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Éphéméride

Couverture du livre « Éphéméride » de Valerie Rouzeau aux éditions Table Ronde
Résumé:

« À l'automne 2017, j'ai eu le désir de quelque chose de nouveau pour moi : réunir des textes variés - notes, fragments, lettres et courriels, traductions, commentaires, poèmes encore (et toujours !) ; constituer un recueil de «miscellanées».
J'ai pensé à Pierre Reverdy, à Antoine Emaz. Je... Voir plus

« À l'automne 2017, j'ai eu le désir de quelque chose de nouveau pour moi : réunir des textes variés - notes, fragments, lettres et courriels, traductions, commentaires, poèmes encore (et toujours !) ; constituer un recueil de «miscellanées».
J'ai pensé à Pierre Reverdy, à Antoine Emaz. Je souhaitais quelque chose d'hybride sans trop savoir comment rassembler un tant soit peu de cette matière (ce «métier», eût dit Cesare Pavese) oui cette matière de vivre accumulée au fil du temps, et ce fil, par quel bout le saisir...Le mur au-dessus de ma tête était couvert de post-it saturés de «deadlines» (de ces mots qui ne font pas grand bien), noircis de listes de choses à faire «asap», etc. etc. : de ces «dates-limites» dont la seule aurait dû, idéalement, être celle du jour de ma mort, donc ailleurs que sur un post-it, nulle-part en somme. Bref, de ces urgences de ceci ou cela, tous ces diktats issus des technologies, lesquels vous somment d'être en connexion permanente, toujours «réactive» quand vous n'aspirez qu'à respirer normalement. (Soupir...) Toutes ces échéances régulièrement vouées à mes amnésies parfois salutaires malgré les soucis occasionnés, retards et rendez-vous manqués. Qu'à cela ne tienne, je ferais un atout d'un handicap, j'effeuillerais l'éphéméride, consulterais mes agendas et convoquerais mes souvenirs. Les dates défileront dans le désordre de ma mémoire tantôt atrophiée, tantôt hypertrophiée, avec moult pieds-de-nez à Kronos, des coq-à-l'âne, des digressions, du saute-mouton et des téléphones qui sonnent au moment où la baignoire n'attend plus que vous pour déborder...
Voici quelques bornes, quelques cailloux de ce chemin qui est le mien. On me reprochera peut-être de ne quasiment rien dire de l'actualité : à quoi bon. Naguère le merveilleux Stephan Eicher chantait «Déjeuner en paix» : «les nouvelles sont mauvaises d'où qu'elles viennent...» Tout le monde devrait pouvoir déjeuner en paix, déjeuner sur l'herbe. Vivre enfin. Merci à toutes celles, tous ceux qui m'ont prêté leurs mots, «mes mots (mémo ! J'ai toujours sur moi de quoi prendre des notes), mes mots des autres».».
Extrait de la préface

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