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Récemment redécouverte, l'oeuvre de Gilbert Simondon inspire des travaux novateurs bien au-delà des frontières académiques françaises. La décade « Gilbert Simondon ou l'invention du futur », qui se tint du 5 au 15 août 2013 au Centre culturel international de Cerisy-la-Salle, a rassemblé des participants du monde entier et de toutes disciplines. Cette décade fut un intense moment d'émulation et d'échange où tous les orateurs, qu'ils soient spécialistes, comme Jean-Hugues Barthélémy, Andrew Feenberg ou Bernard Stiegler, venus d'autres horizons, tels que Armand Hatchuel, Gilles Cohen-Tannoudji ou Thierry Gaudin, ou jeunes chercheurs, eurent à coeur d'offrir la pensée la plus vive et de la partager dans un esprit d'ouverture. Il en résulte un livre foisonnant où l'astrophysique côtoie la psychothérapie, où l'architecture dialogue avec l'informatique, etc., et où tous les savoirs tendent vers une circulation encyclopédique.
Ces Actes débutent avec la question des « transductions politiques de Simondon », qui eut été naguère perçue comme incongrue tant son oeuvre paraissait décalée par rapport aux idéologies dominantes. Il est d'autant plus frappant que nombreux soient ceux qui y trouvent, aujourd'hui, les outils pour penser la relation entre les évolutions technologiques et les normativités sociales.
Le second chapitre porte sur « la technoesthétique et le design ».
Simondon a montré que la pensée esthétique déborde les oeuvres d'art et peut s'appliquer aux objets techniques. Mais il fraye aussi la voie à une esthétique interne à la réalité technique, c'est-à-dire à une technoesthétique ne reposant plus sur la contemplation mais sur la participation à la technicité.
Le troisième thème, « la culture technologique », parait classique.
Toutefois, les techniques de miniaturisations électroniques à l'échelle du nanomètre comme les instruments astronomiques qui repoussent l'horizon d'observation du cosmos, imposent à la culture d'intégrer les schèmes techniques innovants de la communication entre les échelles.
Le quatrième chapitre, consacré au « préindividuel quantique », est caractérisé par un souci de contemporanéité. Il ne s'agit pas de revenir à l'interprétation proposée par Simondon en son temps, mais de partir du formalisme quantique en tachant de produire une interprétation de la mécanique quantique basée sur les notions de préindividualité, de potentialité et de phases.
Avec le cinquième chapitre, on aborde les enjeux de « l'information et les réseaux » en étudiant l'informatique et les technologies de la communication. Ces technologies conditionnant aussi l'individuation psychique et collective, le sixième chapitre prolonge l'enquête en direction du « sens du transindividuel », notamment en relation avec les nouvelles formes de mobilisation sociale. Enfin, ce cycle de réflexions ne saurait s'achever sans permettre au lecteur de prendre la tangente : le dernier chapitre est consacré à « une philosophie en devenir » et rassemble les interventions esquissant des lignes d'évolution possibles pour la philosophie de Simondon.
Premier jalon dans l'internationalisation des études simondoniennes, cet ouvrage propose donc un panorama des recherches menées à partir de la pensée de Simondon dans une perspective opératoire résolument orientée vers l'avenir.
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