"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Nord de la France. Le lieutenant Boris ?Lisziak vient d'arrêter Le Moraliste, un tueur en série manipulateur et retors.
À quelques encablures, la capitaine Garance ?Fazuras piste des barbares « chassant » en groupe, coupables de viols collectifs particulièrement atroces. Le commandant Demeyer rejoint le duo de policiers pour l'épauler dans une traque qui s'annonce impitoyable.
Une bande de criminels monstrueusement pervers. Des victimes marquées à jamais. Trois flics prêts à tout.
En chasse?! est bien plus qu'un roman policier, c'est une tragédie terriblement contemporaine.
Ce qui m’a attiré dans ce livre ? Son titre et sa couverture…
Ce que j’y ai découvert ? Un sujet brillamment mené, malgré une intrigue qui remue les tripes !
Le viol n’est pas une mince affaire à explorer, pourtant l’auteur s’en sort avec brio ! Mais, à travers ce sujet, il touche les fondements de notre société, avec notamment le traitement apporté à ces affaires à la limite du supportable…
Le livre débute d’ailleurs sur scène de viol, dont il dépeint l’horreur, l’abject qui côtoie la peur de la victime, c’est très visuel et certains lecteurs pourraient avoir envie de poser le livre. Pour autant, on a envie d’explorer plus en profondeur le propos que l’auteur souhaite aborder…
On sent une retenue dans la plume, une empathie pour ces victimes, que l’on découvre au fil du récit. Mais cette retenue est un sentiment sous-jacent, qui ne fait que mettre en exergue l’empathie, sans jamais tomber dans la pitié, dont font preuve, les enquêteurs.
Mettre les mots, sur les maux, c’est bien là ce qu’évoque l’auteur. Les victimes, n’ont pas besoin de pitié, elles ont besoin de réponses et d’être entendues. Leurs voix sont criantes de vérité à travers une plume, sans concession, l’auteur laisse libre cours à la parole, qui se veut délivrance. Une délivrance qui même si, elle n’efface pas l’horreur, est salvatrice. Être reconnue en tant que victime, permet de se construire, alors même que cela semble impossible…
Jess Kaan, aurait pu tomber dans la facilité en tombant dans le voyeurisme gratuit, mais il évite ce travers, en élevant l’humanité des personnages au plus haut degré. L’écoute, la retenue, la bienveillance… Même si nous savons que cela n’est pas une généralité, on sent le désir profond de l’auteur, que cela le soit.
C’est une lecture qui marque, dont le sujet ne peut laisser indifférent. Car, si l’on creuse un peu, comme j’aime le faire, on y découvre une étude sociétale approfondie. Plusieurs sujets, sont abordés en filigrane, la famille, le cancer, les SDF… Mais aussi les voix qui s’élèvent et crient leur indignation, leur envie de rentrer dans le lard et de mettre à terre la perversité…
Des femmes violées, humiliées, sans possibilités de reconstruction, face, non seulement à l’injustice qu’elles subissent, mais parfois, face au pire, qui reste à venir, alors que l’horreur est passée.
Un thriller qui ne laisse pas insensible, où l’horreur côtoie la réalité, jusqu’à la toute fin où le coup de grâce apporte la délivrance.
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