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"Qu'est-ce que la trahison sinon une loyauté à l'envers, et par là d'autant plus intéressante ? Si je pousse aux limites mon introspection, elle me fournit la raison essentielle de cet attrait pour la trahison ressenti depuis ma tendre enfance. Il procède de la défiance quasi instinctive envers le troupeau. De la sympathie spontanée pour celui qui se démarque - et peu importe la raison qui le meut. Que ferait la police sans les indics ? Quelle politique extérieure digne de ce nom pourrait être conduite sans les espions ? Et sans Judas, pas de trahison donc pas de résurrection. A lui, simple mortel, échoit le rôle de décider de la mort de Dieu." Dans son dialogue avec un compagnon de voyage, l'auteur nous livre une réflexion drôle et caustique sur la trahison, puisant aux vastes sources de sa culture littéraire et artistique pour entraîner le lecteur dans les méandres de son éloge paradoxal. Un vrai régal !
Assis dans la rame qui le mène au travail tous les jours, l'auteur rencontre Meunier avec qui une discussion qui s'étalera sur plusieurs jours, au même endroit, aux mêmes heures, sur la trahison. Meunier est un homme cultivé mais sceptique. L'auteur est aussi un homme cultivé, possédant énormément de références littéraires. Il se plaît à faire l'éloge des plus grands traîtres de l'Histoire en les défendant.
Ce court récit, seulement une centaine de pages, se lit très rapidement, est un dialogue entre l'auteur et Meunier. Sa construction sous forme de dialogue rappelle l’Éloge de la faiblesse de Alexandre Jollien, mais bien que la forme soit similaire, sans être identique, le fonds quant à lui est bel et bien différent. Cet Éloge de la trahison est une apologie de la trahison, sans qui, beaucoup d'événements ne se seraient pas déroulés, beaucoup de noms de personnages historiques ne nous seraient pas parvenus, beaucoup d’œuvres n'auraient jamais vu le jour. Tous les domaines sont passés en revue, l'auteur se faisant bien entendu l'avocat du Diable, le défenseur du traître sans qui rien ne serait arrivé.
La réflexion est orchestrée intelligemment (ne dit-on pas Intelligence avec l'ennemi), l'auteur dans la plus pure tradition de la trahison (origine étymologique identique), combat le loyal, le bienfaiteur, pour rendre justice au banni, au paria, à celui sur qui tout le monde crache.
J'ai apprécié la réflexion sur Judas, par contre celle sur le sport m'a paru facile mais nécessaire, la politique est traitée plus en profondeur.
Cet essai sur la trahison est une réflexion intéressante, nous permettant de juger ces traîtres avec finalement plus d'objectivité, opposant l'avis par le biais de Meunier généralement entendu, et celui qui explique le geste. Cet Éloge de la trahison est une perle qu'il vous faudra lire et posséder dans sa bibliothèque.
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