"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Maya est une jeune femme française de vingt-huit ans, fille unique de pharmaciens à Cannes. Un matin sans en saisir la cause, Maya se réveille en parlant et comprenant parfaitement l'arabe. Une découverte qui va bouleverser sa vie, celle de son entourage et la pousser à réfléchir sur son identité, ses origines, ses goûts, ce qu'elle est et croit être.
En attendant les résultats médicaux qui doivent éclaircir ce mystère, Maya s'interroge sur ce don et sur l'identité nouvelle qu'il lui confère. Chacune de ses rencontres lui permet de s'immerger dans ce nouveau monde, de définir ce qu'elle est dans le regard de l'autre, le vrai arabe.
Elle rencontre d'abord Naïma, une jeune femme d'origine marocaine mais qui ne parle pas arabe. Puis Roger, le patron d'un restaurant libanais où elle a ses habitudes mais qu'elle semble redécouvrir aujourd'hui. Alors qu'à son oreille tous les mots qu'elle lit s'éveillent de H qui s'aspirent et de R qui se roulent, sa bouche émet une commande dans un arabe si parfait que Roger jurerait entendre une enfant de Damas. Elle s'attable à un café et, indiscrète, écoute une discussion entre un grand-père algérien et son petit-fils né français. « Tu dois parler l'arabe » lui assène-t-il. Alors que son rendez-vous à l'hôpital approche, Maya emprunte un taxi dont le chauffeur égyptien semble tout droit sorti du roman de Khaled Al Khamissi. Il lui expliquera le rouge, le vert, le Caire qu'il a dû quitter mais qui ne le quitte pas.
C'est une arabité inattendue qui est révélée à Maya qui en cherchant ce qu'elle n'est pas, découvre un peu mieux qui elle est.
Maya a 28 ans, Parisienne et jeune, elle vit avec son époque, la liberté et la recherche du bonheur rythme son quotidien.
Un matin sans explication aucune, elle va se réveiller en parlant Arabe. En fait c’est bien plus que simplement le parler. Elle maitrise l’accent et chaque truculence du langage. Elle le comprend et le sent vibrer en elle.
Pour s’en assurer, son compagnon va d’abord lui faire traduire des textes puis rapidement Maya va ressentir le besoin de s’immerger dans une culture qu’elle ne connait pas et d’en ressentir les émotions, comprendre le savoir et les connaissances qui s’offrent à elle.
Roman sur l’acceptation de soi, de l’autre, des différences et de la richesse, Hadia Decharrière livre ici un conte bien plus profond que sa 4éme de couverture ne le laisse présager.
Il est surtout question de la condition de la femme dans une culture que je ne connais que trop peu.
Faire tomber les barrières et s’ouvrir à la différence. Une magnifique ode contre l’indifférence.
Outre les passages enivrants ou ma maison sentait les épices et la menthe, ce roman, depuis que j’en ai tourné les dernières pages, me submerge d’interrogations. N’est-ce pas là un sacré talent d’auteure, que de faire s’interroger le lecteur après avoir lu son livre sur un sujet tellement intemporels que l’acceptation de la différence ?
Un roman tout à la fois touchant, joyeux, fort et doux à la fois, je dis bravo et merci…
C’est étrange n’est ce pas ? Un réveil hors du commun pendant lequel une nouvelle langue fait irruption dans une vie ! Quelle fut la surprise de Maya qui decouvre soudainement qu’elle parle l’arabe. L’étrangeté de ce phénomène soudain et mystérieux la fragilise. L’interloque.
Lorsqu’elle sort ou se rend dans un magasin, ces mots lui viennent tout naturellement. Comme une évidence. Comme une langue maternelle courante, qu’elle connaîtrait depuis toujours.
« Ce jour-là, c’est une orientale qui est venue s’attabler à la 12, une méditerranéenne comme il y en a tant dans son restaurant, une française qui, le temps d’un instant, ne semble plus l’être. »
Maya se pose alors beaucoup de questions. Se regardant dans un miroir, à la recherche de traits et de signes qui pourraient faire d’elle cette personne orientale qu’elle ne soupçonnait pas être. Une nouvelle femme.
« Bataclan. La pièce ne pouvait pas s’appeler autrement. Dans la salle il faisait noir, le métal des aigles s’apprêtait à devenir la bande originale d’une centaine de mises à mort. »
Un retour sur des événements tragiques, qui ont bousculé tant de vies, d’êtres, provoquant tant de ruptures et de souffrances. Un souvenir ?
« Parler une nouvelle langue, comme ça, comme par magie, depuis ce matin Maya s’émerveille de ses nouvelles capacités… »
Et puis finalement, Maya s’y fait, à cette situation, à son nouvel état, et si cela s’avérait utile ? En faire bon usage.
Mais les interrogations trop nombreuses l’emportent et c’est ainsi que Maya se lance dans une quête sur son identité. Qui est-elle ? Que lui arrive-t-il ? Est ce d’ordre médical ?
« Une vieille nourrice algérienne, qui aurait aimé Maya comme sa propre fille et que l’on aurait renvoyée pour une raison obscure… »
« La petite princesse du désert. La gazelle. Avec ses yeux bleus, elle sort forcément d’un conte de légendes qui dure une nuit de plus que mille. »
J’ai été troublée par cette histoire captivante. Je me suis identifiée à Maya, me suis mise à sa place pour vivre ce phénomène comme elle, avec elle. Se sentir différente, attachée à une autre culture, un autre soi. Une lecture extraordinaire, Hadia Decharriere est une vraie conteuse d’histoire. Coup de coeur incontournable !!
https://littelecture.wordpress.com/2019/04/07/arabe-de-hadia-decharriere/
Etrange est le mot qui me vient dès que j'ai lu les dernières lignes de ce texte. déjà le titre peut interpeller. de quoi va nous parler l'auteure. Etrange, surprenant comme cette "maladie" dont est atteinte Maya, la narratrice de ce roman. Un matin, elle parle couramment arabe, comme si c'était sa langue maternelle, qu'elle aurait enfoui dans son cerveau, son âme, ses souvenirs.. L'auteure va nous parler alors de l'Orient, du monde arabe à travers cette étrange journée : des évocations de tissus (Maya est costumière de théâtre et ciné), des plats libanais (car elle aime déjeuner avec son ami dans un restaurant libanais de quartier et a subitement le bon accent pour passer commande), des légendes, contes (joli moment avec un chauffeur de taxi) mais aussi une balade matinale dans le quartier de Barbés et de son marché aux épices ou un café turc pris en terrasse face au cinéma le Louxor (orientaliste dans son décor). Ce livre est un ouvrage sur la tolérance, l'ouverture sur l'autre mais aussi les craintes, peurs que nous pouvons ressentir vers ce qui est "l'arabe", celui qui fait peur,celui qui est prêt à tuer popur sa religion, celui est ultra riche et vient dépenses ses pétro-dollars dans les boutiques de luxe parisiennes. Un livre qui avec tendresse, humour, nous parle de l'autre et de notre comportement face à ce que nous ne croyons pas connaître. Des passages sont durs mais on s'attache à certains épisodes et personnages de ce texte. j'ai beaucoup aimé les déambulations dans les rues parisiennes. Un livre dont je conseille la lecture. Peut être un bemol dans le choix du titre.
Maya est parisienne. Elle est jeune, elle est cultivée, elle est amoureuse… Sa vie simple et facile se retrouve bousculée le matin où les premiers mots qui lui viennent sont arabes (et sans accent !). Pourtant, elle n’a jamais étudié cette langue. Elle commence alors à s’interroger sur son identité : devient-on Arabe lorsqu’on maîtrise l'arabe ?
L’auteure ne cherche pas vraiment d’explication logique à cette situation. Il s’agit d’un prétexte pour parler d’origine et de métissage.
Maya est au centre de toutes les pages. Ce personnage pourrait être votre bonne copine, qui vous parle d’une expérience étrange qu’elle est en train de vivre. Une expérience qui bouleverse son être et la façon dont elle appréhende sa féminité. J’ai d’ailleurs beaucoup apprécié les élans féministes qu’on lit au sein du roman.
Ce livre est une jolie découverte, même si je suis restée un peu sur ma faim, comme si Hadia Decharriere effleurait son sujet et restait trop superficielle.
Livre poétique qui nous décrit une situation bien étrange qui sera éclaircie à la fin du récit.
Progression lente dans ma lecture. La fin est la partie qui m'a le plus captivée et touchée. Je ne sais pas si j'ai compris toutes les subtilités du récit.
L'écriture est belle mais le vécu de Maya ne m'a pas touchée. La journée (du matin jusqu'au dénouement) m'a semblé longue.
Le dénouement nous explique le pourquoi mais on ne sait pas ce que Maya va en faire.
"Qui est-elle désormais ? Une étrangère pour les autres, pour elle-même, une étrangère à sa propre vie ?"
Ma chronique complète : https://vie-quotidienne-de-flaure.blogspot.com/2019/04/Arabe-Hadia-DECHARRIERE.html
Imaginez que vous vous réveillez un matin en parlant couramment une langue que vous n'avez jamais apprise, une langue éloignée de votre langue maternelle.
C'est ce qui est arrivé à Maya, une jeune femme de 28 ans. Elle s'est réveillée en parlant arabe, en étant totalement imprégnée de la culture arabe.
Elle va alors faire des recherches sur ses origines. Quel est ce lien qu'elle ignore, entre elle et l'Orient ? Maya va chercher dans sa mémoire. Et si ce changement d'identité avait une explication médicale ? Quelqu'un de sa famille lui aurait-il laissé des gènes ?
L'auteure nous fait réfléchir :
- sur la place de la femme arabe dans la société occidentale et de son rapport à la féminité,
- sur le regard que l'on porte sur les autres et sur les clichés véhiculés.
Ce roman très original ne m'a pas convaincue.
Je suis restée en retrait de cette histoire qui ne m'a pas absorbée.
Je remercie néanmoins Version Femina et les éditions JC Lattès de m'avoir permis cette lecture.
Je ressors un peu mitigée de cette lecture.
Une partie de moi dit : histoire originale et intéressante ; l'autre, par contre, dit : il me manque quelque chose.
J'aurai aimé que l'auteure approfondissent certaines de ces idées et aille un peu plus loin.
Italien ? Espagnol ? Suédois ? Allemand ? Que ferez-vous si un beau jour en vous réveillant une autre langue sortait de vos entrailles ?
Maya, jeune femme de vingts-huit ans, française, qui se réveille un matin sans savoir pourquoi elle sait parfaitement parler "arabe" !
Une journée, c'est le deuxième roman de Hadia Decharriere, qui dévoile la journée de Maya, jeune blonde aux yeux bleus, parisienne, dans sa nouvelle langue. Au fur et à mesure de la journée, Maya va se promener et se perdre dans un Paris qu'elle redécouvre. Chacun des lieux et des rencontres est un lien avec le monde arabe.
A travers les rencontres, Maya opère une quête identitaire qui va lui permettre de reconstruire une culture qui lui échappe totalement. Mêlant très habillement des thèmes d'actualités comme l'exil, la mémoire, la transmission du passé familiale, les réflexions sur son identité et ses origines profondes.
Hadia Decharriere s'interroge entre autres, à travers les yeux de Maya sur la féminité dans les deux cultures, la place dans la société française des personnes musulmanes.
Une journée entière ? Plus qu'astucieux (et c'est une réussite) de la part de l'auteure qui utilise une unité de temps très restreints qui a le don de montrer l'émerveillement, le merveilleux de la découverte de Maya et de la découverte de la culture orientale et de cette langue si belle. Maya dépasse les aprioris sur le monde arabe.
Un livre visuel, olfactif, sensoriel, auditif. Une plume légère et douce. Ce nouveau roman d'Hadia Decharriere immerge dans la culture arabe, démontre que les cultures peuvent cohabiter pour s'ouvrir sur un monde tellement plus enrichissant ! A conseiller fortement !
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