"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Le jeune Ange Pizarti découvre un dessin qui le met sur la piste d'un mystérieux héritage napoléonien, en Corse. Une quête toute à l'aquarelle, qui plonge dans l'histoire d'un peuple fier, épris d'indépendance quand la chasse au trésor tourne à l'histoire de famille. Le héros percera ses secrets, en parcourant la terre ancestrale, qui est aussi celle du dessinateur Patrice Réglat-Vizzavona.
Magnifique, très belle, émouvante, superbement dessinée, Djemnah, la première BD signée Philippe Donadille et Patrice Réglat-Vizzanova est un régal !
Si je l’ai choisie chez Vincent que je remercie, c’est d’abord grâce à son format et surtout à sa couverture où tout le talent du dessinateur, Patrice Réglat-Vizzanova s’exprime. De plus, je dois avouer n’avoir pas été insensible à la silhouette de cette jeune femme qui regarde monter un jeune homme, avec la Méditerranée en arrière-plan.
Très vite, j’apprends que cette jeune femme se nomme Casilda et qu’elle est prof d’histoire-géo dans un lycée de Bastia.
Quant au jeune homme, il s’agit d’Ange Pizarti, un collectionneur passionné toujours à la recherche de documents anciens, sans négliger l’espoir d’une revente à un bon prix.
Comme les deux auteurs de Djemnah, les ombres corses, Ange Pizarti fait partie de ces nombreux Corses qui n’ont jamais mis les pieds sur l’île dont est originaire leur famille.
C’est un hasard – heureux ? – qui met dans les mains d’Ange un vieux dessin représentant une belle inconnue. Sous ce dessin, un mystérieux message finit d’intriguer notre collectionneur : « Djemnah, je t’imagine au pied de la tour génoise. Tant de mystère et un trésor en toi. Protège-le. 7 juillet 1918. »
Il n’en faut pas plus pour décider Ange à quitter Paris et embarquer pour Bastia. Il se dit que si ses recherches sont vaines, il y aura toujours quelques brocantes pour fouiner.
Son but, c’est Ogliastro, un village du Cap Corse, avec sa tour génoise, un peu à l’écart de la route qui fait le tour du Cap. Ses recherches sur internet, grâce à quelques indices, lui ont permis de localiser Djemnah…
Débute alors une quête faite de rencontres, de mystères, de surprises pour Ange qui découvre que, justement, sa famille est originaire de ce village et renoue avec son père vivant sur le continent. « Chi và è volta, bon’ viaghju faci » Celui qui part et revient a fait un bon voyage.
La première surprise, je peux la révéler : Djemnah n’est pas le nom de la belle jeune fille du dessin mais le nom d’un bateau torpillé au large de la Crète, en 1918. D’ailleurs, dans l’église d’Ogliastro, un ex-voto, une belle maquette, représente ce bateau, sous la statue de Saint-Érasme, patron des marins.
Petit à petit, Ange tente d’assembler les pièces du puzzle dont la belle Casilda est une pièce essentielle. Quel rôle joue-t-elle ? Que vient faire Toussaint, son cousin ? Pourquoi le curé tourne autour d’Ange… ? Ange va-t-il au bout de ses découvertes ? Pourquoi parle-t-on de trésor ? Les questions ne manquent pas et le plaisir d’avancer dans le scénario concocté par Philippe Donadille plonge dans l’histoire corse avec Paoli et un certain Bonaparte…
Pour finir, j’insiste à nouveau sur la beauté du dessin de cette BD. Certaines pages sont de véritables tableaux qui me font regretter de ne pas avoir fait halte à Ogliastro lorsque, il y a quelques années, mon épouse et moi, nous avions fait le tour du Cap Corse à vélo, au départ de Bastia.
Sens du mouvement, finesse des traits, délicatesse des couleurs, pages en noir et blanc pour les sauts dans le passé, Patrice Réglat-Vizzanova m’a régalé jusqu’au bout. Grâce à Casilda, il a même glissé quelques images érotiques au moment du bain dans un charmant coin secret de la petite rivière, près du village…
Je n’oublie pas les dernières pages dans lesquelles les auteurs remettent en place Histoire et fiction puis font part de l’historique qui a permis de créer Djemnah, les ombres corses, une belle réussite !
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2022/11/donadille-et-reglat-vizzanova-djemnah-les-ombres-corses.html
HISTOIRE CORSE
On continue la découverte de l'ile de beauté, mais cette fois en roman graphique et non des moindres.
Djemnah, les ombres corses, avouez que le mystère commence déjà à poindre à la vue de cette couverture où chaque détail compte. Avant de nous concentrer sur le fond, parlons de la forme et du soin apporté à cet album car ce n'est pas tous les jours qu'une telle qualité graphique est au rendez-vous. One-shot en grand format et aux couleurs majestueuses, lissées pour donner cette impression de mystère, on ne peut que succomber au charme de chaque personnage. le dessinateur Patrice Réglat-Vizzavona fait ainsi des miracles et la totale avec des flashbacks en noir et blanc, des imitations, où chaque aquarelle pourrait être un tableau dans mon salon (là je viens de faire passer un message :) ). Chaque choix graphique est subtil, jamais de trop, la mer devenant un élément important du récit est incarnée à la perfection. le dessin à la fois lumineux et empli d'histoire permet au scénario d'être tenu sur toute la distance.
Sur plus de cent pages, Philippe Donadille le scénariste nous balade de mystères en mystères où Ange Pizarti, parisien passionné d'antiquité, découvre un dessin vieux de cent ans. Une femme en bord de mer avec un texte manuscrit de 1918, où Djemnah apparait. Sans jamais savoir à quoi s'attendre il le mènera à Ogliastro, à la découverte de ses origines et sur les traces d'un trésor oublié. L'ombre de Napoléon et de Pascal Paoli rôdant dans le maquis, la galerie de personnages viendra forcément donner du liant à cette histoire. Cet album est une déclaration d'amour pour la Corse qui en devient l'héroïne principale de l'album. Un album lumineux mettant en avant le pouvoir du secret de cette île et sa chaleur environnante. Un aquarelliste hors pair allié à un primo scénariste talentueux : c'est le mistral gagnant. Leur histoire commune et leur travail sont ainsi expliqués dans un cahier en fin d'album qui vient en faire un moment merveilleux de lecture. Foncez !
Moi aussi, je suis tombé sous le charme de cette si belle couverture...
Et immédiatement je me suis mis à lire ce récit, sans même regarder ou se situait la scène. Puis au bout de quelques pages, je me suis arrêté... Je connaissais ce lieu, je connaissais ces paysages que j'affectionne tout particulièrement, mais où avais-je bien pu les voir ?
Idiot, c'est ton village !
Ben oui, moi aussi, j'ai passé tous mes étés en Corse, et en l'occurrence, à Canari, village tout voisin d'Ogliastro. Je me suis baigné dans ces torrents, j'ai côtoyé la tour d'Albo, entendu des récriminations autour de sa réhabilitation, vu la mer se retirer au fil des années, fait des ricochets avec les galets, scories de la mine désaffectée d'amiante.
Autant dire que tout ça m'était étrangement familier, puisque les dessins sont relativement fidèles.
Pour autant, cette Djemnah, je ne l'avais jamais vu. Je suis actuellement au village, j'irai peut-être à Ogliastro dans l'église la voir de plus près...
Philippe Donadille était aujourd'hui au village pour présenter son album. J'ai trouvé le récit intéressant mais j'aurais accepté de doubler le nombre de pages et de creuser un peu plus les relations entre les personnages.
La scène de présentation de Casilda, à la Manon des Sources, page 32 m'a semblé un peu surprenante, voire un poil parachutée (jaloux de ne l'avoir jamais rencontré là bas, malgré pas mal de balades :) ).
La relation de séduction évolue dans un sens, dans l'autre, et peut-être un peu trop vite sur la page 82 (encore jaloux ?).
Une bonne lecture, qui résonne dans mon coeur local.
Lisez Djemnah, ou venez découvrir le Cap Corse :).
Ange, antiquaire, découvre lors d'une de ses recherches pour un de ses clients, un dessin dans une revue corse. Il est immédiatement attiré par la femme qu'il voit sous ses yeux et par le texte intrigant qui l'accompagne "Djemnah, je t'imagine au pied de la tour génoise. Tant de mystère et un trésor en toi. Protège-le. 7 juillet 1918 ". Alors qu'il n'a jamais mis les pieds sur sa terre natale, il se décide, sur un coup de tête, de partir à la recherche de Djemnah. Mais que va-t-il trouver en Corse ?
Moi aussi, je suis tombé sous le charme de cette si belle couverture. Et immédiatement je me suis mis à lire ce récit, sans même regarder qui étaient les auteurs. Puis au bout de quelques pages, je me suis arrêté... Je connaissais ce trait, je connaissais ce style magnifique que j'affectionne tout particulièrement, mais où avais-je bien pu le voir ? Je regarde le nom, et oui c'est bien lui, Patrice Réglat-Vizzavona qui m'avait subjugué dans "Le passager". Je reprends ma lecture et cette fois, c'est le récit mêlant fiction, histoire de famille et Histoire de Corse de Philippe Donadille qui me captive. Je pars avec Ange à la découverte des liens qui l'unissent à Djemnah.
Envouté par le graphisme, intrigué par l'histoire, je me suis tout simplement R.É.G.A.L.É et bien plus encore. Laissez-vous surprendre par cette très belle BD et partez vous aussi à la recherche de Djemnah.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !