Pour votre été, un poche haletant qui résonne comme un chant d'amour et de liberté
Adam, 17 ans, habite dans une tour de la banlieue de Londres, l'Eden, où, depuis le départ de sa mère huit ans plus tôt, il ne vit que pour protéger sa petite soeur d'un père brutal qu'il hait.
Un jour il empêche une fille de se jeter sous un train. Troublée, elle prend la fuite. Adam est bouleversé. Il voudrait la revoir. Avec l'aide de ses deux copains, Pawel le Polonais et Ben le Somalien, il se lance dans un véritable jeu de piste pour la retrouver. Pour la première fois, Adam tombe amoureux.
Mais comment ne pas avoir honte quand la fille de vos rêves vous prend pour une racaille ? Comment se montrer romantique, quand on est nourri de YouPorn ? Comment la conquérir quand dans sa famille on a connu plus de coups que de caresses ? Comment aimer quand on a été abandonné ?
Pour votre été, un poche haletant qui résonne comme un chant d'amour et de liberté
L'espoir tient parfois à un regard : c'est celui que croise Adam près des rails de Clapham Junction. Le beau regard d'Eva. De cet instant, reste le sac de la jeune fille. Et dès cet instant, le coeur d'Adam bat pour elle. Elle est son élan retrouvé, sa détermination d'un meilleur à venir.
Images du passé, faits du présent, Adam se construit. Il sait ce qu'il veut et ce qu'il ne veut pas. Sortir de la misère, de sa condition, "fuir l'Eden", oui, mais pas n'importe comment. Prendre soin de sa petite soeur, les sauver tous deux de la violence du père... L'espoir, le possible, donc, avec Eva qu'il retrouve mais...
C'est un roman d'une belle vivacité ; l'histoire d'amour est un regard sociologique actuel. Le témoignage du roman est absolument remarquable. Les faits se confirment : il ne faut pas naître du mauvais côté des rails...
Fuir l’Eden, c’est l’histoire de nombreux jeunes des quartiers comme on dit. C’est la misère qui pèse et qui transpire par tous les pores. Mais c’est aussi et surtout l’envie furieuse de s’en sortir. Il y a la dureté à l’intérieur et le regard acéré de l’extérieur et tout l’enjeu est de ne pas s’enfermer dans cette condition qui n’est pas inexorable. Le jeune Adam en est l’exemple à travers la plume d’Olivier Dorchamps qui est d’une justesse infinie.
Le personnage d’Adam est touchant et d’un vif réalisme. On s’attache à cet adolescent qui a déjà vécu tant de douleurs et qui lutte au quotidien, sans oublier sa sœur pour qui il est capable de tout. Il encaisse les coups de la vie qui ne lui enlèvent pourtant pas son instinct de protection, sa bonté enfouie et l’espoir qu’il continue de porter malgré les vacillements.
« — Pour certains, la tragédie est un frein. Pour d’autres, c’est un moteur, m’avait-elle répondu.
— Encore une de vos réponses énigmatiques !
— Pas du tout. Soit tu estimes que ta vie ne vaut plus le coup, soit au contraire tu décides qu’il est temps de la vivre pleinement. »
Un jour à la gare, il croise une jeune femme qui va le chambouler et qui lui permettra peut-être d’ouvrir le champ des possibles. Dès lors, il n’aura qu’une envie, celle absolue, bouillonnante, enflammée de la retrouver. Mais comment espérer quand on est persuadé de porter sur soi l’image d’une racaille, comment avoir confiance en l’avenir et en envisager un meilleur auprès d’une fille qui est née du bon côté des rails ?
Ce roman est le rayon de soleil qui transperce l’obscurité. Il colle au plus près d’un personnage abîmé par la vie comme il en existe malheureusement beaucoup, dont l’insouciance s’est envolée mais qui conserve malgré tout la fougue de la jeunesse, ces pulsions de vie qui permettent de remonter à la surface d’une impulsion du pied lorsque l’on a touché le fond. L’objectif pour Adam est de fuir ce quartier, cet immeuble de malheur qui porte si mal son nom et qui l’emprisonne dans un quotidien dont il ne veut plus, ni pour lui ni pour sa sœur. Il me semble d’ailleurs que l’Eden correspond à la Balfron Tower située dans l’est de Londres et construite dans les années 60 dans l’esprit « brutaliste ». Après avoir été jugée laide et habitée par des bénéficiaires de logements sociaux, elle est devenue, après rénovation, convoitée par des résidents bien plus aisés. Les uns ont par conséquent chassé les autres…
J’ai beaucoup aimé ce roman pour son authenticité, son écriture travaillée qui se frotte si bien à l’adolescence, mais aussi pour sa mise en lumière nécessaire et indispensable sur les espoirs et les désespoirs des jeunes habitants marginalisés. C’est un roman social qui exacerbe notre compréhension de la société et qui ouvre. Encore une fois, il est formidablement bien écrit, va à l’essentiel sans rien omettre et il est bien difficile de le lâcher une fois commencé. Je vous le recommande chaudement.
Sur mon blog : https://ducalmelucette.wordpress.com/2024/01/24/lecture-fuir-leden-olivier-dorchamps/
https://animallecteur.wordpress.com/2023/09/08/fuir-leden-olivier-dorchamps/
Adam vit à l'Eden, il rencontre Eva et tombe instantanément amoureux d'elle, c'est le début d'une histoire impossible. Cliché vous allez dire. Pas faux mais pas que.
Adam a 18 ans, il a grandit dans un quartier-ghetto de la banlieue de Londres, son immeuble a beau être insalubre, il est classé monument historique par son architecture et fait venir des touristes. Il vit avec celui qu'il appelle "l'Autre", son père, un homme violent et alcoolique et sa petite sœur Loren, leur mère est partie il y a quelques années et n'a plus donné aucun signe de vie. Il y a aussi ses deux meilleurs amis qui vivent dans la même tour, Pav d'origine polonaise mais qui est né à Londres, et Ben d'origine somalienne qui est arrivé en Angleterre lorsqu'il était enfant. On pourrait s'attendre à ce que tout ce petit monde tourne mal mais pas du tout. Ce trio de potes essai de s'en sortir en évitent les écueils de la drogue et du deal pour de l'argent facile. Adam fait la lecture à Claire, une vieille dame aveugle pour se faire un peu d'argent et Ben perce dans le milieu du street art. Un jour sur le quai du métro, Adam tombe sur Eva, c'est le coup de foudre immédiat mais alors qu'elle fuit en courant, il récupère son sac et va tenter de la retrouver grâce aux affaires qu'il y trouve à l'intérieure. Cette rencontre fortuite va faire resurgir aux yeux d'Adam des épisodes de son passé qu'il avait occulté jusqu'alors.
On s'attache rapidement à ce garçon blessé sans tomber dans le misérabilisme. Fuir l'Eden est solaire, les personnages vivent pour l'amour, l'amitié, ils ont la joie de vivre et la volonté de s'en sortir. Ils ne cessent pas de croire en leurs projets, leurs rêve et en l'amour.
Ce roman est une très bonne lecture pour les adolescents ou jeunes adultes. Maintenant que je ne suis plus toute jeune, il m'a manqué un peu de profondeur et quelque chose de plus nuancé.
Dans cette tour, monument historique dont le brutalisme comme le quartier est à l’opposé de son nom, l’Eden, y vit Adam, ado de 17 ans, sa sœur cadette Lauren et l’autre. C’est ce père violent et alcoolique qui a fait fuir la mère après l’avoir battue encore une fois. A sa disparition, il y a quelques années, Adam s’est chargé de protéger sa sœur coûte que coûte quitte à enjoliver la réalité. Adam tente de s’en sortir : son job consiste à faire la lecture à une vieille dame, Claire (magnifique !) et il y’a aussi ses 2 potes Ben et Pav qui eux aussi essayent de vivre autrement. Puis Adam rencontre par hasard Eva sur un quai. Elle réveille des choses en lui. Par quelques ellipses de temps on en apprend plus sur la vie d’Adam et sa famille.
Vous l’avez compris ce roman se passe à Londres dans un immeuble de banlieue où se croisent misère, deal et violence loin du faste de la Couronne et donne à voir une autre regard. L’auteur y aborde aussi d’autres sujets : l’adolescence, le multiculturalisme londonien (communauté polonaise…), l’art et la culture (Bansky tunnel…)
Ce roman est bouleversant : cruel et cru, il respire l’angoisse et la violence à chaque page mais transpire aussi l’amour, l’espoir.
j’ai été très touchée par cette histoire si bien écrite, où les émotions et les sentiments affleurent avec justesse.
Beaucoup de phrases m’ont émue et puis quelle vision : Adam Ève l’Eden !
Coup de cœur !
Woooooaw... quelle claque !
C'est court, c'est dense, on est embarqué, via un langage direct et sans fioritures, dans l'univers glauque des protagonistes et on a envie d'une fin heureuse (qui peut être là ou pas, à chacun de se faire sa propre idée).
On a parfois l'impression de savoir ce qui va se passer, pour à la page suivante être complètement dérouté, c'est fort !
Merci pour cette découverte !
D'abord, un grand MERCI à Lecteurs.com et à Pocket de m'avoir permis de découvrir l'auteur, Olivier Dorchamps, et de lire ce bijou "Fuir l'Eden".
L'Eden est un immense immeuble, chef d'oeuvre architectural des années 60, mais qui n'a rien d'un paradis et où vit Adam, sa sœur Lauren, l'autre (leur père) et ses amis. La violence, surtout celle du père, est son quotidien. Cependant, sa force de caractère lui permet de tenir le coup et de s'ouvrir sur un autre monde, de l'autre côté de cette voie ferrée qui l'en sépare.
L'amour est en lui, envers sa petite sœur qu'il protège, envers Claire, une femme aveugle à qui il fait la lecture et qui l'aide à se construire et surtout cultive l'espoir qui est en lui... et la rencontre fortuite, celle d'Eva. Cette jeune fille est née "de l'autre côté de cette voie ferrée", mais... la ténacité, les doutes, l'amour, les espoirs, les comportements d'Adam sont bouleversants.
Ce roman est d'une telle force, c'est une pépite !
Merci à lecteurs.com de m'avoir permis de découvrir ce beau roman. L'Eden, c'est une cité de la banlieue londonnienne, pur produit de l'architecture des années 60 avec sa barre et sa tour, où vit Adam, un adolescent bousculé par la vie, brutalisé par un père violent et raciste, et une petite soeur qu'il essaie à tout prix de protégrer des traumatismes familiaux. Adam vit aussi avec une bande de copains hauts en couleur qui, sans tout à fait tomber dans la délinquance, lui apprennent les codes de la débrouillardise et le soutiennent quand il faut. Mais Adam ne s'avoue pas vaincu par le déterminisme de sa condition. Suite à des péripéties assez drôles et parfaitement bien racontées, il tombe amoureux d'une jeune et jolie fille issue de la bourgeoisie et qui vit de l'autre côté de l'Eden. L'histoire, à la fois dure et tendre, nous plonge dans un univers social rempli de personnages bien incarnés, vivants, présents comme dans un film qui se déroulerait au fil des pages avec ce qu'il faut de suspens, de rebondissements, et beaucoup d'émotion. Tout y est juste, sans pathos. L'écriture est fluide, souvent sans concessions dans les détails de ce que vit Adam au sein de sa famille. On vit Adam de l'interieur, on vibre avec lui, et on ferme le livre avec le regret de quitter ce personnage attachant.
Je voudrais ajouter une sixième étoile pour ce livre ! Allez y...foncez le lire et plongez dans un récit aussi glauque que lumineux !
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