Entre Zurich et Bâle, traversant des demi-mondes, véritables quartiers pandémoniums, une « faune » déracinée et polyglotte de comédiens et d'artistes du cirque croise le chemin d'individus impliqués dans la monstruosité du premier conflit mondial et tente de guérir de la démence de l'époque par son art.
Mais sous la pression d'événements (un procès à venir) et de tensions internes (des jeux amoureux crépusculaires), la troupe renonce bientôt à ses engagements. Meurtrie par son impuissance face à l'avancée des « ténèbres », elle se risque une dernière fois, dans sa captivante avancée au-dessus de l'abîme, à donner l'illusion que le merveilleux - à une période où les « normaux » sont voués à la folie - peut toujours advenir.
Objet à plusieurs facettes tour à tour brillantes et tranchantes, ce roman suit le cours de leur mission et de leurs fêlures : funambules, contorsionnistes, soubrettes, pianistes et « êtres bousculés » par la vie en lutte contre les sabbats d'une police zélée, d'une intense activité d'espionnage et la piteuse torpeur d'une langue corrompue par les mensonges de la politique et la rhétorique du meurtre.
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