"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Uenoyama est un lycéen féru de guitare et de basket. Seulement, la passion qui l'animait semble s'être éteinte pour laisser place à un quotidien morne, rythmé par de simples siestes. Un jour, il tombe sur Mafuyu, qui s'est endormi à l'un de ses endroits favoris, une superbe guitare Gibson serrée contre lui. Ce dernier le supplie alors de la réparer et de lui apprendre à en jouer. Si Uenoyama refuse catégoriquement au début, il finit par l'aider et va même jusqu'à l'intégrer dans son groupe. Il découvre derrière la candeur de Mafuyu un talent incroyable et bouleversant. Malheureusement, ce dernier est également hanté par un lourd traumatisme qui l'empêche de s'exprimer pleinement...
Après plusieurs années à défendre le rock sur des webzines musicaux, c'est donc en connaissance de cause que j'ai jeté mon dévolu sur ce manga lors du dernier Masse Critique proposé par Babelio (que je remercie d'ailleurs au passage).
"Given" n'est pas le premier manga ayant pour thème ce genre musical. Il y a eu le sympathique mais néanmoins trop court "Bremen", "Nana" qui a surtout attiré un lectorat féminin et bien entendu l'indétrônable "Beck", LE manga sur le rock. "Given" est l'œuvre de Natsuki Kizu, un mangaka spécialisé dans le Yaoi, un sous-genre que je ne connaissais pas jusqu'à présent.
Si les informations que j'ai pu récolter sur le net sont exactes, le Yaoi met en scènes des histoires d'amour homosexuelles entre hommes, mais s'adresse plus particulièrement à un lectorat féminin. Ma première lecture s'étant faite sans connaître les codes du genre, je dois dire que j'ai été assez surpris par le caractère intimiste de la narration, par la finesse des traits des personnages et la mise en valeur, un brin exacerbée, des émotions sur les visages.
Autant dire que cette première tentative n'a pas été réellement concluante. Le rock, la musique fait partie intégrante de l'histoire, mais elle n'en est pas le moteur. Elle apparaît plutôt en toile de fond et sert de faire-valoir à la relation vouée à devenir ambiguë entre Uenomaya et Mafuyu.
Une fois digéré le fait qu'il y aura peu de références musicales - tout au moins dans ce premier tome - et que "Given" narre avant tout les errances, les sentiments et les états d'âmes d'une bande de post-adolescents, la deuxième lecture a été plus agréable sans toutefois réellement captiver. Beaucoup d'ellipses, quelques digressions surprenantes - une étude du look (coiffure, piercings, ...) de chacun des protagonistes - et la sensation diffuse que ce manga s'adresse en priorité à un public adolescent.
Les dessins sont magnifiques, les personnages sont stylisés à l'image des groupes de rock japonais ou des stars de la J-Pop et le personnage de Mafayu avec son regard de mélancolique éperdu intrigue suffisamment pour donner envie de poursuivre la lecture, tout au moins du deuxième tome.
Si certains aspects de cette lecture ont quelque peu freiné mon enthousiasme, "Given" m'a permis de découvrir un genre que je ne connaissais pas, le Yaoi, et une approche narrative parfois éclatée, un peu déstabilisante pour la compréhension de l'histoire, mais pas inintéressante. Reste à espérer que la musique trouve dans le prochain opus un peu plus d'espace pour s'exprimer.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !