"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
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Avec Félines, une fois encore, Stéphane Servant, signe un roman magnifique. Comme s'il n'était que le scribe de son personnage principal, dans une volonté de transformer la fiction en un témoignage, comme pour nous alerter sur les dangers réels qui pèsent sur notre monde, il laisse la parole à Louise. D'adolescente futile et populaire, elle est devenue, suite au décès de sa mère dans un accident qui a aussi brisé son corps, plus mature, plus seule, happée par les livres. C'est elle qui vient en aide à l'une de ses camarades, tétanisée dans les vestiaires de la piscine, point de départ d'un bouleversement qui s'apprête à s'abattre sur tous les pays, à faire éclore les tentations haineuses jusqu'alors sous-jacentes. Une mutation frappe certaines jeunes filles. Leur corps se couvre de poils, leurs sens s'aiguisent, leurs ongles deviennent griffes. Dès lors, elles sont ostracisées, mises à l'écart puis menacées quand un parti extrémiste, La ligue de la Lumière, se fait un devoir de les combatte. Plane alors l'ombre des camps de concentration. Louise et nombre de ses camarades mutent à leur tour...
Derrière cette trame fantastique, l'auteur tisse une œuvre d'une rare richesse, en forme de signal d'alarme. Il décrit une société à l'agonie, inflammable, que la haine, fille de la peur, menace sans cesse, un bidon d'essence dans une main, une allumette dans l'autre... d'une allumette. Et à force de jouer avec le feu... L'intrigue se déroule dans l'une de ces villes "en marge", où règne l'ennui, où sévit le chômage quand ferme la seule usine de la région. La lassitude et le désarroi sont tels que la colère est proche.
Stéphane Servant, au fil d'une écriture précise, parsemée de dialogues justes, englobe en un tout cohérent les questions les plus actuelles, qu'elles soient centrales ou gravitent en périphérie du récit. Le rapport au corps, au sien et à celui des autres, traverse ainsi l'ensemble de ce livre qui se place du côté des femmes, victimes certes, mais jamais résignées, prêtes elles aussi à allumer la mèche de la révolte. Au travers de personnages complexes, capables d'évoluer, Félines, qui offre des scènes d'une belle intensité, d'une puissante émotion, est aussi, et surtout, un hymne à l'amour et à la lutte, au refus de la résignation, à l'espoir : même s'il faut en passer par les horreurs du passé, le futur pourra être radieux... mais pas tout de suite !
Coup de coeur littérature jeunesse! A lire sans modération.
Félines est un roman qui percute et fait réfléchir autour du thème de la différence et de l'acceptation. Tout commence lorsqu'une jeune lycéenne en retrait et mal dans sa peau se suicide après s'être retrouvée nue accidentellement devant ses camarades. Lors de cet épisode malencontreux sa différence a vu le jour aux yeux du public: son corps se recouvrait de poils tel le pelage de certains animaux. Cela aurait pu s'arrêter là sauf qu'en réalité, petit à petit, d'autres filles semblent frappées par le même processus.
Notre narratrice, Louise, n'y échappera pas et prend à sa charge de raconter les différentes étapes du processus de métamorphose.
Comment les filles atteintes par cette mutation vivront-elles ces changements corporels? Comment la société les accueillira-t-elle?
Stéphane Servant nous propose d'y réfléchir en nous transportant dans un univers proche du nôtre, avec une narratrice qui pourrait être n'importe quelle jeune fille de notre entourage et tout ça à travers un style vif et percutant. Certains passages nous laissent sans voix et souvent l'émotion vient interrompre notre lecture.
En résumé, ce roman se lit bien et contient les ingrédients d'une histoire qui plaît: de l'action, de l'amour, des principes et une vraie réflexion sur l'altérité.
Je le recommande donc très vivement.
Un livre très fort sur l’acceptation des différences, plein d’espoir.
Les jeunes filles du pays voient leur corps changer et se couvrir de poils. Les scientifiques sont désarmés et ne peuvent expliquer le phénomène. Les « Félines » ou « Obscures » vont très vite faire face au rejet, à l’escalade de la violence, à la montée des extrêmes, ce qui n’est pas sans rappeler les démons auxquels notre société fait face.
Mais peut-être les valeurs d’émancipation, le désir de liberté, la tolérance vont finir par triompher ?
J’ai beaucoup aimé ce livre, destiné aux ados, mais devrait faire réfléchir aussi les adultes.
Ce roman semble au premier abord être un roman fantastique, mais il est en réalité bien plus que cela.
L'histoire correspond au témoignage d'un personnage qui est maintenant une Féline, ce qui correspond à une mutation arrivée du jour au lendemain sans qu'on ait le temps de la comprendre.
L'intrigue a de ce fait quelques lenteurs, puisque écrit sous cette forme de témoignage, qui part des éléments déclencheurs en passant par toutes les petites choses qui ont menées aux événements. Mais au final, on se rend compte que l'action et le fantastique ne sont pas le sujet du roman et ne servent que de support à quelque chose de plus général, de plus grand et plus social.
Derrière le texte, on comprend que c'est en réalité une sorte de critique de notre société ainsi qu'un appel à plus d'égalité, d'acceptation et de tolérance, et c'est par le biais de ce roman que l'auteur le fait. Il traite de sujets actuels de notre société, tout en rendant hommage à toutes les femmes. Parce que ce roman a un véritable aspect féministe, montrant que les femmes aussi peuvent être fortes, déterminées, indépendantes, et bien d'autres, et ce malgré les faiblesses humaines, peu importe le genre ou non-genre, que chacun a. Les femmes sont ainsi le point de central de ce roman, mais pas que. C'est aussi une histoire sur l'acceptation de tout un chacun, en acceptant les différences donc l'unicité de chacun. Des éléments forts qui résonnent en nous de part l'écho à notre réalité.
Dans un même temps, on voit comment, en un laps de temps restreint, les gens peuvent se retourner les uns contre les autres quand ils ont peur de la différence et de ce qu'ils ne comprennent et ne connaissent pas. On voit comment les extrêmes peuvent prendre place et à quel point cela peut être rapide et virulent, cruel.
Concernant les personnages, je ne peux pas dire que je me sois totalement attachée à eux, mais il y a réellement de l'empathie pour eux, pour ce qu'ils vivent, pour leur combativité tout en ayant leur part d'humanité. J'ai eu du respect pour leur combat, à faire tout pour qu'une place leur soit proposée dans la société au même titre que les autres.
En conclusion, un roman vraiment intéressant, qui sonne comme un rappel de notre réalité et société, une belle ode aux femmes et à la différence.
Un grand oui pour ce nouveau roman de Stéphane Servant. Moi qui ai apprécié jusqu'alors sa plume poétique, ses mondes imaginaires et envoûtants, je suis maintenant charmée par ses idées et son militantisme dans ce récit contemporain mais pas trop. Ah ah ! complexe, car tout du long, bien que cette histoire soit une fiction, on est dérouté par la vraisemblance avec la société actuelle, et on ne peut que se dire que tout ça peut arriver incessamment sous peu. Le propre d'une dystopie donc. Car oui, monsieur Servant nous offre un beau roman entre histoire de vie d'ados, dystopie, fantastique, et remarques résolument actuelles... On en perd la tête.
Après avoir mis en scène son récit comme la retranscription d'un entretien avec une des membres des Félines, nous entrons dans l'histoire de Louise et de ce qu'elle a vécu. La grande mutation commence par une jeune fille, à la piscine, couverte de poils, se cachant derrière une serviette, elle a honte de son corps. Viennent les moqueries, les vidéos sur son état. Et puis deux, trois, cinquante Félines naissent de ces jeunes filles en transformation. Dont Louise. On évoque une maladie, une mutation génétique qui ne s'en prend qu'aux adolescentes de sexe féminin. Personne ne comprend. Alors ce qu'il ne comprend pas, il le rejette. En a peur.
Les personnages sont extrêmement travaillées. Elles vivent d'abord avec douleur ce qui leur arrivent et qui les rendent différentes. Métaphore de l'adolescence. Ces jeunes félines vont finir par s'accepter telles qu'elles sont. Mais cela ne va pas être du goût de tous: enfermement, haine, violence... on a de nombreuses allusions à ce qui dans l'Histoire a mis de côté des peuples, des genres, des sexualités. Mais les Félines n'ont pas dit leur dernier mot, elles vont se battre pour leur droit à être des femmes, à avoir des poils, à ne pas se cacher derrière un voile. Des thématiques actuelles pour un récit percutant. Elles vont faire entendre leur voix, manifester, essayer d'exister. On peut toutes et tous s'identifier à Louise et ses consœurs.
Je n'en dirais pas plus tant ce récit est une expérience en soi. Jetez-vous dessus. La capacité de l'auteur à rendre si réelles les transformations et les réactions sont époustouflantes. On se croirait vraiment dans un témoignage. Chaque page renverse nos clichés, nous plonge avec délectation dans une intrigue bien ficelée. On ne peut qu'applaudir ce talent de conteur.
Un texte engagé et militant qui parle de féminisme, d'homosexualité, de réfugiés, de libre-arbitre, d'holocauste et de tolérance... qui prône la solidarité et qui fait réfléchir. Coup de cœur !
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