retour de ces gueules d'ombre aujourd'hui disparues - épouses, amantes, mères, soeurs... De femme en femme, il lui faudra reconstituer le puzzle de l'énigmatique Carlus Turnay.
Au fil de cette enquête insolite menée dans les décombres d'un pays fictif, Lionel Destremau impose, dès ce premier roman, son univers littéraire unique.
Un enquêteur, Siriem Plant, doit trouver quelle est la véritable identité du soldat Carlus Turnay qui est dans le coma et dont on ne retrouve pas de proches légitimes. Cette recherche pourrait être banale et plutôt simple, mais à la sortie de la guerre et avec des témoins presque tous disparus, la tâche se révèle plus ardue qu'espérée.
On est ici dans un pays totalement fictif qui sort d'une guerre dont on ne connaît pas la cause ni l'issue. On sait juste qu'il y a eu des victimes et que cette intrigue se déroule après cette période trouble.
Bien que le contexte soit présent, il passe très vite au second plan car on se concentre sur la recherche menée par Siriem Plant. Les chapitres alternent ceux de l'enquêteur et ceux des différents protagonistes. Ils donnent une voix aux personnages rencontrés ou à leurs proches même ceux qui sont morts sur le champ de bataille et qui ont connu Carlus Turnay. Cette polyphonie de différents témoignages rend la lecture très active. On essaye au fur et à mesure de comprendre qui était Carlus Turnay et de décrypter si c'est sa véritable identité ou un nom d'emprunt. La réponse sera apportée à la fin et la construction du roman est très bien faite pour conduire à cette résolution.
Un roman avec pour fond un contexte anxiogène mais qui est gommé par la dynamique de l'écriture et la quête de découvrir la véritable identité de la personne recherchée.
Ce roman m’a été recommandé à maintes reprises. J’ai eu du mal à y entrer, et puis, arrivée à la moitié, je ne l’ai plus lâché.
J’ai été déstabilisée par le pays indéfini de cette histoire, par cette histoire de guerre qui ressemble à la première guerre mondiale mais qui se situe dans une époque toute autre, avec des ordinateurs et des référence au nucléaire, une époque complètement fictive.
J’ai été surprise par le style et le vocabulaire légèrement suranné employé.
Et je suis petit à petit entrée dans l’enquête menée par un agent du ministère des Anciens combattants pour découvrir l’identité d’un mystérieux soldat plongé dans le coma. On ne sait rien de cet homme, même son nom parait être faux. L’enquête et la rencontre avec différents personnages ayant croisé sa route font faire de ce roman sa force.
Le portrait de cet homme va se dessiner, se préciser et soulever des questions universelles sur la société, la vie, la mort, le pouvoir, la guerre, l’héritage …
C’est un premier roman surprenant entre polar, roman historique, roman noir, un roman inclassable qui mérite qu’on s’y attarde.
C'est ma 4ème lecture dans le cadre du prix du meilleur polar des Éditions Points.
Ces gueules d'ombre - soldats d'une guerre qui ne dit son nom - sont mises en lumière par Lionel Destremau qui nous propose ici un incroyable jeu de piste pour leur donner plus qu'un nom, une histoire.
Voici pour planter le décor :
Un mystérieux soldat plongé dans le coma, Carlus Turnay et dont on suspecte que ce n'est pas la véritable identité.
Un enquêteur - Siriem Plant, policier démobilisé - qui va tout mettre en œuvre pour retrouver les compagnons de tranchées de ce mystérieux combattant et peut-être aussi une famille en attente quelque part…
Mais si, cette guerre qui ne dit son nom ressemble étrangement à la Grande Guerre, certains indices nous troublent : des outils "trop" modernes (ordinateurs…), des tranchées qui nous semblent obsolètes, des lieux totalement inconnus…
L'auteur s'amuse à brouiller les pistes car s'il s'agit bien d'une guerre de positions, elle a lieu dans un pays imaginaire et à une date imprécise. Et c'est toute sa force évocatrice qui nous permet d'incarner ce pays dans nos têtes, d'en faire la cartographie mentale comme si nous le connaissions réellement.
Et puis cette guerre n'en reste pas moins cruelle pour les soldats enterrés dans les tranchées boueuses, pleines de rats et de morts.
Bien sûr, la référence avec les gueules cassées de la der des ders est évidente, n'en soulignant que plus intensément encore la perplexité mais aussi l'abject de toutes les guerres pour ceux qui ne sont rien d'autre que de la chair à canon.
Lionel Destremau nous trouble avec ce polar historique sombre, vertigineux, un premier roman de haute intensité.
L’action se passe à Carena (?) nous n’en saurons pas plus sur la localisation … Au lendemain d’un conflit (dont on ne sait strictement rien) qui ressemble à la « grande guerre » de 14-18 (si l’on se fie à la mention par de « tranchées » citée par l’auteur …) Mais dont certains détails technologiques tentent à prouver qu’il est nettement plus d’actualité … Un ancien militaire, du nom de Siriem Plant, est missionné par ses supérieurs dans le but d’élucider le « mystère Carlus Turnay » (une sorte de « soldat inconnu », plongé depuis longtemps semble-t-il, dans un coma profond…)
Siriem Plant va devoir « s’armer » (c’est le cas de le dire !) de patience afin de découvrir qui est réellement ce « comateux », dont plusieurs familles réclame la parenté … Petit à petit, l’homme va se prendre au jeu, alors qu’il avait initialement considéré sa mission comme une punition de la part de sa hiérarchie, conséquence de sa conduite indocile passée … Siriem Plant n’aura dès lors plus qu’un seul désir : reconstituer le « puzzle Carlus Turnay » pièce par pièce, se raccrochant aux nombreux témoignages qui fleuriront sur son chemin … Pour se faire, Siriem Plant se rendra auprès des femmes, soeurs ou mères des compagnons d’armes du blessé de guerre.
Un roman choral inattendu, qu’il est plutôt difficile de situer dans l’espace. L’auteur a bien réussi son coup à ce niveau ! (Un pays fictif, des prénoms dont j’ai vérifié la non-existence sur internet, idem pour le nom des villes citées …) Et c’est également bien pratique quand on désire conserver un flou artistique concernant l’authenticité des faits … Des chapitres qui laissent – tour à tour – la parole aux fantômes des soldats qui ont côtoyé le blessé de guerre, ainsi qu’à l’enquêteur. Jusqu’à l’explication finale …
L’écriture est efficace, on a envie de savoir ! Si, en ce qui me concerne, il ne s’agit pas à proprement parler d’un réel coup de coeur, ce fut toutefois un très agréable moment de lecture !
Voici un roman atypique ! En le lisant, nous avons l'impression de lire un roman historique se passant en France quelques mois après la Première Guerre mondiale. Et pourtant, il n'en est rien ; les lieux et la période sortent tout droit de l'imagination de Lionel Destremau !
Au premier abord cela peut sembler un peu perturbant, mais, rapidement on passe outre cette spécificité pour accompagner Siriem Plant, un enquêteur sur la sellette missionné de découvrir l'identité d'un homme plongé dans le coma.
Alors que l'homme portait sur lui un numéro de matricule, personne ne retrouve son dossier dans les archives du Ministère des anciens combattants. Qui est-il donc ? Un ancien soldat, un déserteur, un civil ? Est-ce que Siriem Plant arrivera à trouver un semblant de réponse à cette interrogation ?
En refermant cet ouvrage, je ne peux que me faire la réflexion que pour un premier roman cet ouvrage est très abouti. On est complètement emporté par cette histoire semblant si réelle alors que j'avais quelques réticences à rentrer dans celle-ci au départ. Tout au long du récit on s'attache à Siriem Plant et on espère que des pièces du puzzle vont réussir à s'assembler pour enfin découvrir l'identité du jeune homme.
Ouvrage vers lequel je ne me serai pas tournée car je lis rarement des romans historiques, je suis très contente d'avoir pu le découvrir, car, j'ai vraiment eu l'impression de lire des récits rapportés des tranchées ou de l'après-guerre il y a plus d'un siècle...
Une fiction qui mêle habillement l’ambiance de la guerre tranchées de la grande guerre dans des contrées imaginaires et un espace spacio temporel malmené dans lequel un poilu en permission pourrait regarder le télévision et surfer sur internet. Dans ce cadre, c’est une aventure humaine qui est contée avec beaucoup d’adresse et de délicatesse. Siriem Plant ancien flic est chargé d’identifier la véritable identité d’un individu plongé dans un coma profond pour le rendre à sa famille. L’enquête remontant toutes les pistes offertes par les lettres des soldats ayant appartenu à la même compagnie est longue et difficile, chaque protagoniste racontant sa propre histoire en la concluant en général par : « C’est comme ça que je suis mort » La société décrite vit au rythme de la guerre des tranchées avec ses inégalités entre mobilisés et planqués, la tentation grandissante de la désertion...La vie progressivement dévoilée de Carlus Turnay et le parcours de l’enquêteur lui même sont les reflets d’un société plus réelle qu’imaginaire ! Ce roman est la preuve qu’il existe une excellente littérature passant entre les mailles d’un filet médiatique qui ne retient que les gros poissons. Merci aux Babelionautes avisés détecteurs et passeurs de bonnes nouvelles !
Il est question d’une guerre qui ressemble férocement à celle de 14-18 avec ses horreurs et ses tranchées mais qui n’est pas celle-ci … ce sera alors une enquête étrange sur l’identité d’un soldat dans le coma que se verra devoir mener Plant pour le compte de l’armée … celle-ci s’avère d’autant plus longue et compliquée que l’homme s’est apparemment engagé sous un faux nom. L’enquêteur va donc mettre ses pas dans ceux de cet homme un peu fou qui courait vers l’ennemi sur le champ de bataille. Patiemment et difficilement il essaie de récolter des morceaux du puzzle grâce à des lettres et en allant à la rencontre de toutes les personnes qui auraient pu entendre parler de lui. L’ouvrage est intéressant et étayé , l’écriture y est alerte.
En plongeant dans les décombres d'un pays fictif quelques mois après une longue guerre, Lionel Destremau brouille brillamment les repères spatio-temporels du lecteur. Il invente un conflit qui ressemblerait presque à la Première guerre mondiale ( des tranchées puantes, des no man's land ravagés par des bombardements d'obus ) s'il n'y avait des ordinateurs utilisés par les personnages ou une petite référence au nucléaire. Il invente un pays qui ressemblerait presque à la France mais non, les sonorités, étranges, des noms de lieux et de personnages appellent à un ailleurs indéfinissable. Un peu comme dans le film Delicatessen où on croit reconnaitre des choses et puis non ...
Dès les premières pages, j'ai senti que ce roman allait être une très belle lecture. J'ai d'emblée adoré être désarçonnée par l'univers subtilement décalé qu'impose Lionel Destremau, d'autant que son écriture au charme suranné, ample et élégante, emporte irrésistiblement vers des contrées littéraires au souffle romanesque puissant. L'atmosphère se précise de plus en plus inquiétante avec un système belliciste qui teste les capacités de résistance des futurs enquêteurs de la police judiciaire militaire en les envoyant vingt jours au front. Tant pis s'ils y meurent, s'ils en reviennent, ils seront tellement reconnaissants qu'ils obéiront à tout pour ne pas y retourner.
Siriem Plant est de ces flics là, sauf que lui est sur la sellette. le ministère des anciens combattants le charge de trouver l'identité d'un soldat dans le coma, alors que plusieurs familles veulent se l'accaparer. Une feuille blanche à écrire au fil d'une enquête à la mécanique imparable. Pour reconstituer le puzzle d'une vie, Siriem Plant rencontre la famille de ceux qui ont côtoyé l'inconnu. Uniquement des femmes car tous ses compagnons de guerre sont morts dans les tranchées. Veuves, mères, soeurs forment un formidable choeur antique auquel se joignent les fantômes des disparus qui racontent leur guerre et leur mort. le tout complété par des lettres issues de la correspondance du front.
Et c'est toute la vie d'un homme qui jaillit sous nos yeux, et c'est bouleversant de découvrir son parcours, son origine sociale, sa motivation à s'enrôler puis son vécu. Un magnifique portrait d'homme se dessine dans toute sa complexité, au prise avec des questionnements fondamentaux et universels sur l'identité, la vie, la mort et la place dans une société qui ne vous satisfait pas. D'autant plus intense qu'à ses côtés, un autre portrait, tout aussi passionnant se dévoile, celui de Siriem Plant lui-même.
Un premier roman impressionnant de maturité, s'élevant en toute liberté au-dessus des genres littéraires ( roman noir, polar, roman de guerre , porté par un puissant imaginaire au service d'un humanisme universel extrêmement juste, au plus près de la vérité des sentiments.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !