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Que reste-t-il de nos enfances ? Devenue mère, l'héroïne se pose sans cesse la question en observant sa petite fille qui un jour, sera une adulte à son tour. Mais longtemps, elle n'a pas de souvenirs, ou très peu, rien à raconter, ou très peu, comme si son passé s'était effacé. Et puis un jour, sa fille rentre en grande section de maternelle, et soudain tout en vrac réapparait : les années 80, les déménagements, la Syrie et les Etats-Unis où elle a grandi, son père mort, trop tôt, sa mère veuve, à trente-six ans, tout cela à travers son regard d'enfant, comme une seconde chance de revivre ce temps, de retrouver les premières joies et les premières douleurs.
La Grande Section marque le début des souvenirs réels, ceux qui s'affadissent, sans jamais s'effacer. C'est le roman d'une époque révolue, d'une enfance envolée, d'un père disparu. Le roman d'une quête : ce que l'enfant a vu et ressenti, la manière dont cette enfance a façonné secrètement sa vie, les ombres, les mystères et les malentendus et qu'est ce qui a été perdu.
La rentrée des classes voilà qui parle à tout le monde mais pour Hadia Decharrière, la rentrée des classes et plus précisément celle de sa fille, en grande section de maternelle, a eu une couleur et une saveur particulière: celles des souvenirs de sa propre enfance. Petite fille ballotée entre la Syrie, la France et les Etats-Unis au gré des affaires paternelles, l'année de ses 6 ans est l'année où sa vie bascule. Trente ans plus tard, la rentrée de sa fille agit sur elle comme le déclencheur d'une bombe à retardement, les souvenirs affluent, elle peut enfin dérouler les événements et mettre des mots sur ce qu'elle a ressenti et enfoui jusqu'à ce jour. Ce premier roman autobiographique écrit à la 1ère personne du singulier est magnifique. C'est un cri d'amour. Les mots coulent avec fluidité, servis par une langue simple et précise, et on est embarqué immédiatement dans l'histoire. J'avais entendu une interview de l'auteur à la radio et lu celle qu'elle avait donnée à @agathe.the.book., les deux avaient piqué ma curiosité. Le livre est à la hauteur de ce qui en a été dit. Un auteur à suivre ...
L’auteur nous raconte son souvenir d’enfant qui ressurgit à l’occasion de la rentrée de sa fille en Grande Section. Des souvenirs ballotés entre la Syrie, les États-Unis et la France.
Ce livre c’est SON histoire mais également celle de son père, un récit qui résonne telle une déclaration d’amour.
Un récit tissé sur fond de revival des années 80 et j’ai adoré pouvoir retrouver tous ces petits clins d’œil qui nous font nous sentir encore plus proche de l’écrivain.
«(…) Assad écrase sans merci le moindre petit doigt levé. Mais tout cela, moi je n’en sais rien, moi je suis juste une enfant des années 80, j’ai cinq ans, je vis à Damas, et je danse devant les clips de la plus grande star de tous les temps , Michael Jackson. »
Parfois la voix de la femme, parfois la voix et le regard de l’enfant qui nous narrent la blessure d’un déracinement profond. Les secrets et non dits à cette enfant qu’elle fut, cet amour de son père parti trop tôt, une mort qu’on lui a presque volé.
Une mère peu présente dans le récit de d’Ahadia Decharrière. Une mère effacée dans la douleur de la perte et l’impuissance face à la mort et ce qu’elle signifie.
Des instants très durs qu’elle tente de se rappeler, les derniers dialogues lui manquent ; on aimerait l’aider à retrouver les derniers mots à la lecture de leur absence.
Mon avis :
Un livre bouleversant dans lequel l’auteure nous livre ses souvenirs. Elle tente de remettre des mots sur les parties manquantes de ses images d’enfants.
Un premier roman juste sublime…une écriture si juste.
J’ai été profondément émue par un passage en particulier. Cet instant où l’auteur replonge dans cette piscine, l’hydrocution du souvenir, l’eau qu’elle compare à un liquide paternel presque amniotique. Ce père qui lui avait appris à nager, la protégeait…
J’ai été saisie par tant d’amour.
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