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Pour comprendre l'oeuvre d'Elia Kazan, il faut avoir à l'esprit sa biographie, un itinéraire qui mène ce Grec d'Anatolie (arrivé aux Etats -Unis à l'âge de quatre ans, en 1913) à devenir le roi de Broadway et de Hollywood dans les années 50, sous l'oeil sévère, désapprobateur d'un père marchand de tapis. Une histoire profondément américaine d'ascension, puis de chute. Après le fameux témoignage devant la Commission des Activités anti-américaines en 1952, Kazan n'a pas moins de succès comme artiste ; mais ses amis proches (Marlon Brando, Arthur Miller) le méprisent, sa femme meurt prématurément (ce dont il s'accusera toute sa vie) et, plus largement, il perd l'estime de toute une profession. Dès lors, l'oeuvre de Kazan tire sa force d'un intense sentiment de culpabilité.
Florence Colombani a effectué des recherches aux États-Unis et a travaillé plusieurs années sur Elia Kazan. Dans un texte remarquablement documenté, elle montre à quel point cette oeuvre constitue une réflexion de grande ampleur sur le devenir de l'individu en Amérique ; puis elle mesure la quête intime d'une impossible rédemption qui se joue dans les films et leur donne leur intensité, leur lyrisme fiévreux. Kazan peint un monde désaccordé où la relation humaine est constamment brisée, où l'individu ne peut assurer sa survie qu'au prix de la destruction de son entourage. D'où un cinéma de la crise, de la rupture dont l'influence immense n'a cessé de s'exercer sur la génération De Niro, Pacino, Scorsese, Coppola etc.
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