"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
En attendant qu'une brillante carrière de scénariste s'ouvre enfin à lui, Vincent enchaîne les rendez-vous en banlieue parisienne pour placer des produits d'entretien en duo avec Joseph, le commercial le plus graveleux qui soit.
Pétri de complexes, Vincent a pudiquement tu sa profession à la séduisante et cérébrale Noémie, préférant se présenter sous les traits d'un critique d'art free-lance.
Une cascade de quiproquos au cours d'un vernissage d'art contemporain cataclysmique va obliger Vincent à pousser le mensonge un peu plus loin. Et si c'était l'occasion rêvée de faire aboutir enfin son projet de scénario ?
En haut de l'affiche est une satire facétieuse des milieux du cinéma et de l'art contemporain. À travers une galerie de personnages caméléons, Fabrice Châtelain a composé une comédie désopilante et enlevée qui égratigne furieusement la société et le conformisme.
Premier roman de Fabrice Châtelain qui n'est pas tendre avec les milieux intellectuels, artistiques et cinématographiques. Les ego sont boursouflés au-delà du raisonnable, les ambitions démesurées et certains prêts à toutes les compromissions, les mangers de chapeau, les renonciations voire les tournages de vestes si nombreux qu'on ne sait plus où est l'envers et où est l'endroit tant ils sont usés tous deux, pour avoir leur nom en haut de l'affiche. Vincent, jeune homme peu charismatique, "un type un peu inconsistant et mollasson dont les seules qualités se résumaient à son art de parler de certains livres et de certains films" est plongé dans un monde qu'il ne connaît pas et va de désillusions en déceptions.
Fabrice Châtelain est malicieux et cinglant. Ses portraits sont savoureux, on s'y croirait. On imagine assez bien certains de ses personnages, on les visualise. Et comme il cite, de temps en temps, de vraies personnes, on y croit encore davantage. A part un passage un peu longuet -une petite vingtaine de pages-, j'ai pris beaucoup de plaisir à lire cette comédie. Le chapitre 7, dans lequel l'auteur s'essaye à inventer -ou parodier- des commentaires sur les réseaux sociaux suite à une performance d'artiste au goût douteux, est d'une justesse et d'une bêtise incroyables. L'anonymat de ces moyens de communication permet aux plus crétins de faire preuve de toutes leurs potentialités et l'on est rarement déçu. Il montre également comment certains commentaires font d'un fait anodin un événement sur lequel vont s'écharper partisans et opposants, à coup d'invectives, d'injures, de mauvaise foi, de transformation ou d'invention d'informations, chacun réagissant à chaud sans réfléchir, comme si l'on se devait d'avoir une opinion sur tout.
Un premier roman réjouissant en ces temps moroses, qui fait sourire et même rire aux dépends des gens connus ou qui se voient comme tels et qui pour certains n'auront que le warohlien quart d'heure de célébrité, pas toujours grâce à leur talent.
Il a fallu longtemps avant que ce livre n’arrive jusqu’à moi, mais il a finalement trouvé son petit bout de chemin.
La quatrième couverture m’avait directement alléchée par le fait que ce bouquin était décrit comme une satire du milieu du cinéma ainsi que de celui de l’art contemporain. Je peux vous confirmer qu’il remplit absolument bien sa mission. C’est bourré d’humour et écrit d’une plume bien aboutie pour un premier roman par Fabrice Châtelain.
Vincent n’a pas la vie qu’il rêvait : alors qu’il pensait faire carrière dans le milieu du cinéma, il est commercial en période d’essai pour une société de ventes de produits d’entretien industriel. Devant partager ses journées aux côtés de son collègue, Joseph, bourru et paillard, ils sillonnent les routes pour vendre les produits James Clean. Comme sa vie professionnelle, sa vie amoureuse est aussi à mille lieues de ce qu’il imaginait. Lors d’une rencontre avec la jeune Noémie, il omet de lui révéler sa réelle profession et devient ainsi journaliste culturel. Le problème est qu’une fois que l’on tombe dans les quiproquos, il n’est pas facile d’en ressortir et Vincent en fera les frais.
C’est vrai qu’on est en plein dans la critique des mondes du cinéma et de l’art mais cela n’est jamais méchant ou trop prétentieux. J’ai surtout apprécié qu’on ne tombe pas dans le burlesque ou des clichés gros comme des maisons, ce qui a tendance à m’ennuyer et à décrédibiliser le roman. L’écriture est fluide, ce qui fait qu’on avance très vite dans l’histoire.
Roman assez court puisqu’il ne compte que 218 pages, c’est un choix judicieux qu’a fait l’auteur de ne pas pousser à l’extrême son récit et de se contenter d’un nombre limité de pages. Certains lecteurs risquent de trouver cela succinct mais je pense que cela aurait retiré la saveur du roman.
En ces temps assez moroses malgré le soleil qui brille, j’ai beaucoup aimé cette lecture satirique qui m’a fait souvent sourire mais surtout qui ne m’a pas demandée de me retourner le cerveau. Il y a peut-être certaines maladresses mais au final, j’ai passé un bon de lecture et ce livre a rempli parfaitement sa mission.
Je remercie Babelio et la maison d’édition Intervalles pour l’envoi de ce livre dans le cadre de la Masse Critique Fictions.
Une satire du cinéma français drôle et salutaire, malgré quelques maladresses. La première partie du livre est moins accomplie que la seconde parce que Fabrice Châtelain peine à y installer l’intrigue. On y retrouve tous les tics d’un premier roman (écrit par un homme) : tendance à faire étalage de sa culture, références aux swag et zeitgeist présumés du moment, usage peu homéopathique de la vulgarité et une bonne dose de misogynie que la nature profonde de son personnage, Joseph Paillard, ne suffit pas à excuser. L’autre protagoniste, Vincent, est l’archétype du looser parisien, jusqu’à la caricature. Mais à partir du moment où son scénario trouve les faveurs d’un producteur, le livre s’emballe et donne un aperçu pittoresque des coulisses de la construction d’un film, comme une version livresque et burlesque de « La nuit américaine » ou le penchant déjanté de l’appliqué « Making of » de Xavier Durringer, qui traitait du même sujet. Car le film se fera, malgré toutes les péripéties que la réalisatrice et son amant d’auteur devront surmonter. Les deux derniers chapitres sont particulièrement savoureux : à vous de lire pourquoi. Un roman imparfait certes, mais qui a le mérite de faire sourire, précieux miracle en ces temps de sinistrose aigüe.
Bilan :
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