"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
C'est par la matière, l'adjonction d'huile aux grains photographiques qu'Irène Jonas ancre et encre son Insomnie.
Les images qu'elle associe et densifie deviennent les témoins et les protagonistes de ses nuits sans fin, et nous ramènent à nos propres éveils nocturnes.
L'esprit voyage librement, passant d'une sensation à une autre, fait surgir et se mêler souvenirs enfouis et expériences quotidiennes.
L'insomnie peuple aussi la nuit de créatures inquiétantes ou amies, hybrides de réalité et d'inconscient.
Tout est encore fugace, fragile et l'on sent dans les images l'éventualité d'une disparition totale de ses visions :
Sont--elles sur le point de s'obscurcir totalement ou au contraire sont--elles sur le chemin d'une éblouissante clarté ?
Elles matérialisent tout à la fois l'épaisseur du temps, son instabilité et son inexorable bruissement.
De cet éveil naissent des énigmes, des chimères qui nous poursuivent parfois la nuit achevée.
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