A l'occasion du festival d'Angoulême qui a attribué le Fauve d'or à Riad Sattouf pour L'Arabe du futur (Allary), Thomas, libraire à Paris dans le 11 ème arrondissement à La Rubrique à bulles, nous présente ses trois coups de coeur du moment.
Tammy Cho est docteur, mais dans un domaine un peu particulier : par l'intermédiaire du Charon, une machine révolutionnaire construite pas son père, elle se projette dans l'esprit de personnes tout juste décédées pour les ramener à la vie... Une opportunité irrésistible pour ceux qui peuvent se le permettre, cependant, le répit accordé est de courte durée, les riches patients ramenés à la vie ayant seulement quelques jours pour faire leurs adieux à leur entourage, mettre leurs affaires - et notamment leurs testa-ments - en ordre, avant de mourir pour de bon. Ainsi, lorsque Mme Bell meurt des suites d'un accident de natation, elle est temporairement ressuscitée à la demande de sa fille, Laura. Mais la vie dans l'au-delà peut parfois s'avérer préférable à celle de notre monde et Mme Bell vit très mal ce retour forcé. Peu préoccupés par les états d'âme de ces patients, Tammy, son père et leur assistant William, continuent leur activité jusqu'à ce qu'une intervention du père de Tammy tourne mal et qu'elle soit obligée de se projeter dans l'esprit de celui-ci.
A l'occasion du festival d'Angoulême qui a attribué le Fauve d'or à Riad Sattouf pour L'Arabe du futur (Allary), Thomas, libraire à Paris dans le 11 ème arrondissement à La Rubrique à bulles, nous présente ses trois coups de coeur du moment.
Cette bande dessinée traite d’un sujet sérieux et contemporain. Celui de pouvoir revenir d’entre les morts de manière très médicale en ressuscitant de riches patients et leur permettre de revenir après une mort non prévue. Ce retour est possible grâce à une équipe de docteurs qui en se retrouvant dans l’esprit des nouveaux morts peut les forcer à revenir. Mais ce retour a des conséquences psychologiques sur ces riches patients.
Le thème abordé est très sérieux et l’auteur construit l’histoire autour de ces patients avant de se consacrer à l’un de ces docteurs. Il apparaît que finalement les patients se créent une vie imaginaire qui leur paraît la plus paisible comme si l’esprit recherchait uniquement la sérénité. D’ailleurs la construction de l’histoire commençant dans l’esprit de la première patiente de l’histoire qu’un accident vient de faire succomber le corps s’étale lentement jusqu’à son réveil et son dégoût de la vie pour en arriver à souhaiter réellement la mort. Se poursuit ensuite les états d’âme de Docteur Cho qui commence à avoir quelques problèmes avec sa propre conscience.
Le graphisme est quant à lui très bien adapté au côté obscur du thème. Utilisant des pages de couleurs différentes, les dessins sont en noir et blanc, le blanc devenant jaune ou bleu ou vert en fonction de la couleur de la page. Ce choix permet d’avancer dans l’histoire en s’imprégnant de l’ambiance. C’est discutable bien sûr puisque ce choix graphique peut perturber le lecteur mais l’ensemble est très cohérent. Le dessin est très contemporain, de style publicitaire, les visages malgré le manque de trait, sont facilement reconnaissables et expressifs.
Cette bande dessinée impose au lecteur une réflexion intéressante et profonde. Malgré un graphisme très contemporain, l’attrait est indéniable et les choix graphiques se défendent.
Je remercie Lecteurs.com et Çà et là pour ce partenariat.
La forme rebute franchement et c'est dommage car l'histoire est bonne.
Il est question de docteurs qui ramènent des gens fortunés à la vie, des questions que ce retour miraculeux entraîne et forcément de l'attitude de ces docteurs face à leur propre mort ou face à celles de leurs proches....On est dans la science fiction soft.
Les couleurs sont violentes, parfois elles semblent faire sens et souvent elles paraissent aléatoires. L'impression d'ensemble est négative au départ et puis j'ai fini par y trouver un intérêt, la sensation d'étrangeté est accentuée par les couleurs.
Le dessin est dépouillé, l'ensemble est étonnant et digne d'intérêt.
Doctors c'est l'éternel thème de la possibilité de faire revenir quelqu'un à la vie, de la résurrection vu par Dash Shaw, auteur californien de BD âgé d'une trentaine d'années.
Il est clair qu'on est loin de l'école belge et cet auteur, que j'ai découvert avec le livre Doctors, crée son propre style et son propre univers.
Sa façon de traiter le thème de la résurrection est originale, puisqu'il aborde aussi et surtout les conséquences pour celui qui revient à la vie mais aussi pour son entourage. C'est l'aspect intéressant de ce livre. Le fonds est bon.
J'ai été moins séduit par la forme. Les dessins assez simplistes de mon point de vue n'ont pas séduit mon regard. Mais tout est question de goût et Dash Shaw a le mérite d'avoir un dessin qui a une certaine personnalité.
Le scénario quant à lui est volontairement décousu, alternant différentes phases. Ce qui est d'ailleurs souligné par une coloration des planches pour le moins audacieuse. C'est ce qui crée l'originalité de ce livre. Ce qui peut plaire ou ne pas plaire. Pour ma part cela m'a un peu dérouté. C'est une des raisons pour lesquelles je suis resté sur la note de 3 sur 5.
Madame Bell, femme active d'un certain âge et veuve d'un homme richissime, fait une mauvaise chute à la piscine. Elle entend sa fille Laura lui annoncer qu'elle n'est pas sa fille et qu'elle a pris l'apparence d'un souvenir que sa propre conscience lui renvoie. En fait qu'elle a succombé à une concussion le 8 avril vers 13 heures et qu'elle n'a plus que l'illusion d'être en vie. Elle ne serait donc qu'une image mentale ou une illusion. Madame Bell se demande si sa fille n'est pas tombée sous l'emprise d'une secte. Elle en est d'autant plus persuadée que Laura ajoute que Marky, le nouvel amant de sa mère, n'est, lui aussi, qu'une image générée par son esprit...
« Doctors » est une bande dessinée un peu cheap qui se situe aux confins du thriller, de la science-fiction et du mélodrame. Des docteurs assez étranges croient pouvoir faire revenir des morts de l'au-delà. Grâce à eux, le patient pourrait s'inventer une vie rêvée juste avant de mourir définitivement et de basculer dans le noir complet. « Le Charon est un appareil médical qui permet d'accéder à cet au-delà et de prendre l'apparence d'un proche du patient tout juste décédé pour le ramener à la vie », lit-on en quatrième de couverture. Un thème assez classique de la science-fiction qui est présenté de façon nettement moins explicite dans la BD. En dépit d'une présentation qui parle « d'ajout fascinant » et de « jeune prodige », on nous permettra d'être nettement plus modéré dans les éloges. L'histoire n'a pas grand chose d'extraordinaire, elle est même plutôt morbide. Les personnages sont assez peu intéressants et le graphisme peut même paraître rebutant à ceux qui apprécient l'esthétisme, la beauté plastique et les belles couleurs. Les traits sont simplistes, enfantins, sans aucune recherche ni sophistication. C'est brut de décoffrage avec des vignettes au carré et des fonds de pages de couleurs différentes pas toujours de bon goût. Certaines couleurs sont si sombres qu'elles entravent carrément la lecture. Un bilan plus que mitigé.
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D'accord pour relativiser fortement les éloges, mais pas pour parler de morbidité : ça parle de la mort, mais de façon assez douce, saine, à mon humble point de vue.